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 Loup et Pastoralisme

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Lysisca
Guilty boy
Yellowstone
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 09 Juin 2006, 10:20

Centre virtuel de ressources du pastoralisme francophone : Cliquez ici

Réalités du Pastoralisme : Cliquez ici

Relation interdépendante entre les éleveurs, leurs troupeaux de ruminants et leurs biotope.

Cette relation débute dans l'histoire avec la domestication de certain animaux d'instinct grégaire (il y a environ 10 000 ans). Economiquement et socialement très importante dans les sociétés rurales ou primitive, le pastoralisme déclinera dans le monde occidental avec l'exode rural et l'agriculture industrielle. En france, l'activité pastorale se confinera essentiellement dans les zones difficiles où les grandes cultures n'ont pas leurs places. Une des spécificités du pastoralisme est la transhumance pendant laquelle le betail pâture des zones d'altitudes (estive) lors de la belle saison. On peut noter l'importance de cette activité quant au maintient des espaces ouverts nécessaires à la biodiversité. Seule la "pression pastorale" préserve les milieux accidentés de s'enfricher.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyJeu 22 Juin 2006, 12:35

Saint-Véran : 530 brebis attaquées
L’attaque du troupeau fait un carnage


C’était la fête des pères dimanche. Alors Michel Imbert n’est pas allé voir son troupeau tout de suite. Bien gardé, en théorie.

Michel et René Imbert montrent la chèvre attaquée par le loup. Une parmi 27.C’était la fête des pères dimanche. Alors Michel Imbert n’est pas allé voir son troupeau tout de suite. Bien gardé, en théorie. Des filets de protection électrifiés, un chien patou et deux ânesses, réputées dit-on pour éloigner les prédateurs. Mais lorsque Michel Imbert est arrivé à l’enclos, à 150 mètres de sa bergerie, « mon troupeau avait disparu. Le chien aussi ». 530 brebis... L’éleveur queyrassin n’a pas mis longtemps à comprendre. Et il a découvert un peu loin les cadavres de plusieurs brebis. « Je suis allé chercher mon frère et on est partis à la recherche du troupeau. On a ratissé la station (de Saint-Véran, ndlr), on savait pas où il était ». Ils l’ont malheureusement suivi à la trace. « On a trouvé les brebis et le chien effrayé à plus de 2700 mètres d’altitude, dans la neige ! ». Avant, ils ont encore découvert des animaux morts. La dernière brebis étranglée a été retrouvée à 2600 mètres.

27 bêtes perdues

Hier matin, Michel Imbert faisait les comptes : neuf brebis ont été égorgées, plusieurs dévorées. Neuf ont été blessées (dont huit euthanasiées) et neuf ont disparu. Pour les deux frères, qui sont associés, il n’y a pas de doute : « C’est le loup et il n’y en avait pas qu’un pour faire un tel carnage.

Mais le pire, c’est que ça se passe dans un enclos protégé et pas loin des maisons ». Le village de Saint-Véran n’est qu’à 300 mètres de l’enclos. « Je ne suis pas chasseur et je n’avais pas très envie de prendre un chien patou. Je l’ai quand même fait parce qu’on me le demandait. Ça n’a servi à rien », se désole Michel Imbert.

« Probablement le loup »

« C’est vrai qu’avec de telles protections, une attaque de prédateurs est plutôt rare et elle ne vient certainement pas d’un seul individu », observe Anne-Laure Plisson. L’agent de la brigade pastorale du parc du Queyras est venue faire des prélèvements hier, et a constaté les attaques, mais elle se garde de prononcer le mot " loup ". Les parcs électrifiés ? « Les prédateurs n’aiment pas l’électricité. Ils se débrouillent pour affoler les bêtes et les faire sortir de l’enclos ». C’est apparemment ce qui s’est passé à Saint-Véran. Au vu des premières observations qui lui ont été communiquées, le directeur départemental de l’agriculture et de la forêt, Jean-Marc Pringault, avance : « C’est probablement le loup. Il existe d’ailleurs une meute sur le secteur ». A l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), Yannick Léonard confirme. Le responsable du suivi loup pour la région Paca a dénombré deux meutes permanentes (qui sont restées cet hiver) dans les Hautes-Alpes : « Une dans le Queyras et l’autre au nord de Guillestre, dans le massif du Béal Traversier ». Ils seraient « au minimum huit ». Un troisième groupe a été identifié dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Sylviane GARCIN
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMer 28 Juin 2006, 10:00

Loup : pas de tirs loin des troupeaux


FERUS participe au groupe national loup et à certains des groupes départementaux. Suite à la dernière réunion du groupe départemental des Alpes-Martimes, FERUS a adressé ce courrier au préfet pour exprimer son désaccord quant à un des points essentiels du protocole 2006 permettant le tir de 6 loups maximum. FERUS ne manquera pas également d’en faire part lors du prochain groupe national loup.

Citation :
27 juin 2006

Monsieur le Préfet,

Suite à la réunion récente du groupe départemental loup du 06 et à mon intervention concernant les éventuels tirs de prélèvement, je vous confirme par la présente les propos que j’ai tenus au nom de FERUS à ce sujet.

Le protocole prévoit que, en cas de prélèvement, « le préfet peut organiser des tirs de prélèvement A PROXIMITE des troupeaux attaqués ». La définition du mot proximité est : « voisinage immédiat, près de ... ». Il n’est donc pas question, à notre sens, que cela soit, comme il m’a été répondu, « dans la zone d’alpage », ce qui, vous en conviendrez, est bien moins restrictif.

Une des avancées majeures du protocole 2006 étant, à notre avis, la fin des « traquenards » pour éliminer des loups n’importe où et surtout près de leurs lieux de passages connus, nous ne saurions cautionner l’interprétation qui m’en a été faite au cours de la réunion.

Si un tir de prélèvement devait être autorisé dans le 06, notre association sera particulièrement vigilante sur les conditions d’application formellement prévues par le protocole et utilisera tous les moyens juridiques à sa disposition si ces tirs ne sont pas organisés à proximité des troupeaux attaqués.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mes respects les plus profonds.

Le président - J F Darmstaedter
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyDim 16 Juil 2006, 17:14

Un point de vue intéressant trouvé sur le net:

les écologistes sont ils prèts à donner l'exemple?


Cela fait un an que j'ai commencé ce blog et depuis que je m'intéresse à la question de la prédation je n'ai jamais eu vent d'actions positives de la part des associations écologistes. Elles ne font que donner des leçons, des recettes que d'autres sont censés appliquer.
Je tiens juste à saluer l'exception: les écovolontaires. On peut remercier ceux qui ont réellement fait cette expérience, mais certes pas ceux qui s'en servent comme alibi.
Je ne crois pas au prétexte de la biodiversité concernant le retour du loup.

Comme le fait remarquer la confédération paysanne, un maillon à l'extrémité d'une chaîne n'est pas le plus important. Il y a par contre de nombreuses espèces liées au pastoralisme qui occupent une place plus importante dans cette chaîne et qui sont en danger.
Si le loup avait une raison d'être aujourd'hui, elle serait liée à l'homme bien sûr. Il s'agirait de nous mener à un état de solidarité permettant de faire une place à un animal qui pose problème à l'homme.

Or sacrifier une minorité, lui ôter ses valeurs propres pour un événement sensationnel qui fait fantasmer la majorité, c'est tout le contraire de cet idéal.
Un éleveur Suisse par exemple n'a pas lieu d'avoir peur...de ses concitoyens.
Je pose donc la question aux défenseurs de la nature sauvage :"Méritez- vous votre loup?"

Lorsque j'ai écrit dans un précédent article du blog ce poème ironique "Investissez dans le mouton", je souhaitais défier les défenseurs du loup qui espèrent sincèrement la cohabitation, afin qu'ils donnent un exemple et je crois réellement à la portée d'un tel acte.
En effet il est des zones ou la pression du loup est insupportable. Mais pour le pastoralisme, abandonner de tels endroits ferait un effet boule de neige. Cela équivaudrait à la politique de la terre brûlée. C'est à dire que ce serait les pâturages voisins qui subiraient alors la même pression et seraient en danger d'être abandonnés à leur tour.
C'est là que pourrait se prendre un engagement clair envers le pastoralisme. Il serait propre à prouver la volonté et la possibilité d'une cohabitation.
En effet il est tentant pour les pro-loup de se réjouir de ces abandons et on connaît des cas ou ils se sont rués sur l'aubaine. Ils ont remplacé l'activité pastorale par des centres touristiques dédiés au loup sous prétexte de pédagogie.
Cela constitue de véritables déclarations de guerre enver les bergers. Qu'il ne soit pas question dans ces conditions de prétendre soutenir le pastoralisme dont l'environnement a pourtant besoin.

On m'a rapporté un exemple édifiant: dans le Parc du Mercantour, sur un alpage lui appartenant en propre, la pression du loup y était énorme, démoralisante. Or pour compléter ce tableau noir, le Parc, propriétaire des lieux, ne mettait même pas à la disposition du berger (une bergère en l'occurence), d' hébergement décent.
Comme on s'en doute, l'éleveur ne retournera pas en 2006 sur cet alpage. Qu'en adviendra t-il ? Et s'il est réellement abandonné, qu'adviendra t-il des alpages voisins ?
Pour des pro-loups, installer dans ce genre de conditions une exploitation d'élevage ovin reviendrait à jouer un rôle de pare-feu à la désertification dont on leur serait reconnaissant. Bien sur, se serait également l'occasion de faire un modèle et un laboratoire de la cohabitation.

Cela aurait réellement un impact car pour réussir ce défi il faudrait trouver un berger expérimenté, un "baïle", dont on déplore souvent aujourd'hui que le concept ait disparu. Si de plus, les pro-loup arrivaient à prouver qu'une telle exploitation est rentable malgré ces handicaps et la nécessité d'offrir un salaire motivant pour un tel berger, ils marqueraient un point décisif.

Source: http://blogs.aol.fr/ernymathieu/Ledroitdesbrebis/entries/1493
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptySam 19 Aoû 2006, 18:58

Pyrénées, à l’école des bergers

19 août 2006 à 21.35
360° - Le reportage Géo - Making of

“Je suis un gardeur de troupeau, mon troupeau ce sont mes pensées, je pense avec les yeux et les oreilles”, écrivait Fernando Pessoa. C’est donc en bergère, avec pour troupeau mes innombrables cassettes que j’ai choisi d’aborder ce film. Berger versus réalisateur, petit making-of à saute-moutons.

Première surprise en préparant ce tournage: contrairement aux idées reçues qui renvoient les pâtres à un statut aussi mythique que flou, le berger français est le plus souvent un travailleur salarié: embauché chaque année pour la durée de l’estive, de juin à octobre environs. D’une année sur l’autre, rien ne vient garantir le renouvellement de son contrat, seules interviennent la satisfaction des éleveurs ou de la commune qui l’ont embauché l’année précédente. Le berger français est en sommes un intermittent du pinacle... filmé par des d’intermittents du spectacle!

Yves Renaud, le maître berger au coeur de notre film, doit rendre des comptes à 17 éleveurs différents: 13 moutonniers, 3 chevriers et un bouvier. Autant de personnes qui tout au long de l’estive demandent à voir comment se porte le troupeau confié à la bonne gestion du berger. Pour ce GEO, je me suis amusée à compter le nombre de personnes à qui je devais rendre compte de l’avancée du film: chargés de programmes des différentes chaînes (arte, WDR et Geo-TV), société de production, et personnes filmées: 17 aussi! Comme dit toujours Yves: “il faut être diplomate”!

Entre les visites des éleveurs, berger est un métier solitaire. Deux compagnons toutefois entourent le pâtre sur l’estive: un chien de travail, chargé de donner au troupeau la direction souhaitée par le berger, et un chien de protection, élevé pour défendre le troupeau contre les prédateurs. Les compagnons d’Yves s’appellent Sam et Violette. Ceux de Yann, notre apprenti-pastoureau, Ulout et Meina. Les miens, ce sont Didier, le cameraman, et Marc, l’ingénieur du son! A cette différence près que Didier et Marc s’assurent concomitamment que les images et les sons enregistrés soient bien conformes à ma direction, et qu’aucun plaisantin ne viennent troubler le tournage en criant en pleine prise “c’est pour France 3? ”

Le jour de la transhumance, Yves et Yann ont marché sous la pluie de 5 heures du matin jusqu’à treize heures: 40 kilomètres, sur 1300 mètres de dénivelé. “Une paille!”, dixit Yves. Car chaque jour, sur l’estive, les 2 bergers avalent quelques 2000 mètres de dénivelé. 10 heures durant, ils montent, descendent, remontent, redescendent. Mener les brebis là où l’herbe semble plus verte n’a rien d’une promenade. Lors de la transhumance, nous avons nous passé notre temps à prendre de l’avance sur le troupeau, filmer, redépasser le troupeau, filmer... le tout en dégringolant de notre 4x4.

On avait l’air malins avec ce Cherokee de location, mais on se voyait mal faire les 40 km à pied avec 100 kilos de matériel... Une fois sur l’estive, plus de 4x4... Heureusement, Canabis, l’âne de portage de Jacques, le chevrier, portait les housses de notre matériel et le pied de caméra entre les prises, sans oublier notre barda... Ceci étant, Didier a quand même porté sans cesse sa caméra (14 kg), Marc, son équipement son (14 kg aussi).

Le lendemain de la transhumance, puis une fois par mois durant l’estive, Yves compte les bêtes de son troupeau: il s’agit de vérifier qu’aucune ne s’est égarée ou n’est tombée malade. Certaines brebis montent pour mourir de vieillesse au grand air: paix à leurs âmes. D’autres tomberont dans l’un des innombrables gouffres du Pic du Cagire ou se feront croquer par un renard, un ours ou un chien errant. Il y a aussi les catastrophes imprévisibles: une année, Yves a perdu 150 brebis en une seule nuit: foudroyées. En dehors de ces cas extrêmes, Yves estime que 3% de brebis mortes est un pourcentage de pertes honorable. Nous avons tourné nous 29 heures de rushes pour 52 minutes de montées. Soit 3% d’images et de son finalement exploités... Mais c’est là aussi un pourcentage raisonnable dans notre profession.

Le troupeau confié à un berger représente une valeur financière considérable. Le mot “cheptel” s’apparente d’ailleurs au terme “capital”, au sens pécuniaire du terme. Chaque brebis vaut au minimum 120 euros, et Yves en garde 1350: 162 000 euros! Le prix moyen d’un documentaire... GEO étant un reportage, notre film a coûte moins: contrairement à un documentaire, un reportage exige peu de travail d’écriture en terme de réalisation, et les temps accordés à la post-production (montage, mixage) sont de moitié inférieurs à ceux qu’exige un documentaire de création. Cela n’empêche pas un reportage d’être intéressant ou soigné, ce n’est simplement pas le même type de programme. Yves tient beaucoup à ce qu’on n’appelle pas “mouton” (qui désigne le mâle castré) leurs “brebis” (les femelles mais aussi l’animal en général). Nous, on aime à ce qu’on ne confonde pas “reportage” et “documentaire”!

Enfin, bergers et réalisateurs ont un ennemi commun: la mondialisation financière. Pour les bergers des Pyrénées, cette mondialisation a la silhouette épaisse... des agneaux néo-zélandais (que Yves trouve très bons, par ailleurs!). En effet, contrairement aux sveltes brebis du Cagire, seules capables de gambader sur les flancs escarpés des Pyrénées, les plantureuses brebis néo-zélandaises sont avant tout élevées pour leur laine. Leur viande n’est donc qu’un “sous-produit”, écoulé sur les marchés européens à 3 euros du kilo, contre 6 euros pour gigot pyrénéen... Or le prix de la viande d’agneau en France n’a pas augmenté depuis 25 ans. Difficile dans ce contexte d’exiger des éleveurs et des bergers qu’ils se montrent indulgents vis-à-vis du surcroît de travail que représente la réintroduction de l’ours ou l’arrivée du loup dans les Alpes. Mais comme le dit très justement Francis Chevillon, berger philosophe interviewé dans notre film, si les bergers ou les éleveurs déclaraient: “nous n’arrivons plus à joindre les deux bouts, la concurrence avec l’agneau néo-zélandais nous écrase”, aucune équipe de télévision ne viendrait les filmer. En revanche, que l’on hurle au loup ou à l’ours, et la presse débarque illico... En télévision, la mondialisation financière porte un nom menaçant: le formatage. Là où le berger affronte un consommateur exigeant des prix cassés, le monde de l’audiovisuel fait face à des spectateurs qui réclameraient, nous dit-on, de l’ ”easy-watching”: interviews ultra-courtes, pas de termes compliqués, une idée par film pas plus... bref, le prototype des reportages américains (qui peuvent s’avérer très instructifs aussi, par ailleurs). Bien sûr, quand les réalisateurs dénoncent l’uniformisation de la télé, personne ne les entend. Du coup, ils crient au démantèlement du régime intermittent!

Heureusement, un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur: bienvenus chez arte! Heureusement aussi, une association de bergers forme dans les Pyrénées bien plus que des pâtres: des jeunes femmes et des jeunes hommes qui posent un regard lucide, subversif sur la société, et s’engagent corps et âme pour un autre monde, loin du productivisme et des diktats de consommation. Des jeunes-gens qui ont décidé de coloniser les marges de la société, sans être pour autant des marginaux. Des citoyens calmes et passionnés à la fois, comme Yann: bienvenus à la Formation des Pâtres de Haute Montagne!

Et puisqu’en France tout se finit toujours par un banquet, un dernier parallèle: quand Yves ou Francis redescendent les brebis à l’automne pour le “démountagnage”, ils organisent avec leurs éleveurs un grand repas. Nous, on appelle ça un repas de fin de tournage. Ou de fin de making off!

Voilà, vous pouvez retourner à vos moutons!!! Myriam tonelotto, réalisatrice

source: http://www.loup-ours-berger.org/2006/05/aspap_deluge.html
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMer 23 Aoû 2006, 09:12

Pastoralisme, Michel Meuret ou le scientifique parmi les bergers
(ou pourquoi ce serait idiot d'abbatre tout les berger)

Ingénieur, agronome, écologue à l’Inra d’Avignon, Michel Meuret, 42 ans, remet en cause certains travaux scientifiques conduits en laboratoire sur l’alimentation des troupeaux. Pour appuyer ses recherches sur le terrain, il se penche sur le savoir-faire empirique des bergers, leurs connaissances techniques, leur sens d’organisation des circuits en montagne. Observateur, Michel Meuret descend la recherche scientifique de son piédestal, bouscule les modèles classiques pour aider les scientifiques à se rapprocher des réalités.


Depuis la fin des années 1980, vous travaillez avec d'autres chercheurs de l'Inra et du CNRS et parfois seul sur la conduite des troupeaux par les bergers et leur alimentation. Quelles réflexions tirez-vous de cette approche du monde des bergers ?

Michel Meuret: Les bergers sont des praticiens expérimentateurs. Dans l'ancien temps, les bergers de village connaissaient sur le bout des doigts les montagnes où le troupeau était autorisé à pâturer. Aujourd’hui, les bergers sont des salariés, des ouvriers parfois mal considérés par leurs employeurs qui doivent emmener le troupeau qu’on leur a confié pour la saison sur de nouvelles montagnes.
Observateurs scrupuleux, ils connaissent les goûts du troupeau et savent par expérience quel type de circuit de pâturage il appréciera. Ils testent en permanence le troupeau, leur vitesse de déplacement, leur appétit ou leur manque d'appétit, dans une prairie, sous une forêt. C'est une observation constante. Les chevriers ne quittent jamais des yeux leur troupeau. Ils accumulent des connaissances techniques, des savoirs sur la qualité des lieux de pâturage. Ils font des erreurs en permanence et en dégagent des règles de conduite. Ils possèdent un savoir excellent mais localisé au troupeau, à une montagne et à une saison de l’année.
La notion la plus importante pour les bergers est le temps : le temps des repas, de leur répartition dans la journée, du long apprentissage nécessaire pour faire manger en abondance. Cette pratique s'est complètement perdue avec l'élevage moderne.


La recherche en laboratoire trouve dans ce cas-là ses propres limites ?

Michel Meuret: En focalisant tout sur la valeur intrinsèque des aliments, on oublie le plus important: l'organisation dans le temps du processus d'alimentation. Les plantes seules ne disent pas grand-chose, même quand on les étudie en laboratoire. Ce sont les animaux qui renseignent sur la qualité des plantes. Le berger doit bien concevoir ses circuits afin d'offrir une alimentation variée et de stimuler l'appétit des brebis. Ainsi, passant de longues journées à leurs côtés, je me suis rendu compte que les animaux ne consommaient pas les plantes dans l'ordre, de la meilleure à la moins bonne valeur nutritive. Ce qui les enthousiasmait et les faisait consommer d'énormes quantités, c'était la possibilité de se constituer des mélanges, de diversifier chaque jour leur alimentation. Du coup, l'idée de produire des tables alimentaires, comme cela s'était fait pour la rationalisation de l’alimentation à l'auge, perdait tout son intérêt.
Au terme de plusieurs années d'observation, j'ai construit avec les bergers un modèle d’organisation de circuits de pâturage, « le modèle menu », permettant de comprendre combien un savoir-faire empirique pouvait être efficace pour stimuler l'appétit du troupeau et maîtriser également le développement des broussailles.


Pourquoi un scientifique de l'Inra aborde-t-il les savoirs sous cet angle ?

Michel Meuret: Ce choix résultait du constat que les troupeaux gardés par les bergers ne s’alimentaient pas selon les normes établies scientifiquement. Des chèvres qui auraient dû mourir de faim étaient en pleine santé et produisaient même du lait en abondance. Mais la recherche menée en plein air est plus complexe, bien plus coûteuse en temps de travail et en tissage de réseau scientifique que celle du travail en laboratoire.
Prenez un scientifique qui travaille sur le comportement d'un troupeau dans un parc en montagne. Le chien du voisin aboie de temps en temps et en dehors des jours de présence du chercheur. Le troupeau, par peur du chien, ne veut pas se rendre sur cette partie-là du parc. Le chercheur peut en déduire que l'herbe sur cette portion du parc est mauvaise… Si vous n'êtes pas resté suffisamment de temps pour comprendre que c'est le chien du voisin qui effraye les vaches, vous allez incriminer l'herbe, sa mauvaise qualité nutritionnelle. Dans cet exemple, c’est le troupeau qui renseigne sur la valeur alimentaire. Je fais la navette entre les praticiens et les biologistes en laboratoire. C'est cet aller-retour qui me permet de mieux appréhender le monde pastoral.


Comment se déroulaient vos recherches aux côtés des bergers ?

Michel Meuret: J'ai passé une dizaine d'années aux côtés des bergers. Je restais avec eux de trois semaines à deux mois. Il faut entrer dans une relation d’intimité et d'humilité avec eux. En tant que scientifique, il faut s'attendre à l'imprévu et être prêt à se voir étonné. Notre circuit de pratique scientifique, c’est terrain-labo-terrain. J'adopte, pendant toute la durée de mon étude, une posture de naturaliste. Cette démarche de biologiste de terrain me rapproche des sciences humaines.


Les ingénieurs agronomes sont-ils suffisamment formés notamment en sciences humaines ?

Michel Meuret: Les écoles d'agronomie préparent plutôt bien à une certaine ouverture d’esprit. Il n'empêche, elles ne vous forment pas assez à vous confronter à l’imprévu, au sens de l'observation et au questionnement. On essaye encore de former des « encyclopédies à roulettes », des étudiants spécialistes qui possèdent une bonne connaissance livresque mais qui peuvent être facilement déroutés lorsqu'ils se trouvent dans le monde réel.


Est-ce un handicap ?

Michel Meuret: Oui. Depuis une trentaine d'années, l’agriculture s’est hyper spécialisée en filières de production. C’est pareil en agronomie, il y a deux filières : les productions animales et les productions végétales. Du coup, le pâturage est encore mal traité, car c'est la rencontre du végétal et de l’animal.


Le scientifique sera-t-il plus souvent confronté aux problèmes de société ?

Michel Meuret: Oui. Il y a 2O ans, les scientifiques étaient moins sollicités sur les questions de société, sur leurs métiers. Les événements survenus ces dix dernières années (vache folle, dioxine, OGM), mal anticipés par les scientifiques conduisent à une sensibilisation grandissante du grand public vis-à-vis de la production agricole. Le spécialiste n’est pas préparé à répondre aux questions de société. Un exemple : l’arrogance actuelle des généticiens en réponse aux arrachages d’OGM en plein champ. Si l'agriculture veut vivre, elle ne doit pas rester enfermée dans son monde. Elle doit répondre aux préoccupations de la société actuelle en matière de santé et d’environnement.


Michel Meuret est né à Bruxelles. Il est l’auteur d’un mémoire sur Le Pasteurisme des chèvres en sous bois dans lequel il analyse la motivation alimentaire des troupeaux et les façons de l’améliorer par des pratiques d’élevage adaptées. Il est régulièrement sollicité comme chercheur à l’Inra par les collectivités territoriales et locales du sud-est de la France, notamment dans la mise en œuvre des politiques agri-environnementales européennes.
Il est l’inventeur du « modèle menu », un modèle d’organisation de circuits de pâturage pour inciter les troupeaux à mieux manger dans des zones en friche.
Michel Meuret vérifie depuis une dizaine d’années, aux côtés des bergers, que ses travaux et ses idées sur l’introduction des troupeaux comme moyen de prévention des incendies de forêts collent à la réalité du terrain.
Il veut « légitimer » le métier de berger. Pour lui, « leur utilité pour l’agriculture est plus grande qu’on le dit. On devrait plus souvent les consulter et faire appel à leur pertinence pour résoudre les problèmes de gestion du territoire comme par exemple l’introduction du lama. Des collectivités ont voulu, dans les années 1985, implanter le lama dans le sud-est de la France pour débroussailler des régions gagnées par le maquis. Le lama était devenu une nouvelle recette magique, car on pensait qu’avec ses quatre estomacs, il offrirait une solution efficace. Mais, selon Michel Meuret, il coûte dix fois plus cher qu’une brebis et ne mange guère plus. »

Source : Village Magazine
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyLun 18 Sep 2006, 10:02

Ultrapastoralisme violent ou pastoralisme du XXIème siècle ?

Texte d'Abdesselam Lagrissy

Abddesselam Lagrissy, président de l'Association pour la Cohabitation Pastorale (ACP) , association d'éleveurs, de bergers et d'apiculteurs pyrénéens, analyse et trace le sillon d'un avenir apaisé, loin des positions artificielles et surfaites d'un ultrapastoralisme (1) violent et rigide incarné par l'ASPAP ou l'ADIP. Pour y voir plus clair, il est intéressant de laisser la parole à un homme du terrain rural, pyrénéen, professionnel du pastoralisme.
Texte extrait de la revue "Espaces Naturels" n°15 de juillet 2006


Pastoralisme: choisir la cohabitation

Abddesselam Lagrissy : «Le mode de fonctionnement pastoral actuel est incompatible avec l'évolution économique des marchés, avec les attentes des citoyens, avec certains impératifs environnementaux. Du reste, l'agriculture de montagne est dépendante des aides européennes et nationales et l'avenir des exploitations est compromis.
Pourtant, dans le même temps, le développement des loisirs, le brassage culturel qui s'opère dans les vallées pyrénéennes, ainsi que les nouvelles attentes de nos concitoyens, nous interrogent sur le rôle du pastoralisme. Doit-il rester figé ou bien s'adapter, changer de vision, de modes de production ?
Pendant des décennies, le monde pastoral a façonné la montagne. A cette époque, il y avait des petites exploitations et des hommes aux côtés de leurs bêtes, mais ce travail sur la montagne se trouve radicalement bouleversé. La forêt regagne du terrain ; les estives, faute d'une conduite guidée sont surpâturées sur les zones les plus riches et sous-pâturées sur les pentes les plus pauvres ; la taile des troupeaux augmente et il devient impossible d'assurer un gardiennage correct sur certaines zones.

Par aileurs, le renforcement de la populations d'ours dans les Pyrénées ajoute de nouvelles contraintes. L'histoire pourrait s'arrêter là. Les bergers éleveurs pourraient, par exemple, se battre contre l'ours. Ils tiendraient enfin un coupable. Et derrière les leaders, chacun prêcherait pour son exploitation en vantant les mérites d'un monde pastoral qu'une poignée d'hommes, silencieux eux, s'évertuent à maintenir par leur travail quotidien. L'ours finirait peut-être par disparaître. Mais rien n'aurait vraiment changé.
Alors oui, un autre avenir est possible. Il nécesite de concevoir la montagne comme un tout, où les résidents pastoraux cohabitent avec les forestiers, les chasseurs, les randonneurs, les citadins, et avec une montagne sauvage en équilibre avec leur activité.

En choisissant cette voie, le monde pastoral pourra retrouver ses valeurs. En s'ouvrant et non en s'opposant aux évolutions inéluctables de la société, il passerait outre le clivage ville-campagne qui certains revendiquent pour justifier intolérance et immobilisme.

En s'adaptant aux impératifs de préservation de la biodiversité, le monde pastoral, les communes propriétaires des estives et toutes les autres composantes de la montagne y trouveraient également leur compte.
Les troupeaux seraient de nouveau gardés, les bêtes mieux suivies et soignées, grâce à l'emploi supplémentaire de bergers. Leur travail de conduite guidée contribuerait à un meileur entretien de la montagne.
Et avec la réhabilitation du chien de protection "Montagne des Pyrénées", c'est une part de l'identité pyrénéenne qui serait sauvée.
La cohabitation, cela ne signifie nullement de prendre position en fonction de l'ours, mais d'appréhender l'ensemble du système montagnartd, lequel, pour avancer, doit compter sur toutes ses composantes.»

Abddesselam Lagrissy


Patrick Pappola : (1) Ultrapastoralisme : le terme d' «ultrapastoraux» désigne ceux qui, au nom de leurs pratiques, à ne surtout pas faire évoluer, même avec beaucoup d'aides, souhaitent par tous les moyens, l'éradication de l'ours brun des Pyrénées (et de toute autre espèce sauvage) qui les gênent dans la défense de leur immobilisme.
On sait en effet que refuser les lâchers d'ours de cet été, c'est condamner obligatoirement l'espèce dans les Pyrénées. Prêcher que l'on n'est pas contre l'ours mais contre ces lâchers, c'est faire preuve, soit de manipulation, soit d'une grande confusion, soit d'un obscurantisme qui nie les évidences telles que la viabilité de la population d'ours dans les Pyrénées.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMer 01 Nov 2006, 10:18

FERUS soutien l’utilisation des patous


Un randonneur mordu par un patou a porté plainte. Verdict du tribunal de St Jean de Maurienne attendu jeudi 2 novembre...

L’association FERUS œuvre pour la cohabitation élevage / grands carnivores. Elle soutient notamment l’utilisation des moyens de protection et considère donc la présence des patous comme indispensable.

En alpage et en toute zone de pâturage, il est important que chacun respecte le travail des éleveurs et bergers ainsi que la quiétude des troupeaux.Pour écarter les grands prédateurs (loups dans les Alpes, ours dans les Pyrénées), les patous (chiens de protection) sont indispensables.

Chaque usager de la nature doit adopter de bons comportements vis-à-vis des chiens de protection des troupeaux. Face à un phénomène inhabituel, ces « gros chiens blancs » donnent l’alerte et s’interposent entre le troupeau et tout intrus (animal sauvage, chien, randonneur...). Leur objectif est la dissuasion. Bien qu’impressionnants, ils ne sont généralement pas agressifs envers l’homme. Garder ses distances avec le troupeau (le contourner et ne pas le traverser, adopter un comportement calme et passif, tenir son propre chien en laisse, descendre de vélo ou de cheval, ), laisser le chien faire son travail d’inspection et d’identification, ne pas l’encourager par des caresses... Généralement, des panneaux signalent à l’avance la présence de ces chiens auprès des troupeaux.

La montagne n’est pas aseptisée, c’est un grand espace plein de vie ouvert à tous. Elle le restera si chacun respecte les milieux naturels et leurs différents usagers, même si cela implique des efforts d’adaptation de part et d’autre.

Ferus estime que cet incident n’aurait jamais du venir devant un tribunal, et apporte son soutien aux éleveurs qui mettent en oeuvre les moyens recommandés par tous ceux qui veulent maintenir à la fois l’élevage et la faune sauvage dans un même espace.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 10 Nov 2006, 16:36

Un ami, président d'une assos' belge, a attiré mon attention sur un article et m'a demandé mon avis, j'attend le votre :

Citation :
Le Président du MPF répond à nos questions

Dans le cadre des prochaines élections présidentielles françaises de 2007, Ornithomedia.com a décidé d'envoyer aux différents candidats une série de questions concernant leur position sur la protection des oiseaux et de leurs habitats.
Philippe de Villiers, Président du Mouvement pour la France (www.pourlafrance.fr), est le premier à répondre à nos questions.

11- Dans votre programme, vous annoncez vouloir "stopper la réintroduction d'espèces dangereuses comme l'ours ou le loup" : croyez-vous donc que le loup a été réintroduit et n'est pas venu naturellement d'Italie ? Et le retour de ces prédateurs n'est-il pas un point positif pour le développement du tourisme vert, que vous mettez en avant dans votre programme ?

Philippe de Villiers : Des loups et des ours ont été réintroduits volontairement, c'est un fait. Je n'ai toujours pas très bien compris ce que cela rapporte, y compris du point de vue du tourisme. Le jour où des promeneurs se seront fait déchiqueter par une ourse qui défendra ses petits qu'elle croira menacés, vous verrez que tout le monde se plaindra à grands cris. Faire de nos territoires des laboratoires d'expérimentation peut être très dangereux et je me demande quelquefois si nos dirigeants parisiens ont bien conscience des attentes et des préoccupations des zones rurales. Nos modes de vie actuels ne permettent plus la présence d'animaux tels que l'ours ou le loup dans des zones où l'homme est de plus en plus présent.

De plus, il est parfaitement démagogique et illusoire de faire croire que l'introduction à dose homéopathique de prédateurs va contribuer à l'équilibre écologique. Nos agriculteurs et nos éleveurs de montagne ont travaillé, depuis bien longtemps, pour la préservation de la diversité de nos paysages et de leur entretien. Il faut leur rendre hommage et les encourager à poursuivre leurs efforts par des aides généreuses plutôt que de leur rendre la vie plus difficile par des opérations hasardeuses et coûteuses.

Lire le reste de l'interview : Cliquez ici

J'ai répondu en gros que le gouvernement n'avait aucun interet à réaliser ses réintroduction (je parle du loup, les ours ont eu un bel impact médiatique qui a aidé) et qu'il était d'accord avec les assos' que le loup était revenu naturellement.
J'ai ajouté que cet homme voulait peut-être les voix des éleveurs et qu'il semblait peu informer, en plus une telle réintroduction ne passe pas inaperçu...
Enfin j'ai dit que je ne voterais pas pour lui (c'est de l'humour, pas de débat politique, marchi)
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyJeu 16 Nov 2006, 11:57

Il doit avoir des ancêtres seigneurs (ou saigneurs?) au Moyen Age ce type...
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMer 20 Déc 2006, 08:45

Débat

Retour du loup : les éleveurs ont surtout besoin de soutien moral


Interviews de :

Yves Pillet, président du Parc naturel régional du Vercors, président du « groupe Loup » de la Fédération des Parcs naturels régionaux.

Eric Marboutin, chef de projet Loup et Lynx à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour le compte du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable.

Frank Dièny, éleveur ovin, président de la Fédération régionale ovine du Sud-Est

Cliquez ici

(source : loup.org)
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyDim 31 Déc 2006, 12:43

L'écovolontariat c'est le meilleur moyen pour lier le milieu professionnel au milieu associatif de protection du loup.
Quels arguments un écovolontaire peut-il énoncer au berger qu'il aide? Quels seraient les buts de l'écovolontaire de travailler bénévolement à cette situation?
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 05 Jan 2007, 08:36

L'argument clé, c'est que l'aide bénévole ne coute pas un sou à l'éleveur et que son troupeau est surveillé malgré tout et défendu contre l'attaque des loups. Evidemment à long terme, l'idéal serait qu'on sorte de cette situation artificielle et que les éleveurs se décident à investir dans des vrais berger professionnels comme autrefois, histoire que leurs troupeaux soient protégés en toute saison. Mais les bergers, c'est des sous donc ça n'intéresse personne (surtout que les conditions de vie ne sont pas faciles pour le berger. Etre prêt à en payer un c'est bien. Enocre faut-il le trouver!)

Je pense que l'écovolontaire, lui, fait ce travail essentiellement pour qu'on ne descende pas les loups. Quelques farfelus font peut-être ça pour vivre une expérience particulière mais je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 12 Jan 2007, 17:24

Retour du loup : les éleveurs ont surtout besoin de soutien moral

Le loup recolonise les Alpes françaises depuis 1992, et il ne se contente pas de faune sauvage. Il attaque les brebis, rendant particulièrement pénible le travail des éleveurs. Il faut faire avec, car le prédateur bénéficie d’une protection quasi-absolue de la législation internationale. Les Parcs naturels régionaux accompagnent les éleveurs et participent à la recherche de mesures efficaces de protection des troupeaux. Le débat, encore vif et complexe, commence cependant à s’apaiser.


Participent au débat :

Yves Pillet, président du Parc naturel régional du Vercors, président du « groupe Loup » de la Fédération des Parcs naturels régionaux : "On ne pourra pas longtemps se contenter de multiplier les chiens et les protections, d'indemniser en permanence. A un moment, la présence du loup continuant de s'étendre, la situation va devenir critique."

Eric Marboutin, chef de projet Loup et Lynx à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour le compte du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable : "L'Etat français n'a pas le choix. Il n’est absolument pas en droit de s’engager dans une politique de régulation."

Frank Dièny, éleveur ovin, président de la Fédération régionale ovine du Sud-Est: "Pour nous, éleveurs, l’arrivée du loup a représenté une révolution. C’est une vraie remise en cause de notre métier."


Parcs : Peut-on dresser l’état de la situation, aujourd’hui, de la cohabitation entre le loup et le pastoralisme dans les Parcs ?
Yves Pillet : Le problème se pose depuis plusieurs années. C’est allé croissant. Dans le Vercors, d’abord dans la réserve naturelle des Hauts-Plateaux, les attaques se sont multipliées et se sont étendues ensuite sur l’ensemble du territoire du Parc.

Parcs : Depuis combien de temps ?
Yves Pillet : Les attaques ont commencé en 1997. Elles ont beaucoup augmenté dans les années 2000 à 2002, puis elles ont diminué en 2003, grâce, peut-être, à toute une batterie de mesures mises en place, comme les chiens de protection, les patous, entre autres.

Parcs : Est-ce que ce retour du loup a eu un impact sur l’activité pastorale? Le nombre de têtes élevées dans les alpages a-t-il diminué ou est-il stable ? Et s’il a diminué, est-ce à cause du loup ?
Frank Dièny : Pour nous, éleveurs, l’arrivée du loup a représenté une révolution. C’est une vraie remise en cause de notre métier. On n’élève évidemment pas des brebis pour qu’elles soient tuées par le loup. C’est donc toujours très mal vécu par les éleveurs. Etre éleveur est un métier difficile parce que c’est un travail très prenant. Il faut être présent tous les jours, ne serait-ce que pour alimenter les animaux. Et le public ne sait pas toujours cela. Mais c’est aussi un métier qui a su évoluer, se moderniser. Nous sommes devenus pointus sur la gestion des prairies, sur la protection de certaines espèces, comme en témoigne l’engagement des éleveurs dans les MAE (mesures agri-environnementales). Et on peut vivre aujourd’hui du mouton en assurant l’entretien des espaces et en produisant des agneaux. Les prix ne sont pas mirobolants, mais nous en tirons un revenu, des jeunes s’installent et, dans les Alpes en tout cas, le nombre de troupeaux ne diminue pas. La présence du loup est une difficulté supplémentaire, mais ne faisons pas de misérabilisme à propos des bergers.
Yves Pillet : Je crois tout de même que l’élevage ovin est en difficulté. Les éleveurs ne peuvent pas vivre seulement du marché. Ils sont considérablement aidés et c’est bien ainsi. Car pour les Parcs, c’est une condition sine qua non de la qualité des paysages, sur les pentes en particulier. Et les Parcs ont aussi pour mission de préserver la biodiversité.
Bien entendu, les éleveurs et les Parcs n’ont pas demandé le retour du loup. C'est une espèce protégée, très bien. Ce pourrait être un atout touristique, mais on ne le voit jamais ! Le problème, d’ailleurs, n’est pas tellement la quantité de dégâts causés par le loup, que l’impact psychologique des attaques et de la menace qu’elle représente pour les éleveurs. C’est une angoisse permanente, et nous redoutons que le découragement ne s’installe dans les zones les plus difficiles, que l’élevage hors sol prenne le pas sur l’élevage extensif en pâturages.
Eric Marboutin : Ce n’est probablement parfois pas facile pour un Parc naturel régional de concilier toutes ses obligations, comme par exemple une politique de l'environnement et sa vocation à développer l’économie, l’agriculture montagnarde en l’occurrence. Nous avons une cohérence à assurer entre les aspects réglementaires nationaux et européens et les orientations telles qu’elles sont souhaitées sur le terrain.
Aujourd'hui la politique de gestion du dossier “loup”, essaie de concilier ce qui peut paraître difficilement conciliable : un encouragement au maintien des activités pastorales et des obligations de protection de l’espèce, avec utilisation des clauses restrictives de la directive Habitats qui dit que quand on ne peut pas faire autrement, et que le prédateur nuit gravement aux intérêts économiques, on peut prélever quelques animaux. Mais c’est une position médiane qui, par définition, ne peut satisfaire les attentes plus absolues des uns et des autres.

Parcs : Frank Dièny, est-ce que l’indemnisation en cas d’attaque est suffisante ou est-ce qu’elle ne suffira jamais ?
Frank Dièny : L’indemnisation correspond à la valeur d’achat de la brebis perdue. Reste néanmoins des pertes de productions qui ne sont pas totalement prises en charge. Le problème, c’est que le vécu des éleveurs face à ces attaques du loup ne se règle pas avec des indemnisations. Au-delà de la surcharge de travail, il y a cette angoisse d’être dans une zone à loups. C’est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes. C’est très très difficile à vivre. Je le vois dans mes contacts, l’éleveur non soumis à la prédation, qui ne connait pas cette difficulté, ne comprend pas la nature du problème. Il faut le vivre pour le connaître.
Yves Pillet : Objectivement, aujourd’hui, la situation économique n’est pas critique, mais psychologiquement, en effet, elle n’est pas tenable. On ne pourra pas longtemps se contenter de multiplier les chiens et les protections, d’indemniser en permanence. A un moment, la présence du loup continuant de s’étendre, la situation va devenir critique.
Eric Marboutin : Je crois, en effet, qu’il y a un vrai problème de perte de qualité de la vie professionnelle des éleveurs. Bien sûr, le loup est emblématique d’une nature diverse restaurée, mais comment « compenser » l’impact de sa présence dès lors qu’il s’agit de perte de qualité de vie des professionnels ? Le problème, défini sous cet angle, n’est peut-être pas résoluble par des voies financières uniquement. Il s’agit peut-être aussi d’aider à changer la perception des impacts induits par la présence du loup.

Parcs : Mais alors comment un Parc naturel régional peut-il aider à assumer cette difficulté là ?
Frank Dièny : Je ne poserais pas la question ainsi. Un éleveur dans un Parc naturel régional, c’est vrai, est entouré, accompagné. Mais, au moins au début, s’il accepte des protections, il accepte la présence du loup. C’est difficile à admettre. Il faut donc accompagner les éleveurs, évidemment, mais avec beaucoup de prudence. L’éleveur finit toujours par mettre des moyens de protection…ou il part. Le Parc naturel régional peut l’aider dans ce cheminement.
Parcs : On a un peu l’impression, à vous écouter tous les trois, que le problème de la présence du loup ne pourra se résoudre qu’avec sa disparition. Est-ce que, oui ou non, il existe des techniques qui permettent aux éleveurs de vivre sereinement avec le loup ?
Frank Dièny : Nous avons mis en place des moyens de protection qui nous ont demandé des efforts énormes, notamment en surcharge de travail. Plus de 80% du cheptel dans les zones à loup est protégé.

Parcs : Sont-ils efficaces ?
Frank Dièny : Leur efficacité est très relative, parce que les solutions sont toutes à double tranchant. On préconise un chien patou pour 100 brebis, c’est beaucoup, et cela poserait des problèmes à la faune sauvage, aux touristes qu’ils effraient. Les parcs de nuit posent des problèmes sanitaires évidents et n’empêchent pas toujours les attaques de loup. De plus, le loup s’adapte et il faut suivre les recherches d’innovations de très près, et surtout faire du cas par cas car chaque exploitation est différente.

Parcs : Yves Pillet, vous êtes président de Parc et en tant qu’élu vous devez faire respecter la législation de protection de cette espèce. Que faites-vous, en même temps, pour aider les éleveurs à exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles ?
Yves Pillet : Nous facilitons d’abord la mise en place des moyens de protection qui ont déjà été évoqués, mais nous en recherchons aussi de nouveaux, peut-être moins lourds et plus efficaces. Nous n’avons sans doute pas fait le tour de toutes les solutions et c’est une des missions des Parcs naturels régionaux que de mener ces expérimentations. C’est la raison pour laquelle la Fédération des Parcs m’a confié la présidence d’un groupe qui réunit tous les Parcs concernés par le loup, cette recherche devant être aussi collective, avec l’aide du ministère, de l’ONCFS…
Le loup est là, maintenant il faut apprendre à vivre avec, je suis d’accord. Mais un certain nombre d’éleveurs croient encore qu’il a été réintroduit volontairement, et il n’est pas si facile d’établir un dialogue constructif. Ce dialogue est d’ailleurs relativement récent et le Parc jouant le rôle de médiateur, il se prend des coups de chaque côté, c’est inévitable !
Frank Dièny : Ce n’est pas étonnant : quand le loup arrive dans une nouvelle zone, dans un premier temps, les éleveurs refusent tout moyen de protection, parce que pour eux, c’est un signe d’acceptation de sa présence. Syndicalement, nous nous devons d’accompagner les éleveurs touchés qui n’ont pas d’autre moyen que d’essayer de se protéger.
Ceci dit, cette démarche sera intégrée par les éleveurs si nous continuons à dire, haut et fort, que la présence du loup n’est pas souhaitable ; ils font avec, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, mais ils savent aussi que cela va à l’encontre du type de nature que l’on prône ici, une nature façonnée par l’homme, pas une nature sauvage.

Parcs : Concrètement, Yves Pillet, quelles sont ces nouvelles solutions qui pourraient aider les éleveurs à vivre avec le loup ?
Yves Pillet : Nous essayons en ce moment des parcs électriques qui déclenchent des lumières et qui éloignent les loups, mais cela gêne d’autres espèces sauvages. Nous expérimentons aussi des cabanes de berger secondaires. On installe des cabanes en bois sur les hauts plateaux, là où se trouvent de grands troupeaux, qui servent aux aides bergers.
En réalité, nous sommes convaincus que le pastoralisme doit rester présent dans l’arc alpin et qu’il faut l’aider à vivre avec le loup. Mais il faut bien comprendre aussi que la protection absolue de cette espèce pose des problèmes de régulation.
Parcs : Je ne comprends pas. Frank Dièny disait au début de la conversation que depuis le retour du loup, le nombre d’éleveurs ne baisse pas, qu’ils parviennent à vivre de leur activité, et vous dites maintenant que la protection absolue du loup pose problème !
Frank Dièny : Je n’ai pas dit que les éleveurs vivent convenablement ! D’abord, même sans loup, les aides sont indispensables au maintien de leur activité. Et surtout, je répète que le problème est avant tout psychologique. Il faut avoir vu des bêtes, quelquefois familières, déchiquetées par le prédateur, pour s’en rendre compte. Je ne veux pas noircir le tableau, mais il faut aider les éleveurs à tenir le coup, car je ne voudrais pas que dans les 5 ou 10 ans qui viennent, beaucoup de zones difficiles à protéger, soient abandonnées par l’élevage extensif, et que les prairies soient envahies
par les broussailles.

Parcs : Qu’est-ce qui vous manque, aujourd’hui, en termes d’aide et d’accompagnement pour mieux supporter la présence du loup ?
Frank Dièny : Je ne sais pas ce qui manque ! Je trouve que la régulation est un peu compliquée. Il faudrait convaincre que, quand les attaques sont lourdes et se multiplient, il faut faire un vrai prélèvement. Les tirs d’effarouchement, je trouve cela un peu ridicule.
Il est vrai qu’en matière de régulation, les dispositifs mis en place par le ministère de l’Écologie et du Développement durable, sont complexes. Ce qui me gêne, c’est que finalement, on va autoriser un loup à faire du prélèvement sur un troupeau trois fois, avant de lui dire “stop”. Le loup ne peut pas comprendre une telle attitude et l’intégrer. C’est dès qu’il arrive sur un territoire qu’il faudrait l’effaroucher et lui montrer que s’il s’attaque à un troupeau, il y a sanction.

Parcs : Eric Marboutin êtes-vous d’accord ? Avez-vous l’impression que le ministère de l’Ecologie et du Développement durable fait ce qu’il faut pour pacifier les relations entre les éleveurs et le loup.
Eric Marboutin : Je ne suis pas d’accord sur la critique telle qu’elle est formulée : l’Etat français n’a pas le choix, il n’est absolument pas en droit de s’engager dans une politique de régulation. Les textes internationaux stipulent clairement qu’on peut faire exception à la protection intégrale de l’espèce quand on ne peut pas faire autrement et qu’il y a dommage important aux activités économiques. Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal, j’analyse simplement le cadre législatif européen actuel. Ce n’est absolument pas le cadre théorique d’une régulation, c’est celui d’une intervention ponctuelle possible là où cela devient indispensable. Et c’est ce que fait l’Etat. Il est parfaitement clair qu’il n’y a pas de cadre légal international pour mettre en oeuvre une politique de régulation du loup.
Frank Dièny : Ce qui me paraît important, au final, c’est que les Parcs naturels régionaux ont un atout primordial : celui du tissu social qu’ils sont capables d’entretenir. Quand un éleveur vient d’être touché par une attaque de loup, il est en détresse et pour lui, pouvoir parler avec quelqu’un, dans ces moment-là, est essentiel. Dans le Parc du Queyras, des gardes tournent et assurent ce genre de travail sur le terrain. Ce qui, dans la situation actuelle, me paraît très important.



Un groupe “loup” à la Fédération des Parcs

Tous les Parcs naturels régionaux de l’Arc alpin, du Massif Central et des Pyrénées sont invités à participer au "groupe Loup" mis en place au sein de la Fédération des Parcs. Sa réunion inaugurale, en juin 2006, à laquelle participaient les Parcs du Vercors, du Queyras, du Massif des Bauges, du Haut-Jura, de Chartreuse, des Monts d’Ardèche et des Pyrénées Catalanes, a permis de faire le point de la situation en France, et de partager ce que chaque Parc a mis en oeuvre pour faciliter la cohabitation du prédateur et du pastoralisme.
Deux exemples : le Parc du Queyras a mis en place un système de radio estive entre les bergers et les agents du Parc, avec héliportage de matériel, pose de clôture…, puis a créé une brigade pastorale de 3 agents. Celui des Monts d’Ardèche est dans une phase d’anticipation : pour l’instant, seuls les sangliers font des dégâts, mais si le loup arrivait, le danger serait grand car les troupeaux sont de petite taille, dans des milieux prairiaux très imbriqués avec la forêt.
Le groupe a décidé prioritairement d’appuyer le rôle d’expérimentation des Parcs naturels régionaux et de communiquer autour de cette question.

Source : Parcs n° 56, novembre 2006
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 02 Fév 2007, 16:20

Experiences internationales sur les chiens de protection


Bulletin d’information sur les moyens de prévention (Carnivore Damage Prevention News) n° 9, décembre 2005, version française. Large Carnivore Initiative for Europe (LCIE) / Kora.

Traduction française (gracieuse) pour Ferus par Emilie Clément (Traductrice Anglais, Espagnol, Français - Spécialisations : Environnement et montagne eclementdancer@yahoo.fr - 06 28 35 02 46) avec l’aimable autorisation des éditeurs.

Sommaire :
- Les chiens de protection sur troupeau ovin : de la transhumance à la sélection prézygotique
- Qu’est ce qui ne fonctionne pas chez les chiens de protection roumains ?
- Le chien Karakachan : poursuite d’une ancienne tradition bulgare
- Chiens de protection et indemnisations des pertes attribuables aux grands prédateurs en Bulgarie
- Chiens de protection et troupeaux dans les contreforts de l’Alberta au Canada
- Utilisation des chiens de protection au Portugal
- Bilan sur la réintroduction des chiens de protection en Catalogne
- Institutionnalisation de la protection des troupeaux dans les petites exploitations des Alpes suisses
- Expériences avec les bergers de la Maremme et des Abruzzes en Suisse

LIRE LE RAPPORT


(source : FERUS)
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptySam 03 Fév 2007, 19:08

Et si on nous donnait l'engagement qu'aucun pâturage ne devra être abandonné à cause du loup ? Et si la forêt reprennait ses droits ?

Dialogue virtuel entre Mathieu Erny et la buvette des alpages

Mathieu Erny est berger dans les Alpes de haute Provence l'été et en Crau à d'autres saisons.

Mathieu Erny (Ledroitdesbrebis) : Un des principaux arguments des militants pour le retour des grands prédateurs est que ces derniers ne sont de loin pas les seuls problèmes que rencontre le pastoralisme. Ce à quoi les paysans répondent que l'ours, le loup et le lynx ne sont que trois espèces parmi les centaines qui composent notre environnement.

Mettre les bergers dans leur poche

On ne peut nier la pertinence de ces deux arguments, et je crois effectivement que pour trouver des solutions il faudrait cesser d'être obnubilé par les grands prédateurs. De la part des écologistes, il serait bon d'arrêter de vouloir à tout prix «mettre les bergers dans leur poche. »
Je me souviens d'une expérience très désagréable. J'avais accepté de figurer dans un film qui avait pour objectif de promouvoir les techniques de cohabitation, principalement celle liée au patou. Le réalisateur semblait au départ bien conciliant mais avait besoin de flatter à outrance le « berger moderne » que j'étais, et mon « ouverture d'esprit » qui signifiait bien sûr pour lui que j'acceptais le loup. Mais au fur et à mesure, il s'est mis à dénigrer les paysans et à afficher un tel mépris pour les brebis que j'ai eu honte et ai cessé la collaboration.

J'ai repensé à ce souvenir lorsque plus tard j'ai lu sur loup.org un article intitulé : «Grande première entre bergers, éleveurs et protecteurs de la nature». En fait F.N.E et l' Association Cohabitation Pastorale (le site de l'ACP) avaient payé le voyage à des représentants d'associations de bergers et d'éleveurs pour qu'ils viennent signer un texte hyper consensuel dont le brouillon était certainement écrit avant les débats. Comme cela n'engageait pas beaucoup les signataires, la plus part se sont exécutés. Est ce afin de «diviser pour mieux régner» qu'on tient tant à ce que les bergers et éleveurs aient un avis sur le loup, l'ours ou le lynx ? Dans les Alpes, le berger qui s'est le plus investi dans la recherche sur la cohabitation m'a clairement dit qu'il n'avait jamais pris parti pour le loup.
Baudouin de Menten (La buvette des alpages) : Il est bien évident que par la buvette, je ne cherche pas à pousser les bergers à prendre parti pour le loup, mais bien pour la cohabitation raisonnée avec les grands prédateurs (raisonnée parce que j’accepte les « prélèvements » sous certaines conditions).


Qu’est ce qu’un bon berger ?

L’ours et le loup ne sont pas dans la même case : l’ours disparaît, le loup conquiert de nouveaux territoires et se multiplie. Les loups font de gros dégâts, les ours causent des prédations beaucoup plus limitées, même si cela des reste des prédations non souhaitées et mal acceptées. Voilà pourquoi l’on rencontre des bergers qui respectent l’ours et acceptent de cohabiter avec lui.
Cédric Tolley a obtenu un D.E.A. de Sociologie obtenu à l’Université de Provence et une Licence (Maîtrise) en Sociologie et Anthropologie (orientation Sociologie) à l'Université Libre de Bruxelles. Vous pouvez lire quelques analyses de Cédric Tolley à la buvette ainsi que de nombreux commentaires.

A la question : Qu’est ce qu’un bon berger ? Cédric Tolley écrit :
«Nous observons donc un phénomène dans le milieu pastoral (phénomène qui prend les allures d’un système de régulation sociale) qui veut que l’éleveur soit reconnu et estimé par ses pairs à condition que son troupeau soit beau, en bonne santé et éventuellement rentable.
Celui qui a un beau troupeau, jouira d’une certaine notoriété auprès des collègues, il fera autorité et on parlera de lui comme d’un éleveur exemplaire. Il sera écouté à l’occasion des rencontres, lors des foires pastorales et dans le groupement d’éleveurs auquel il appartient. Au contraire, celui qui néglige son troupeau, même s’il est reconnu comme membre de la pastrille (Vieux terme provençal pour désigner la communauté des bergers.), n’aura pas souvent voix au chapitre et, parfois, tout en lui trouvant des excuses, les collègues médiront de lui et de sa famille. »

(Cédric Tolley dans : «Travail et rapports sociaux chez les bergers transhumants » Université Libre de Bruxelles, Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Economiques - Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de licencié en Sociologie orientation : Sociologie du Travail et Sociologie Politique.)

Est-ce qu’un berger qui refuse d’utiliser une combinaison de méthodes pour protéger son troupeau sous prétexte que posséder des patous, un parc de nuit et garder son troupeau, c’est «accepter» le prédateur (l’ours, le lynx ou le loup, peu importe) ou c’est «changer les méthodes de travail» est un bon berger ? Dans une entreprise on dirait «gérer en bon père de famille». Pour moi, un bon berger doit gérer son troupeau, et donc sa protection, en bon père de famille.

Mathieu Erny : De fait, pour faire du bon travail, on n'a pas besoin de cette polémique. Au contraire, elle gène. Pour un éleveur ou un berger il faut que le pastoralisme reste une activité vivable intéressante et respectée. Cela n'est donc lié au loup que si on laisse sa présence mettre en péril ce à quoi nous tenons. Les écologistes multiplient les déclarations de bonnes intentions envers le pastoralisme, mais qu'est ce que cela signifie ? Nous n'en savons rien !

Baudouin de Menten : Les bergers et le pastoralisme possèdent un «facteur de séduction» énorme, un «capital sympathie» qu’ils gèrent très mal. Il n'y a qu'à voir les livres qui sortent, le monde qui accourt aux fêtes des transhumances. Tous les «bobos parisiens» et les «écolos de salons» ; c'est à dire pour certains tout ceux qui ne sont pas berger, et cela fait du monde, rêvent de passer une nuit «en estives» dans une cabane au confort précaire au milieu des brebis et des chiens, de visiter les bergeries au moment de l'agnelage, de vivre au grand air, d’avoir cette indépendance, ce rapport idilique (et théorique) avec la nature.


Les poches sont trouées

Les bergers sont naturellement «aimables», mais ils perdent cette sympathie en même temps qu'il perdent leur amabilité. Quand le berger n'est pas un bon professionnel :
· exploitation de la nature, sans respect ni nuance
· troupeaux abandonnés, soins aléatoires (on voit parfois des brebis dans un état ..

Quand la qualité baisse :
· les fromages de montagne sont fabriqués en plaine,
· l'herbe est remplacée par de la farine industrielle,
· les estives sont remplies de brebis taries,

Quand les hommes se radicalisent :
· Intimidation des "traitres" à la cause sur les marchés,
· Violences envers les confrères pas assez radicaux et non engagement des bergers pas assez militant,
· Manifestations violentes, slogans haineux,
· radicalisations sous-régionalistes, rejet du reste du monde (parisiens, citadins, gens d'en bas, étrangers, fonctionnaires...)
Alors le capital sympathie a disparu et domine l'image du montagnard bourru, du paysan violent et sectaire qui ravage Arbas après une longue mise en jambes et quelques chants bien sentis à la buvette du village. C'est là que les associations pastorales essaient de "redorer leur image", de "donner une nouvelle image du pastoralisme", de "gagner la bataille médiatique". Lisea à ce sujet : ADIP: fausse identité, ASPAP: faux patrimoine et Philippe Lacube et l'ASPAP, le nouveau visage du pastoralisme.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptySam 03 Fév 2007, 19:09

Par contre le bon berger qui gère en «bon père de famille» (pas celui dont les brebis sont belles) aura moins de pertes et il pourra aussi «mettre les écolos dans sa poche.»

Mathieu Erny : Si vraiment l'Etat Français et l'Europe sont comme les associations écologistes absolument persuadés que la cohabitation est possible, alors il faut qu'ils s'engagent fermement à ce qu'aucun terrain ne cesse d'être pâturé, aucune exploitation ne s'arrête à cause du loup, du lynx ou de l'ours. Cette garantie serait un gage sérieux car cela impliquerait que si elle ne pouvait être tenue dans une zone, ce serait alors les prédateurs que l'on ferait disparaitre de cet endroit.
Baudouin de Menten : Quand je vois dans certains coins des Pyrénées le surpâturage dans des montagnes pelées et chauves, je souhaite que certaines exploitations s’arrêtent et que la forêt regagne un peu de terrain, mais ce n’est pas le cas partout.
Je suis 100% d’accord pour aider et défendre les bergers qui gèrent les territoires, protègent les troupeaux et «supportent» la présence de prédateurs. pour les excessifs : ceux pour qui les «bestes sauvages» ne sont acceptables qu’en statues de bois (et encore, ils les brûlent !), ceux qui ne contrôlent ni les feux pastoraux (ça débarasse), ni les soins réguliers (pas le temps), je n’ai pas de remords à les voir se recycler en homme d’affaires vendeurs de «produits du terroir» plus ou moins authentiques, en «guide de pays» ou en «néo-phylosophes» ruraux et aproximatifs.
Quant «à la garantie qu'aucune exploitation ne s'arrête à cause des prédateurs, sinon ce serait alors les prédateurs que l'on ferait disparaitre», il faut le conjuguer au présent : « on » les fait disparaître :

· « On » empoisonne les loups et les vautours indirectement. Lire "Des poisons sont utilisés pour faire disparaître les loups, 3 indices différents le confirment", et "Mercantour, le poison est de retour pour le loup".
· « On » braconne les loups : lire "Autodéfense ou braconnage ?" et Un loup tué dans les Bauges )
· « On » « accidente » les ours (Claude, Mellba, Canelle, (Palouma ?) et Boutxy où est tu ?
· La justice prononce des «non lieu», relaxe et donne sa bénédiction à tour de bras en cas «d’Etat de nécessité absolue» ou de «discrétion», histoire de calmer les ultra-pastoraux et les porteurs de flingues avant les prochaines élections. Même les «prélèvements» officiels ne respectent pas les conditions du plan loup et l’Etat cette année fait des expérimentations, de la gestion adaptative de la population de loup en France, il évalue les possibilités de prélèvement avec des formules scientifiques bien compliquées (Lire : Loups, évaluation des possibilités de prélèvements). Qu’avec des mots étudiés ces choses là sont dites à la place de dire "tuer desloups avec un fusil à lunette à visée nocturne sur un territoire quadrillé par des gardes de l'ONCFS et des lieutenats de louveterie", il est vrai moins politiquement correct.

Mathieu Erny : Si on peut admettre qu'un éleveur qui refuserait de protéger son troupeau malgré des aides appropriées à son cas, en subisse les conséquences, on ne peut pas tolérer de ne plus pouvoir pâturer sur tel terrain embroussaillé et éloigné du fait que la protection contre le loup y est trop compliquée.
On ne peut pas nier le bien fondé de la remarque des éleveurs qui disent que la pression du loup les gènes précisément dans la pratique extensive du métier, donc dans le domaine ou ils sont utiles à l'entretien des espaces naturels.
Car il est facile de dire que les troupeaux sont trop grands pour être bien gardés. Mais il ne faut pas se leurrer, aujourd'hui seul un grand troupeau donne la garantie qu'il sera gardé à temps plein par un berger. Si on ne prend pas de mesures, la tendance pour se protéger du loup, sera justement de former d'avantage de gros troupeaux et d'abandonner les terrains qui ne se prêtent pas à la conduite de tels troupeaux.

Baudouin de Menten : Pourquoi seul un grand troupeau serait-il bien gardé ? Quelles mesurent prendre pour améliorer la protection dans de pareils cas à part subventionner plus de patous et subventionner les associations qui favorisent l'usage, l'éducation et la généralisation des chiens de protection patou comme l’Association Cohabitation Pastorale que par ailleurs tu critiques, comme ce diable de censeur juge et partie qu’est le rapporteur président Bonrepaux ?

Mathieu Erny : Les moyens et la logique nécessaires pour assumer cet engagement permettra peut-être enfin d'inverser le système qui réduit inexorablement le nombre des éleveurs et des bergers et qui est encore toujours de mise aujourd'hui quoi qu'on en dise.
Cette garantie pourra également rassurer sur les intentions des écologistes qui utilisent de manière récurrente un argument qui me fait froid dans le dos. Celui ci consiste à systématiquement marginaliser les éleveurs ayant des problèmes avec le loup. C'est le cas par exemple lorsqu'on compare les dégâts de chiens errants sur tous les élevages ovins de France aux dégâts du loup qui ne concernent pour le moment qu'une minorité d'exploitations. Et dans les zones à loup on fait des études prouvant que la cohabitation est vivable dans une majorité de cas. Les autres sont immédiatement suspectes. Bref cela signifie que ceux qui sont dans la marge avec un cas spécial - et ils sont nombreux - ne comptent pas. C'est à l'opposé de la philosophie déclarée de ces mouvements écologistes notamment en ce qui concerne la diversité.
Le fait de s'engager à ce que tous les terrains puissent continuer à être pâturés et qu'aucune exploitation ne doive s'arrêter à cause du loup devrait permettre également d'orienter les efforts dans un sens de préservation et de développement du savoir faire des bergers particulièrement lorsqu'il est lié à leur choix personnels où la passion de certains pâtres en font des artistes.
En ce sens je suis étonné qu'on ne propose pas aux bergers plus de formations par rapport à l'environnement. Des pâtres formés en botanique par exemple, seraient autant d'observateurs privilégiés. Beaucoup de bergers sont demandeurs. Ne pas répondre à leur attente renforce chez eux le sentiment que l'on cherche à les déposséder de leur métier. A vrai dire je peux très bien comprendre que les naturalistes soient eux aussi jaloux de leur métier. Mais rajouter cette chamaillerie à toutes celles qui existent déjà est ce que ça ne fait pas un peu beaucoup?
Car bien que certains nient l'argument de l'humanisme cher aux bergers, il me semble pourtant tout à fait évident que le pastoralisme ne perdurera que tant que des femmes et des hommes pourront vivre leur passion pour ce métier. Aussi faut-il prendre en compte ceux qui ont des techniques originales et intéressantes liées à leur cas particulier. J'ai trop souvent lu ou entendu des avis de gens qui trouvent normal d'imposer au monde entier la même technique de garde. Pour éviter cela il faut que se soient des bergers d'une expérience aussi grande que diversifiée qui fassent référence en la matière pour examiner les cas particuliers.
Un engagement comme celui que je propose et qu'il me semblerait bien naturel de prendre a certainement un coût élevé mais beaucoup d'argent est déjà dépensé pour le retour des prédateurs et les efforts dans le sens de la préservation de l'environnement et de la biodiversité iront-on peut l'espérer-croissants. On se rendra alors vite compte que l'investissement en travail pour le pastoralisme n'est pas plus cher qu'un autre et qu'il s'avère payant. Car si l'on regarde ce que coûte le fait de restaurer des situations dégradées, on comprend combien on a intérêt à préserver le patrimoine pastoral qui reste.
Maintenant est ce que les pouvoirs publics de France ou d'Europe ont réellement la volonté de préserver cette diversité? C'est exactement ce qui reste à prouver car on n'est toujours pas sorti d'une logique d'uniformisation et dans ce cas, le retour du prédateur sert une politique de nivellement par le bas. Ce serait alors les écologistes les premiers déçus par cette expérience malheureuse.

Baudouin de Menten : La France compte environ 10 millions d'ovins pour quelques 112 000 cheptels, mais les chiffres sont à la baisse. L'essentiel est regroupé à l'Est d'une ligne reliant l'extrémité Ouest de la chaîne pyrénéenne au Nord du massif du Jura. Sont donc englobés toutes les Pyrénées, le Massif Central, les Alpes et le Jura. Dans les Pyrénées, la moyenne de la mortalité ovine est un peu en dessous de 10 % du cheptel. Presque une brebis sur 10! L’ours lui ponctionne chaque année 0,005% de ce cheptel. De quoi meurent les 0,9500 % autres, 19 fois plus ! En 2005 et en 2006, le loup est responsable de la perte de 3 200 brebis par an en moyenne, 0,032% du cheptel, 6 fois plus que l’ours.
Le loup n'est évidemment pour rien dans la crise qui secoue la filière ovine. En effet, pendant que le loup occupe tous les esprits dans les médias, la majorité des français continue d'ignorer les réalités de l'activité agricole.


Bouc et misère

Il aura notamment fallu des manifestations « anti-loups » et « anti ours » pour que les pouvoirs publics se rendent compte que le secteur ovin était en pleine crise. Les prédateurs ont été économiquement les représentants syndicaux des bergers, des ambassadeurs, des déclencheurs de décisions politiques et d'aides au secteur du pastoralisme. Sans le retour du loup en France et le mouvement de sauvegarde de l’ours, le pastoralisme aurait continué à s’enfoncer dans la crise dans l’indifférence générale. Vous vous trompez de cible, aveuglés par les vrais responsables syndicaux qui eux hurlent avec les loups.
Même en rayant les prédateurs de la carte, l’aide au pastoralisme est encore très insuffisante pour le faire sortir de la crise. L'élevage ovin subit depuis des années les conséquences de la mondialisation : les supermarchés sont remplis d’agneaux de Nouvelle-Zélande. Conséquence : une baisse du nombre de producteurs (-20% en 8 ans), une baisse de l'effectif des troupeaux (-1 million de brebis entre 1990 et 2000), une production concentrée dans les zones montagneuses ne couvrant plus que 40% des besoins nationaux en terme de consommation annuelle etc.
On sait que l'élevage ovin offre le plus faible revenu de l'agriculture française (40% de moins que les autres secteurs, primes comprises). Des primes qui, par ailleurs, sont plus faibles que dans d'autres domaines d'activité. Paradoxalement, les aides viennent plus du ministère de l’écologie que du ministère de l’agriculture.., c’est bien le mouvement de protection des prédateurs qui finance le pastoralisme.
Je suis d’accord pour une meilleure formation des bergers, pour des aides à la protection, pour que les bergers deviennent de vrais acteurs de la protection de la biodiversité, qu’ils fassent découvrir la montagne, sa faune et sa flore aux touristes, qu’ils acquièrent des revenus complémentaires mais alors que les éleveurs acceptent aussi l’entièreté de cette biodiversité, pas comme les associations de défense du patrimoine ou l'IPHB qui pratiquent une défense sélective limitée au pastoralisme. Dans l'agriculture, par tradition, tout ce qui gêne, il faut s’en débarrasser : nuisibles ou mauvaises herbes (Lire Michel Chansiaux : Ours ou pas ours, le paysan est anti nature). Des solutions cache-misère sont proposées au détriment de l'animal et de notre dignité humaine.
Changez de cibles, corrigez les facteurs économiques qui nuisent au pastoralise, produisez de la qualité, mettez les touristes dans votre poche en prenant en compte la lame de fond de l’écologie qui gagne tous les partis et la terre. Le changement climatique est un énorme bras de levier qui va créer, pour tous, et très vite, beaucoup plus vite que prévu, une prise de conscience générale que la terre est à protéger (l’entièreté de la biodiversité : l'homme étant l'espèce qui met toutes les espèces, y compris la sienne, en péril).
Les bergers renâclent à changer leurs habitudes pastorales avec le retour du loup alors que nous allons tous devoir changez nos habitudes et en profondeur. La peur du changement est un frein énorme qui pousse les bergers pyrénéens à refuser la protection du troupeau (Ils sont même parvenus à inclure dans le texte de l'AOC Barèges-Gavarnie l’obligation de NE PAS protéger les troupeaux).
Le loup est de retour dans les Pyrénées. Avec un tel aveuglement, le carnage va commencer et la crise du pastoralisme n’est pas prête de se terminer.
Pour ma part, je ne suis pas dans la poche des bergers, je suis tombé par le trou. J’achète chez des producteurs sélectionnés, chez les bergers qui gèrent leurs troupeaux en bon père de famille et acceptent ou supportent la cohabitation, chez les bergers qui ont compris où est lleur avenir et leurs intérêts.
Les manifestations, les violences ne rendront pas les éleveurs populaires. Ils veulent gagner la bataille de l'opinion publique, ils sont en campagne électorale permanente mais n’écoutent pas leurs électeurs. Ils vont droit dans le mûr et alors la forêt reprendra ses droits. Les skieurs ont besoin des bergers pour entretenir les pistes, mais que vont devenir les stations sans neige?. La fôret reprendra peut-être et par endroit ses droits, si on lui en laisse le temps, si elle n'est pas exploitée à fond sur l'hôtel de la rentabilité et de la croissance, comme le reste. Bien sûr que le pastoralisme DOIT survivre avec le reste, pas au détriment du reste. J'espère que les bergers vont oeuvrer progressivement dans ce sens.

Auteurs : Erny Mathieu et Baudouin de Menten

Mathieu Erny est webmaster du site « Le droit des brebis » et berger dans les Alpes de haute Provence l'été et en Crau à d'autres saisons. Baudouin de Menten s'occupe de la Buvette des alpages, d'IPHB.org et est chef de projets dans une agence web.

Source: la buvette des alpages
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 16 Mar 2007, 14:49

Suisse : vers la cohabitation loup / troupeaux dans le canton de Berne

Le canton de Berne se dote d’une stratégie pour la gestion du loup

Le canton de Berne fait oeuvre de pionnier en Suisse en se dotant d’une stratégie pour la gestion du loup. Le nouveau plan cantonal veut favoriser la coexistence durable de l’homme et du grand canidé.

Il faut réduire au minimum les conflits générés par la présence du loup, indique la Direction bernoise de l’économie dans un communiqué. L’accent sera mis sur la prévention et la protection des troupeaux, notamment des chèvres et des moutons.

Les éleveurs, les chasseurs et les organisations de protection de l’environnement ont été associés à l’élaboration de la nouvelle stratégie. Ils se sont engagés à la soutenir et à collaborer de manière constructive à son application. Le retour du loup dans le canton de Berne est établi avec certitude depuis décembre 2006 dans l’Oberland.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyVen 07 Sep 2007, 11:31

Cohabitation loup / élevage : FERUS soutient l’utilisation des patous

St Jean de Maurienne, 6 septembre 2007 : une nouvelle fois, un éleveur est convoqué au tribunal parce que son chien patou a importuné un promeneur.

L’association FERUS œuvre pour la cohabitation élevage / grands carnivores. Elle soutient notamment l’utilisation des moyens de protection et considère donc la présence des patous comme indispensable.

En alpage et en toute zone de pâturage, il est important que chacun respecte le travail des éleveurs et bergers ainsi que la quiétude des troupeaux.Pour écarter les grands prédateurs (loups dans les Alpes, ours dans les Pyrénées), les patous (chiens de protection) sont indispensables.

Chaque usager de la nature doit adopter de bons comportements vis-à-vis des chiens de protection des troupeaux. Face à un phénomène inhabituel, ces « gros chiens blancs » donnent l’alerte et s’interposent entre le troupeau et tout intrus (animal sauvage, chien, randonneur...). Leur objectif est la dissuasion. Bien qu’impressionnants, ils ne sont généralement pas agressifs envers l’homme. Garder ses distances avec le troupeau (le contourner et ne pas le traverser, adopter un comportement calme et passif, tenir son propre chien en laisse, descendre de vélo ou de cheval, ), laisser le chien faire son travail d’inspection et d’identification, ne pas l’encourager par des caresses... Généralement, des panneaux signalent à l’avance la présence de ces chiens auprès des troupeaux.

La montagne n’est pas aseptisée, c’est un grand espace plein de vie ouvert à tous. Elle le restera si chacun respecte les milieux naturels et leurs différents usagers, même si cela implique des efforts d’adaptation de part et d’autre.

Ferus estime que cet incident n’aurait jamais du venir devant un tribunal, et apporte son soutien aux éleveurs qui mettent en oeuvre les moyens recommandés par tous ceux qui veulent maintenir à la fois l’élevage et la faune sauvage dans un même espace.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMar 09 Oct 2007, 17:55

Procès patou : l’éleveur relaxé

Le 4 octobre, un éleveur de Savoie a été relaxé par le tribunal de St Jean de Maurienne suite à la plainte contre son chien patou. La plaigante plaidait la divagation de chien dangereux .
Le tribunal a précisé qu’il n’y a pas divagation lorsqu’un chien de travail se déplace d’un enclos à un autre.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyJeu 11 Oct 2007, 18:17

Un manifeste contre ours, loup, lynx, vautour....


Dans le cadre de la « Journée nationale des présidents de massifs » organisée par la Fnsea, un manifeste a été signé « pour le maintien de la biodiversité en zone d’élevage »… sans les loups, ni les ours.

Dans ce manifeste, les président de la FNSEA, des JA, de l’APCA, de la FNO (ovins) et de la FNEC (caprins) exigent : l’arrêt de la réintroduction d’ours et son cantonnement dans des zones appropriées ; le retrait des loups dans les zones d’élevage et la régulation des populations de vautour et de lynx.

Ils estiment, en effet, que l’installation durable des prédateurs est incompatible avec l’activité agricole et qu’elle menace la biodiversité des zones d’élevage. D’autant qu’à l’échelle européenne, loups, ours, lynx et vautours ne sont pas, selon eux, des espèces menacées de disparition. « Les contraintes liées à la présence des prédateurs viennent s’ajouter aux difficultés de revenus rencontrés dans l’élevage, dissuadant de ce fait l’installation des jeunes » estiment-ils.


Ce qu’il en est :

Avant l’arrivée des éleveurs, les prairies naturelles étaient créées par des avalanches, des incendies, et entretenues par des gros herbivores (aurochs, bisons) moyens (chevaux sauvages, cerfs) et petits. La moins mauvaise substitution est le mélange de bovins, de chevaux, de moutons et d’ongulés sauvages, cerfs, chevreuils et chamois/isards, le plus important étant la représentation des plus grandes espèces (vaches et chevaux).

L’élevage bovin qui était très représenté dans les Alpes a beaucoup régressé au point que la majorité des alpages ne sont aujourd’hui pâturés que par les grands troupeaux ovins, en particulier dans les Alpes du sud. Et dans les Pyrénées, il n’y a plus que 150 000 vaches et 12 000 chevaux. Le pâturage par des grands troupeaux ovins seulement a des impacts écologiques majeurs.

Les moutons ne bloquent pas la progression d’espèces végétales qu’ils ne consomment pas (fougères, rhododendrons, saules, airelles, genévriers par exemple). Ces plantes envahissent le terrain et favorisent la présence d’insectes qui leurs sont inféodés. A l’inverse le surpâturage des moutons finit par interdire la floraison, la reproduction et finalement la présence de nombreuses espèces végétales, entraînant à sa suite la disparition des insectes qui en dépendaient. Cette tendance s’accroît avec la montée précoce en alpage grâce aux camions, alors qu’autrefois la floraison de printemps intervenait avant l’arrivée des troupeaux. Les produits vétérinaires rejetés par les moutons détruisent les scarabées qui se nourrissent de leurs déjections, et les oiseaux qui mangent ces insectes. Une grande concentration de moutons a déjà provoqué des épidémies de kératoconjonctivite ou de brucellose, mortelles pour les isards et les bouquetins. Enfin les troupeaux laissés libres ne contournent plus les petites zones humides d’altitude, oasis d’une biodiversité rare et concentrée. Leur piétinement et leurs déjections dessèchent les sols et polluent les eaux.

On ne peut donc affirmer que la présence de moutons est dans tous les cas bénéfique pour la biodiversité, cela dépend de la conduite des troupeaux et du nombre de têtes. On ne peut évidemment pas dire qu’éradiquer l’ours, le loup ou le lynx améliorerait la biodiversité, sauf à décréter progressivement que la biodiversité c’est l’ensemble des espèces moins celles qui déplaisent, l’ours pour les uns, le héron ou le renard pour les autres, le frelon ou le moustique pour beaucoup...

Pour favoriser la biodiversité, maintenir un pastoralisme de montagne, oui mais pas n’importe lequel.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptySam 03 Nov 2007, 10:22

L’Association pour la Cohabitation Pastorale

L’Association pour la Cohabitation Pastorale est une structure pyrénéenne constituée majoritairement d’agriculteurs de montagnes (éleveurs, bergers, apiculteurs...) favorables à une cohabitation avec tous les autres utilisateurs de la montagne, faune sauvage comprise.

En proposant des outils pour régler la problématique de la cohabitation, elle permet d’envisager un pastoralisme durable, garant de la transmission des savoirs-faire, du maintien de la cohésion du tissu socio-économique de montagne, de l’entretien des paysages et du maintien de la biodiversité floristique et faunistique.
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyMar 01 Juil 2008, 17:11

Pour ceux qui ont du mal à décoder le protocole loup !

Le comité départemental loup s’est réuni vendredi dernier sous la présidence du préfet et en présence d’Henriette Martinez, députée, membre du groupe national loup. L’objectif de cette réunion était de faire un point de la situation en ce début de campagne 2008-2009.

Onze loups au minimum

Concernant le nombre de loups dans notre département, l’office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) estime actuellement la population à un minimum de onze individus : une meute dans le Queyras, une dans la Clarée et le Béal-Traversier et deux individus dans le Dévoluy-Durbon-Jocou. La présence d’au moins un loup est signalée dans le Buëch.

Par ailleurs une louve gestante, âgée de 7 ans, a été tuée accidentellement le 2 mai à Aiguilles.

Six loups peuvent être abattus

La réunion a permis de revenir sur l’application du protocole national d’intervention sur le loup qui a été publié au journal officiel le 20 juin. Au-delà des mesures de protection encouragées et aidées par les pouvoirs publics, le protocole reconduit les possibilités d’effarouchement et le quota de six loups pouvant être abattus sur l’arc alpin. Les éleveurs pourront également, en respectant certaines conditions (troupeaux protégés, pratique de l’effarouchement et persistance des dommages), faire usage d’armes à feu pour défendre les troupeaux contre les attaques de loup.

Dans les zones où le loup est installé, le recours à la pratique du tir de défense peut désormais intervenir dès la première attaque de loup pour les troupeaux protégés (alors qu’il fallait attendre deux attaques l’an passé).

Dans les zones de présence ancienne du loup (Queyras, Béal-Traversier, Clarée), le tir de défense peut avoir lieu avant toute attaque, pour les troupeaux protégés ayant subi au moins deux attaques de loup sur deux années distinctes entre le 1er avril 2006 et le 31 mars 2008. En cas de nouvelle attaque malgré le tir de défense, le préfet pourra ordonner des tirs mis en oeuvre par des lieutenants de louveterie, et en dernier recours, organiser des tirs de prélèvement encadrés par l’ONCFS. Dans les nouvelles zones de colonisation du loup, il est également possible d’intervenir après deux attaques à condition d’avoir mis en ooeuvre des moyens de protection d’urgence et effectué un effarouchement.

(Source : FERUS)
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyLun 28 Juil 2008, 10:17

Des éleveurs parlent de leur rapport au loup : Cliquez ici
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MessageSujet: Re: Loup et Pastoralisme   Loup et Pastoralisme - Page 3 EmptyJeu 09 Oct 2008, 15:07

Loup : une menace pour le pastoralisme ?

Lorsque l’on côtoie les éleveurs et les bergers, dans un cadre professionnel, au gré des rencontres lors de randonnées, ou dans le cadre du programme PastoraLoup, leurs discours laissent apparaître un attachement fort à leur métier, leur troupeau, passion entachée par de réelles et nombreuses difficultés.
A la faveur des échanges, même si la question du loup reste souvent une entrée en matière préférentielle, les préoccupations lupines passent très rapidement au second plan d’une longue liste de difficultés diverses.

D’ordre économiques, conjoncturelles ou intrinsèques à l’activité, les difficultés que rencontrent les éleveurs ovins ont contribué et contribuent encore à ce jour à fragiliser l’activité.
Dans un contexte où, trop souvent encore, le modèle productiviste rechigne à prendre en compte la diversité des types de structures et formes d’exploitation, ainsi que la multifonctionnalité avérée ou nécessaire de l’agriculture, certaines spécificités sont perçues comme des handicaps.

Le rapport sur « L’avenir de la filière ovine », réalisé à l’automne 2007 pour le sénat* , présente un état des lieux de cette activité. Dix huit points, difficultés ou handicaps rencontrés par la filière, sont recensés et permettent de mieux comprendre cette fragilité.

(Pour en savoir plus et Sources : Cliquez ici)
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