BDTHEQUE VAMPIRE ET LYCANS

Titre : Mélusine, tome 17 : sang pour sang

Année de début /fin : mai 2009

Dessinateur : Clarke

Scénariste : François Gilson

Editeur français : Dupuis

Scénario :
L'oncle Faësturno rend visite à l'employeur de Mélusine. Le vampire assoifé de sang frais la suit jusqu'à la demeure, mais se fait écraser par Cancrelune, l'amie de cette dernière. Le vampire n'a plus vraiment l'étoffe d'un grand. Mélusine est alors chargée avec l’aide de Mélisande, sa cousine, et de Cancrelune, de remettre l’oncle de Monsieur en état !

Genèse, anecdotes, ... : Le tome 18 de la série mélusine est prévue pour mai 2010.

Avis : Suivre les mésaventures du pauvre oncle Faësturno, martyrisé de toutes les façons possibles et imaginables par Mélusine et son acolyte pourtant pétris de bonnes intentions se révèle tout à fait distrayant. Le dessin de Clarke instille une atmosphère sombre très fantastique old school qui sert de cadre à cette histoire tout public. Le vampire n'est pas vraiment vu sous son jour le plus menaçant ni reluisant, mais c'est un plaisir de voir le mythe tourné en dérision dans une ambiance bonne enfant.


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Couverture de la BD :



Titre : Apocalypse Tome 1 - Les plus grands naissent posthumes

Année de début /fin : 2008

Dessinateur : Loïc Malnati

Scénariste : Loïc Malnati

Editeur : Daniel Maghen

Scénario : Après l’Apocalypse, le monde est dévasté. Les derniers hommes combattent le royaume des ténèbres. Dans ce panorama dantesque se livre une guerre sans merci. Des hordes de cyclopes sanguinaires chassent les humains. La “grande moisson” se prépare sous les ordres des sacrifiés, ces hommes choisis par les messagers de l’obscur et devenus depuis des démons-vampires aux ordres de l’Enfer. Les survivants, guidés par le gouverneur Abbadon, se réfugient dans la “Grande Fosse”, une immense faille rocheuse percée de grottes. Certains tentent d’organiser une résistance, tandis que d’autres sont réduits à l’esclavage au service de l’envahisseur. La belle Païli aura un rôle fondamental à jouer. Elle semble avoir été programmée par la nature pour renverser le rapport de forces : elle a été élue pour libérer l’humanité. Pour ce faire, elle pourra compter sur Monsieur Pio, son mentor, mais aussi sur Alice, un sacrifié et non des moindres. Il est le favori des ténèbres et assure l’avancée des cyclopes. Les autres démons le craignent ou le haïssent. Alice est beau et mystérieux. L’histoire d’amour impossible et déchirante qui va naître entre Païli et lui fera tout basculer… surtout quand Abbadon montrera son vrai visage.

Genèse, anecdotes, ... :

- Le tome 1 est entièrement réalisé en peinture acrylique sur un papier aquarelle et le tome 2 est entièrement fait en numérique.

- La sortie du Tome 2 a de nombreuse fois été repoussé et aucune date précise n’est encore connue à ce jour.

- A la question « Comment est née cette histoire ? » l’auteur répond :

« Après ma rupture avec Soleil, il me restait ce scénario. Après « la mémoire du Bambou » , série dans laquelle je m’étais énormément inverti, je ne croyais plus en rien. J’ai écrit Apocalypse comme ça, dans ce moment de doute. Nous recherchions Daniel (Maghen) et moi-même le ton juste à donner pour notre collaboration, sans réellement le trouver. Quand j’ai ressorti cette histoire de mes tiroirs. Je l’ai retravaillé et il a beaucoup aimé, a été très emballé et enthousiaste. Cette histoire a donc connu deux temps, celui, très impulsif du départ et celui plus mûr du « retravail ». C’est donc un projet très solide.
C’est une histoire qui se présente en tryptique auquel s’ajoutera un quatrième tome qui sera l’histoire de l’avant Apocalypse.
Le principe de l’histoire, c’est une espèce de retrouvaille avec son passé. L’héroïne va comprendre, au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, qui sont ses parents, qui est sa famille, pourquoi elle en est arrivé là et les origines de l’apocalypse. »

Avis : Ames sensibles, s’abstenir. L’Enfer est en train d’envahir la Terre. Autrement dit, l’univers décrit ici est des plus glauques et des plus violents. Le graphisme, magnifique et très travaillé, est des plus réaliste – en particulier au niveau des scènes de combats et de carnages, qui sont assez gores. A ce niveau, la mise en scène de la violence est même parfois gratuite. Nul besoin de montrer autant de tripailles tout au long du récit pour rappeler le contexte de l’histoire – la guerre ultime entre les humains et l’Enfer.
Le choix des teintes, mélangeant couleurs violentes (surtout le rouge) et couleurs sombres (beaucoup de bleus), rend particulièrement bien l’atmosphère crépusculaire post-apocalyptique. Maltani maîtrise aussi bien sa technique que son univers.

Dans une situation désespérée et sans issue, les humains sont devenus pratiquement aussi féroces que les créatures contre lesquels ils se battent : démons – qui ressemblent à de gros insectes - mais aussi humains contaminés par les forces de l’enfer (les sacrifiés) – des sortes de zombies vampiriques. Le peu d’humanité qui reste encore est plus fragile qu’un papillon...Et elle ne se réfugie pas forcément où on le croit. De même, les plus impitoyables ne se trouvent pas nécessairement chez les démons (cf. la punition du fils de Païli).

Ce premier album est donc prometteur, même s’il traîne quelques poncifs du genre (l’amour impossible, la guerrière extraordinaire, l’enfant salvateur,…) et que certaines scènes semblent plus racoleuses que vraiment utiles à l’histoire. En dehors de l’intrigue principale, il reste de nombreuses questions en suspens (Qui est Maître Pio ? Qu’est ce que la Grande Moisson ? D’où viennent les pouvoirs de Païli et de son fils? Qu’est ce qu’est au juste le papillon qui s’attache à son fils ?). D’un côté, on est impatient de connaître la suite. De l’autre, on espère que tout cela ne va pas s’embourber dans des explications improbables ou bateaux – voire n’être pas expliqué du tout, comme c’est parfois le cas après passé le premier album. A suivre donc.

Planches:

Verso


Titre : Mother
Année de début /fin : 2000
Dessinateur : Sorel
Scénariste :Sorel
Editeur : Casterman

Scénario :

La mère de William a toujours été là. Dès son plus jeune âge, où elle l'obligeait à décortiquer et ressentir les toiles des plus grands maîtres, et alors qu’adolescent il ne parvenait pas en dépit de ses efforts douloureux à être le génie qu'elle avant désiré enfanter. Maintenant William vit enfermé dans un asile psychiatrique, ne recevant que sa mère pour unique visiteur. Sa mère qui l’a rendu fou, au point qu’il finisse par chercher à la tuer. Une chose qui devra cependant arriver un jour ou l’autre, si William veut enfin se libérer…

Avis :

Sorel est à la fois le dessinateur et le scénariste de cet album – son premier album en tant que scénariste. Comme souvent, il a choisi de mettre en scène une histoire sombre et torturée.

Le scénario n’est pas toujours clair, ni facile à suivre - entres autres à cause des flash-back – et il vous faudra certainement relire cette BD. Toutefois Sorel maîtrise parfaitement l’ambiance, étouffante, angoissante, schizophrène, qui reflète à la fois l’esprit et le vécu de son personnage. On ne comprend que trop bien les sentiments qu’il éprouve envers sa mère, obsédée par la peinture au point de lui sacrifier impitoyablement son fils. Cette mère qui aspire son énergie, sa personnalité, sa vie, sans se préoccuper de des ravages qu’elle exerce sur lui. Le dénouement est à la hauteur de l’histoire.

Le dessin de Sorel, somptueux, s’harmonise particulièrement bien avec le scénario. En effet, l’auteur est connu pour ses dessins plutôt torturés. Ici, ils expriment magnifiquement la folie qui habite les personnages. La mise en couleur est, comme toujours, splendide. Comme souvent, les teintes sombres dominent. En particulier le rouge.

Une histoire que je conseille très vivement à ceux qui sont tentés par une approche plus métaphorique du vampire – même si le parallèle entre la mère et la créature ne font aucun doute (goût du sang, canines proéminentes) – ainsi qu’à ceux qui ne craignent pas de s’immerger dans la folie d’un esprit torturé.

Titre : Je suis légion
Année de début /fin : 2004-2007
Dessinateur : Cassaday
Scénariste :Nury
Editeur : Les Humanoïdes Associés
Anecdote

Le titre de cette série vient d’une citation de l’Évangile de Marc (5,9) : « mon nom est Légion, car nous sommes nombreux ». Quand au titre du premier tome, il provient du nom de la statue qui trônait sur la table d’une salle au War Office où Winston Churchill tenait les réunions les plus confidentielles.
Une adaptation cinéma, produite par les français Pierre Spengler et Fabrice Giger, est prévue dans l’avenir.

Scénario :

Décembre 1942. Le conflit mondial atteint son point d’orgue. La puissance nazie est à son apogée, mais les Alliés connaissent leurs premiers succès à Stalingrad et dans le Pacifique. Toutefois, les nazis possèdent une nouvelle arme. Anna Anslea, une fillette roumaine, qui est le centre de toutes les attentions. Elle semble posséder l'étrange pouvoir d'investir l'esprit d'une autre créature par simple transfusion de son sang. On l'appelle... Légion.
Les autorités de la Wehrmacht mandatent Hermann Von Kleist pour qu'il aille inspecter les travaux de Rudolf Heizig, le responsable du projet "Légion". Très rapidement, entre les deux hommes, s'installent la méfiance et les soupçons ! Quel est le véritable but de ce projet ? Qui est cette fillette ?
En parallèle, L'inspecteur Pilgrim doit enquêter sur le curieux suicide d'un notable Allemand, les pistes vont le mener petit à petit vers une vérité bien plus fantastique qu'il ne le pensait...

Avis :

Je suis légion mixe habilement fantastique et thriller sur fond de guerre mondiale. Bien que Nury exploite des ficelles déjà utilisés par d’autres auteurs (l’armée allemande qui cherche à exploiter le paranormal pour gagner la guerre, une fillette dotée de pouvoirs fantastiques, les références à la Bible, etc.), la complexité de l’intrigue – difficile à résumer en quelques lignes (on suit en parallèle le parcours de différents protagonistes) – rend l’histoire captivante.
Bien qu’il exploite de nombreuses pistes en même temps, Nuray parvient à nous tenir en haleine sans s’emmêler les pinceaux, ni déforcer l’un ou l’autre des personnages qu’il met en scène. Un des points fort du récit est d’ailleurs la psychologie fouillée des protagonistes, qui ne sont pas de simples personnages interchangeables au service d’un pur scénario d’action.
Revers de la médaille : le scénario complexe demande de lire ces BDs dans l’ordre chronologique – pas question de prendre la série en cours, vous risqueriez de n’y rien comprendre - et suffisamment rapidement pour que les différents points de vue développés dans chaque album soient encore en mémoire. Sans quoi le canevas général et les liens entre les histoires risquent fort de vous passer sous le nez.
S’il n’y a pas beaucoup d’action dans le premier tome – qui est là pour mettre tous les éléments en place - ce n’est plus le cas du deuxième tome. Celui-ci répond en outre à un certain nombre de questions – mais pas à toutes, il a bien fallu maintenir le suspens pour le dernier tome de cette trilogie. Un troisième tome riche en rebondissements, et qui donne enfin les clés tant attendues.

Notons que, même avec des allusions claires sur le pouvoir d’Anna et les tatouages en forme de dragon, le rapport vampire-proie n’est pas forcément évident. Qui est vraiment victime de qui dans cette histoire ? On peut voir des vampires à différents niveaux, en particulier au niveau psychologique, ce qui rend l’histoire d’autant plus intéressante.

Au niveau graphisme par contre, « Je suis légion » n’est pas un chef d’œuvre. Même si le dessin est remarquablement réaliste, les traits des personnages sont assez figés et certains visages, surtout masculins, sont par trop ressemblants. La mise en couleur, informatique, a tendance à rendre les dessins assez plats, ce qui est dommage étant donné leur réalisme. Toutefois les teintes choisies – beaucoup de couleurs froides, de bleus et de verts- instaurent une atmosphère plutôt glaciale qui est tout à fait en phase avec le sujet. Les décors, qui sont totalement absents de certaines cases, permettent de se concentrer sur l’action et les personnages. Autre point noir : les découpages des cases, qui ne sont pas toujours très heureux (superpositions intempestives, larges fonds blancs, etc.) Cassady, qui est auteur de plusieurs comics, est loin d’avoir complètement gâché le scénario, mais le choix d’un autre dessinateur eut peut-être été plus judicieux.

Titre : Spiderman vs Dracula

Année : 1974

Dessinateur : Ross Andru

Scénariste : Len Wein

Editeur VO : Marvel Comics

Scénario : La tante May de Peter Parker est atteinte d'une redoutable grippe particulièrement virulente pour quelqu'un de son âge. Suite aux recommandations du médecin de famille, Spiderman se rend sur un paquebot de croisière sur lequel se trouve un docteur qui possède un vaccin contre la grippe en question. Sur place, Spiderman va vite s'apercevoir qu'il n'est pas seul : une bande de terroristes se trouve à bord et surtout, le comte Dracula est bien décidé à éliminer le pauvre docteur dont le futur vaccin menace ses plans…

Genèse, anecdotes, ... : Plusieurs super héros de l'univers Marvel font office de guest star au sein de l'histoire…

Avis :
Spiderman vs Dracula est un comics sans prétention dont l'objectif avoué est de faire évoluer les deux personnages. L'exercice n'est pas aisé, car ils appartiennent tous deux à des univers radicalement différents. A dire la vérité, la lecture du présent récit ne relève pas d'un grand intérêt, exception faite pour les fans purs et durs de Dracula ou Spiderman (qui là seront à la fête…) C'est donc la curiosité qui pousse à découvrir cette histoire plate, à l'action basique et sans intrigue aucune. Le comte vampire profite de son excursion sur le navire pour assouvir sa soif sur une passante, fait une démonstration de ses talents de métamorphe "chauve-souris", et affronte les terroristes qui se révèlent impuissants face à lui. Petit regret, la confrontation frontale avec Spiderman n'a pas réellement lieu, chacun des deux protagonistes évoluant de leur côté sur le paquebot. A signaler que l'histoire date vraiment, les dessins et le style narratif en sont les meilleurs exemples. Petite compensation, deux comics strip "vampirique" clos le fascicule.

Titre : Blood Alone (5 tomes, série en cours)

Année de début /fin : 2006/2008

Dessinateur : Masayuki Takano

Scénariste : Masayuki Takano

Editeur français : Ki-oon

Scénario : Malgré son apparence fragile et sa grande timidité, la petite Misaki est en réalité un vampire. Elle vit chez Kuroe, un écrivain fauché dont elle est secrètement amoureuse. Ensemble, ils recherchent leur ennemi juré, redoutable vampire qui a assassiné le père de l'un et la sœur de l'autre....

Genèse, anecdotes, ... : La série est encore actuellement en cours. Le tome 6 est à paraître prochainement…


Avis : Blood Alone est un manga qui aborde le thème du vampire de façon extrêmement délicate. Le récit est empreint de poésie et de bons sentiments, se gardant toutefois de tomber dans la niaiserie. Une ambiance douce et mélancolique donc, servi par des personnages accrocheurs. La petite Misaki est un vampire aux pouvoirs discrets dans les premiers tomes mais qui recèlent en elle un inquiétant potentiel. Kuroe est quant à lui un écrivain replié sur lui-même, introverti, qui révèle une personnalité des plus complexes… Je suis pas très fan de la patte artistique caractéristique au genre shojo. La bonne surprise en lisant Blood Alone vient de son trait tout en finesse, très agréable. Un manga à l'ambiance et au rythme hors du commun qui se démarque du reste de la production de par sa sensibilité à fleur de peau.

Titre : Stoker's Dracula (en 4 parties)

Année de début/fin : 2004-2005

Dessinateur : Dick Giordano

Scénariste : Roy Thomas

Editeur VO : Marvel Comics

Scénario : Jonathan Harker, jeune clerc de notaire britannique, est envoyé par son étude dans un sinistre château de Transylvanie afin d’y négocier avec un certain comte Dracula l’achat d’une propriété en Angleterre. Il ne tarde pas à découvrir l’effroyable secret de son hôte : cette créature est un mort-vivant, un vampire qui repose dans un cercueil dont il sort la nuit pour étancher sa soif de sang – et le jeune homme est son prisonnier. Le comte Dracula part pour l’Angleterre où il choisit pour première victime Lucy, amie de la fiancée de Jonathan, avant de s’attaquer à la fiancée elle-même…

Genèse, anecdotes, ... : Une première édition a été publié par Marvel en 1974

Avis : Cette adaptation comics de Dracula ne manque pas d'intérêt. La trame du roman original de Stoker est suivie avec une relative fidélité. Les auteurs se permettent d'ajouter lors de certaines scènes une pointe d'originalité. J'avoue que ce sont surtout les dessins de Dick Giordano qui m'ont attiré dans cette énième version de Dracula. Le style en noir & blanc est épuré, clair. Les dialogues du récit par contre ne rendent pas toujours hommage à l'œuvre originale, tout comme certaine planche qui trahisse un humour involontaire, un côté un peu trop kitch serait-on tenté de dire. Stoker's Dracula vaut néanmoins le coup d'être parcouru, au moins une fois, bien que ce genre de produit ne soit pas rare sur le marché français ou ricain.

Titre : Dracurella
Année de début /fin : 1976 - 1987
Dessinateur : Ribera
Scénariste :Ribera
Editeur : Dragaud

Anecdotes

En 1965 Ribera collabore avec Pilote (magazine français hebdomadaire de bande dessinée) où, en 1973, il crée le personnage de Dracurella. A l'époque les planches étaient en noir et blanc. En 1976, Dragaud publiera le premier album. Un second album, Le fils de Dracurella, sortira en 1979, et enfin le dernier album (L'oncle de Dracurella) sera publié en 1987. Toutes les BD publiées par Dargaud sortiront en couleurs.

Scénario :

Dracurella est la fille adoptive de Draculla. C’est une jeune fille normale, tout ce qu’il y a de plus humain. Elle n’ignore pas sa véritable nature, contrairement à son père. Elle habite dans le château de celui-ci, en compagnie des monstres qui sont ses familiers. Dont le dragon, son grand ami. Elle rêve du prince charmant et d’une vie ordinaire (même si elle ne connaît rien au monde extérieur), alors que son père rêve d’en faire une reine de la nuit. L’incompréhension est totale.
Un jour, elle est remarquée par un producteur de série Z (ou plutôt X) qui veut en faire son actrice principale, et pour cela il investit le décor «si original» du château du redoutable Comte. Au grand dam de celui-ci.

Avis :

Bien sur, la BD a été publiée pour la première fois dans Pilote en 1973 et cela se voit au premier coup d’œil : le trait et surtout les couleurs - qui crachent - ne sont plus d’actualité. Tout cela est fort daté. Mais là n’est pas l’intérêt de cette BD, où les femmes – surtout Dracurella – sont sexy et les créatures délirantes. A commencer par Dracula père (adoptif), un vampire vert aux yeux rouges. Tout est à l’avenant.

Le scénario, aussi déjanté que les créatures (sinon plus), n’est pas réellement construit autour d’une histoire centrale. Il s’agit plutôt d’une succession de petites histoires humoristiques centrées autour de Dracurella. Evidemment, ça part un peu dans tous les sens mais on passe un bon moment avec cette BD parodique et délirante. Ce ne sera pas la révélation de l’année, mais ça n’y prétend pas non plus un instant.

Couverture de la BD :


Titre : Karin, Chibi Vampire

Année de début /fin : Premier octobre 2003/Fin 2003

Dessinateur : Yuna Kagezaki

Scénariste : Yuna Kagezaki

Editeur : Pika

Scénario : Comme son père, sa mère, son frère et sa soeur, Karin est un vampire. Mais, au grand désespoir de sa chère famille, elle n’a rien d’un vampire ordinaire. En effet, à l’inverse de ses semblables, du sang coule dans ses veines et quand il y en a trop, elle saigne du nez, et elle ne craint pas la lumière du jour…
Régulièrement, elle se sent prise d’étranges pulsions… d’une irrésistible envie de mordre. Son étrange comportement va attirer l’attention du jeune Kenta Usui, le nouvel élève de sa classe. Sans compter que la famille de Karin est bien décidée à faire d’elle, coûte que coûte, une vraie vampire ! Il faut cependant préciser qu’ils sont tous des vampires d’un genre un peu particulier. En effet, leur morsure ne transforme pas leurs victimes en vampire, mais modifie simplement leur caractère : le fainéant devient un bosseur acharné, le dépressif se retrouve avec une pêche d’enfer…

Genèse, anecdotes, ... : Une série pleine d’humour et de romantisme.
Une exploitation originale du thème du vampire.
La traduction du manga en VF est en cours (10 tomes). Il existe également une adaptation en anime.
Il s’agit d’un shonen, même s’il aurait pu être classé dans les shojo.

Avis : Les personnages sont attachants et drôles, il y a de l’amour, des vampires, des messages forts que vous allez découvrir. De plus le personnage d’Usui sort du commun, ce qui fait du bien dans ce genre de manga.
Les dessins sont un peu décevant mais heureusement l’anime rattrape le coup en offrant des dessins impeccables.
Il y a enfin du neuf dans le mythe du vampire ! En effet, Karin, l’héroïne, boit du sang comme tout vampire mais ne s’en nourrit pas, au contraire elle en produit ! Elle est, comme on l’appelle dans le manga, un vampire producteur de sang. Ce qui rajoute du piment dans la série vu que Karin n’a pas de place définie, elle n’est ni une vampire, ni une humaine.
Il y a d’autres surprises et nouveautés sur le thème du vampire qui sont abordés sur ce manga, ce qui incitera tous les fans des petits crocs à ne pas se limiter au premier tome.
Le seul point faible est sans doute la courte durée de ce manga (seulement 14 tomes et 24 épisodes).

Planches:

Titre : The Magdalena vs Dracula

Année de début/fin : Juin 2005

Dessinateur : Joyce Chin

Scénariste : Christopher Golden

Editeur VO : Top Cow

Scénario : Londres de nos jours. The Magdalena est en proie la nuit à une série de cauchemars dans lesquels elle assiste au combat que mènent des jeunes femmes contre des monstres issus du folklore fantastique. Ses rêves lui indiquent une cathédrale censée recéler un danger. Après avoir découvert le sol jonché de cadavres et déjoué une série de pièges, elle parvient jusqu'à une chambre forte. A l'intérieur de cette dernière, une créature est sur le point de tirer Vlad Tepes, le fils du dragon, de son long sommeil…

Genèse, anecdotes, ... : The Magdalena vs Dracula inaugure une série de 4 comics qui voit toute une ribambelle d'héroïnes (Lara Croft, Witchblade…) aux prises avec des monstres, des démons… et comporte également une apparition de The Darkness…

Avis :
The Magdalena vs Dracula est un comics prévisible. Purement superficiel, l'objectif principal de ses auteurs est de mettre l'héroïne en scène dans des poses avantageuses. Le combat entre la tueuse de vampire et le célèbre conte bénéficie d'un dynamisme appréciable lors des scènes d'actions. Le style des dessins se révèle le point le plus réussit de l'histoire. Le style de Chin est agréable, sexy pourrait-on dire, et se voit mis en valeur par un encrage et une mise en couleur de qualité. Un comics irréprochable sur le plan artistique donc, mais handicapé par un scénario aussi mince qu'une feuille à cigarettes…

Titre : Moonlight (tome 1 à 3… série en cours)

Année de début/fin : 2009/2010

Dessinateur : Masaki Wachi

Scénariste : Tachibana

Editeur français : Azuka

Scénario : Le Mondlicht régnait autrefois sur la nuit. Mais au XVIIIe siècle, des cyborgs conçus par le docteur Frankenstein se sont employés à éliminer ses membres pour finalement conduire à l'extinction du Clan de la Lune. Soixante ans plus tard, des survivants du Mondlicht sont découverts au Japon. Une nouvelle confrontation débute alors entre le clan et les cyborgs.

Genèse, anecdotes, ... : Ce manga a déjà fait auparavant l'objet d'une publication chez le défunt éditeur Kaze-manga .

Avis :
Moonlight est un manga qui dégage une impression brouillonne. Le déroulement de l'intrigue se révèle au file des volumes sans surprise, en introduisant des personnages au design souvent réussi bien que pas vraiment original, mais dépourvu de charisme. Le problème se répercute d'ailleurs chez les principaux protagonistes calibrés et dénués d'une personnalité propre. Kaguya et ses compagnons campent des vampires attirés par le sang et disposant pour certains de pouvoirs particuliers. Cependant, ils sont loin de faire honneur au mythe vampirique. Les dessins du manga sont centrés sur un côté qui se veut affriolant. Mais l'aspect pot pourrit gâche vraiment l'ensemble. Une série très dispensable.

Titre : Docteur Strange vs Dracula

Année de début/fin : 1994 (réédition)

Dessinateur : Gene Colan

Scénariste : Mary Wolfman, Steve Englehart

Editeur VO : Marvel comics

Scénario : Suite à l'agression que s'est vu infliger le serviteur du docteur Strange, celui-ci parvient à localiser le conte Dracula avec la ferme intention de mettre un terme à ses exactions. Londres sera le cadre de l'affrontement entre le maître des arts mystiques et le comte Transylvanien.

Genèse, anecdotes, ... : A l'origine, la première édition de docteur Strange vs Dracula commence en 1976 entre les pages du Tom of Dracula 44 et se conclut dans Docteur Strange N°14. A noter la pathétique couverture de la réédition comparé aux illustrations originale des deux premières éditions.

Avis :
A la lecture de l'histoire, on ne peut s'empêcher de remarquer combien les deux principaux belligérants du récit étaient faits pour voir leurs chemins se croiser. Dans une ambiance sombre et mystérieuse, gothique et mystique également, ces deux figures de l'imaginaire se livrent un duel en deux parties. La première voit le célèbre vampire l'emporter, tandis que la seconde permet au docteur Strange de prendre sa revanche avec un semblant de victoire sur le conte Transylvanien. Malgré le poids des années, les dessins de Gene Colan sont toujours aussi enchanteurs et dégagent une atmosphère extrêmement prenante. Un comics intéressant à lire pour les aficionados lambda de fantastique, mais indispensable pour les collectionneurs.

Couverture de la BD :



Titre : CriMson

Année de début /fin : 1999/2005

Dessinateur : Ramos, Humberto

Scénariste : Augustyn, Brian

Editeur : Semic

Scénario : Dur, dur de devenir un vampire... le jeune Alex Elder va l'apprendre à ses dépens, après une rencontre avec les Jelly Bats un soir dans Central Park, rencontre qui va changer le cours de sa vie... Alors que lui et ses amis sont sur le point d’être dévorés, une créature de Dieu le sauve car il est l’élu… Commence alors une nouvelle « non-vie » pour lui…

Genèse, anecdotes, ... : Ses débuts notables dans le comic book ont lieu en 1995 sur la série Impulse scénarisée par Mark Waid pour DC Comics. Il travailla également sur X-Nation 2099 pour Marvel Comics et DV8 pour Wildstorm avant d'exploser véritablement sur Crimson.
La série, qui traitait des aventures d'un adolescent devenu vampire, fut lancée en mai 1998 dans le cadre du label Cliffhanger de Wildstorm aux côtés de Danger Girl et de BattleChasers. Crimson se distingua des deux autres titres par la régularité de sa parution, devenant le succès inattendu du label.

Avis : D’abord la qualité des dessins, c’est très particulier. Les corps ont parfois l’air difformes mais ça colle plutôt bien à l’intrigue. En effet, les vampires ne passent pas inaperçus. Ils sont tout à fait adaptés à la société et ici on a l’impression de voir des vampires de Buffy… La seule différence, ça se passe à New York et là bàs, tout est décuplé (en particulier la folie meurtrière). On a donc, beaucoup de massacre.

Pour le scénario, ici Dieu existe, sa création aussi, à quelques différences prêts inventées par l’auteur pour nous donner une grande méchante et le guide de notre héros, tout deux râtés lors de la Genèse. Au final, il s’agit de l’éternel bataille entre le bien et le mal avec un élu au milieu censé tranché (élu à qui on a évidemment pas demandé son avis).

Pour finir, l’humour, présent, à petites doses, par l’intermédiaire du "comique de service – pote de l’élu, on sait pas d’où il est sort mais comme il est sympa, on l’accepte" et quelques répliques amusantes.

A lire tranquilement.

Planches:

Couverture de la BD :



Titre : Dracula, le Prince Valaque Vlad Tepes

Année de début /fin : 2005/2007

Dessinateur : Pascal Croci

Scénariste : Pascal Croci

Editeur : Emmanuel Proust Editions

Scénario : « On dit que dans un cimetière de Munich, plusieurs personnes ont vu un être mystérieux, habillé comme s’il venait d’un autre siècle...
A Londres, Bram Stocker recherche des informations sur le mythique Dracula. Il s’est rendu auprès d’un archiviste qui lui a rassemblé différents documents. Parmi les témoignages écrits qu’il a rassemblés, il fait porter à Stocker une attention toute particulière à un très vieil ouvrage, rédigé par la princesse Cneajna, celle qui fut l’épouse de Vlad Tepes, l’homme qui est entré dans la légende sous le nom de Dracula.
Ce testament de Cneajna raconte pourquoi elle a désiré quitter son époux Vlad Tepes, souverain aux manières barbares, et comment elle l’a fait. Et dans son récit, elle s’attarde aussi sur la visite d’une créature mystérieuse. Une créature dont la ressemblance avec celle vue des siècles plus tard dans le cimetière de Münich est troublante... »

Genèse, anecdotes, ... :

- Françoise-Sylvie Pauly a écrit L'invitée de Dracula, une suite au célèbre roman de Bram Stoker et a participé à l'élaboration du scénario de Dracula, Le Prince Valaque Vlad Tepes, mais aussi à l'écriture des autres albums gothiques de Pascal Croci : Gloriande de Thémines et Lady Tara Cornwall.
-Une édition intégrale est disponible depuis 2009 chez le même éditeur.

Avis : Le scénario retrace la vie du Vlad Tepes historique, «l’empaleur» de Valachie. Bien sur, tout cela est déjà connu – si ce n’était pas le cas, je conseillerai plutôt de lire «Vlad l’empaleur», dessiné par Hermann et scénarisé par Yves H., car cette BD des plus détaillées a le mérite de commencer par le commencement, c'est-à-dire par la prime enfance de Vlad Tepes.
Toutefois, le but de ce « Dracula »-ci n’est pas de tracer une biographie fidèle du prince valaque – même si un certain nombre d’anecdotes véridiques sont rapportées aussi fidèlement que possible. Au contraire, l’être mystérieux dont parle Cneajna, et la fin ouverte placent cette histoire à mi-chemin entre le récit historique et le conte fantastique. Par cet album, Pauly fait en quelque sorte le lien entre l’homme qui a réellement existé et la légende qu’il a inspiré.

Au niveau du dessin, Croci nous fait entrer dans un univers romantico-gothique qui s’accorde parfaitement au sujet (puisqu’il ne s’agit pas d’une biographie). Les couleurs, froides et sombres, font ressortir la nature glacée et impitoyable de Vlad Tepes, mais aussi de l’environnement dans lequel il vit. La nature semble aussi lugubre que l’homme. Et les personnages, tous livides, comme maladifs, ne paraissent pas capables d’y échapper. Hormis la folie – qui passe remarquablement bien par les nombreux gros plans faits sur yeux des personnages – rien ne semble capable de croître dans ces sinistres contrées. Le trait de Croci, anguleux, filiforme, accentue encore cette ambiance angoissante et malsaine.

Si cet album vous a plu, il existe un second tome intitulé «Le Mythe raconté par Bram Stoker» également dessiné par Croci et scénarisé par Pauly. En outre, Croci a sorti en 2009 un album sur Elizabeth Bathory.

Planches:

Couverture de la BD :



Titre : Le cri du vampire

Année de début /fin : 2001

Dessinateur : Trillo

Scénariste : Bernet

Editeur : Vent des Savanes

Scénario : La superbe Ludmila est persuadée d’être âgée de plus de 200 ans, et d’avoir été autrefois vampirisée. Histoire ridicule, à en croire son psychiatre.
Mais Ludmila recherche son géniteur et amoureux de vampire, Ivan. Elle a pour cela engagé Bonanno, un photographe petit et pas très beau, mais amoureux de son employeuse, chargé de prendre en photo tous les hommes qui travaillent exclusivement de nuit.
Une nuit, Bonanno tombe sur un homme qui n’apparaît pas sur la photo. Ludmila s’empresse d’aller retrouver celui qui ne peut être que son Ivan.

Genèse, anecdotes, ... : Son goût pour la violence caricaturée et pour les jolies créatures font de ce dessinateur un maître incontesté du noir et blanc. Il a reçu le grand prix du festival de bandes dessinées de Barcelone, où une exposition lui a été consacrée.

Avis : Autant le dire tout de suite : si vous avez adoré «Je suis un vampire», également scénarisé par Trillo, vous risquez fort d’être déçu(e) par « Le cri du vampire ». Le récit, beaucoup plus classique (la femme qui cherche son créateur), se base sur un thème archi-connu (l’amour éternel). Le scénario, finalement assez peu original, est plutôt prévisible et certaines pistes (comme le refus de l’amour éternel) auraient pu être exploitées davantage pour en faire un album un peu plus marquant.
Si vous n’avez pas lu «Je suis un vampire», vous passerez sans doute un bon moment mais cet album sera vite lu, et comme ce n’est pas non plus la BD de l’année, peut-être assez rapidement oublié. Finalement, un seul tome c’est largement suffisant pour raconter une telle histoire.

Côté dessin, Bernet est plutôt inégal, naviguant entre un style assez réaliste et un trait plus naïf et enfantin (à prendre dans le sens BDs pour enfant). Quand on compare certaines planches – ou au moins certaines cases - on a parfois l’impression qu’il s’agit de deux dessinateurs différents. Le fait que cette BD soit en noir et blanc lui donne d’ailleurs un petit goût suranné, très années 70. Le graphisme est en effet assez proche de ce qui se faisait à l’époque et, assez curieusement, cela se voit davantage lorsque les dessins sont plus travaillés.

Planches:

Titre : Tales of the vampires

Année de début/fin : décembre 2004

Dessinateurs : Collectif : Derek Fridolfs, Alex Sanchez, Paul Lee, Scott Morse, Vatche Mavlian, Jason Alexander, Ben Stenbeck, Ben Edlund, Tim Sale, Cliff Richards

Scénaristes : Collectif : Joss Whedon, Drew Goddard, Jane Espenson, Brett Matthews, Sam Loeb

Editeur VO : Dark Horse comics

Scénario : L'univers de l'album prend place dans la mythologie de Buffy contre les vampires. Un groupe d'enfants aspirants à entrer dans l'organisation des Observateurs est conduit auprès d'un vampire captif. Un peu à la manière des contes de la Crypte, ce dernier va leur narrer différents récits autonomes les uns des autres. C'est ainsi que l'on découvre une aventure de Spike en recherche de Drusilla torturée dans un donjon par un humain. Dans une autre, on découvre un éleveur de bétails bovins qui suite à sa transformation en buveur de sang, se reconvertit dans la culture de bétails humain. On y découvre également un conte moderne pour enfant, ou encore l'enquête d'un bien mystérieux inspecteur traquant dans le Londres Victorien l'insaisissable Jack l'éventreur. Sans oublier l'opération d'un savant fou qui va permettre à un vampire de se mouvoir à la lumière du jour…

Genèse, anecdotes, ... : Dans la même collection, le fan peut découvrir un album au concept similaire : Tales of the Slayers qui comporte de courtes histoires liées à différentes Tueuses de vampires au cours des siècles…

Avis : Une succession de courts récits narrés à la suite les uns des autres par un inquiétant personnage s'avère toujours un concept intéressant. Il permet entre autres, à l'image d'un recueil de nouvelles à thèmes, de permettre à différents auteurs de donner leurs points de vue sur un thème commun. Ici, ce seront des vampires, anonymes ou connus des fans de la série de Whedon, qui se voient à l'honneur. La force des onze histoires proposées tient surtout à l'impact du format concis, avec des intrigues brèves et pourvues d'une chute en guise de conclusion. Tous les styles sont ainsi représentés : horreur, polar, humour, romantique… S'il faut bien avouer que les récits ne sont pas tous égaux, tant sur le plan de la qualité artistique que scénaristique, certains d'entre-eux se révèlent plus enthousiasmants que d'autre. On retiendra ainsi "Some Like it Hot", petit bijou de Sam Loeb et Tim sale (trop court du coup, hélas), "Dust Bowl" pour son intensité dramatique, "Spot The vampire" avec le style délicieusement cartoon de Scott morse, et – ma favorite – "Jack" de Brett Matthews et Vatche Mavlian, avec ses dessins juste sublimes.
Un excellent album qui propose une lecture hétéroclite, apte à satisfaire un large public,
adepte de la série Buffy ou de culture vampirique.

Titre : La légion des monstres

Année de début/fin : Août 2009

Dessinateurs : Collectif : K. Andrasofszky, S. Young, T. Mckeever, D. Miki, J. Hickman, F. Robbins, D. Finch, S. Gan, G. Land, M. Gaydos, J. Leisten

Scénaristes : Collectif : C. Huston, B. Cahill, M. Carey, C. Cebulski, B. Mantlo, S. Young, T. Mckeever, J. Hickman, R. Furth

Editeur français : Panini Comics

Scénario : La légion des monstres propose neuf histoires indépendantes mettant chacune en scène l'un des monstres fantastiques classiques du cinéma ou du comics, le tout évidemment mâtiné à la sauce Marvel. On retrouve entre-autre Frankenstein, le loup-garou, ***, Man-Thing… ainsi que 2 histoires dédiées chacune à des personnages vampiriques bien distincts. La première met en scène le vampire vivant Morbius. En compagnie d'un groupe de jeunes toxicomanes, il essaie d'ignorer l'appel de sa soif. Dans le second récit vampirique, Dracula et sa fille Lilith se font face avec un jeu de pouvoir en toile de fond…

Genèse, anecdotes, ... : L'album se clos par la republication d'un ancien comics datant de 1976. Se dernier voir apparaître entre ses pages pour la première fois le groupe de la Légion des morts confronté à un ennemi commun.

Avis :
La légion des morts est un album qui se voit proposer une palette de personnages et d'atmosphères très diversifiées. Les deux histoires où l'on retrouve des vampires sont vraiment intéressantes dans leur traitement pourtant différent. Michael Gaydos illustre avec des dessins et une mise en couleur tranchée "Demi-vie", le récit dans lequel Morbius tente de renier sa nature damnée. "La pomme et l'arbre" (ma préférée) profite du talent graphique de David Finch dans une histoire où le scénario prévisible ne vole pourtant pas très haut. Hormis l'aspect vampirique, cet album offre un plaisir de lecture indéniable, surtout pour ceux qui vibrent à l'appel des créatures mystérieuses et des ambiances inquiétante. Un album chaudement recommandé…

Titre : Vampirella : La guerre de Dracula

Année de début/fin : janvier 1998

Dessinateur : Louis SmallJim Balent

Scénariste : Kurt Busiek, Tom Sniegoski

Editeur français : Semic

Scénario : Vampirella se voit propulsé agent secrète en Europe. La région est en effet sous le joug d'un état totalitaire et souffre d'une bien étrange guerre… Adam Van helsing, sénateur américain, demande à son amie Vampirella d'aller enquêter sur place. Elle ne va alors pas tarder à découvrir que le chaos ambiant est dû au conte Dracula, le seigneur vampire qu'elle croyait mort…

Avis : Cette aventure de Vampirella qui tente par tous les moyens de déjouer les plans de conquête du conte Dracula ne manque pas de charme. Les lecteurs qui ne rafollent pas spécialement du style propre au genre comics risquent de rester sur leur faim. Les autres, qu'ils s'intéressent aux vampires en général, à Dracula ou au personnage de la plantureuse Vampirella passeront un moment agréable, bien que guère inoubliable. Deux dessinateurs se sont attelés à réaliser l'histoire et cela se ressent dans la qualité irrégulière des dessins. Une curiosité qui ne va pas chercher bien loin l'essence de son intrigue, basique à souhait, mais néanmoins distrayant à découvrir.

Titre : Berlinoir : Mort sûre
Année de début /fin : 2003/2004
Dessinateur : Kleist
Scénariste : Meissner
Editeur : Akileos

Anecdotes, genèse:

Kleist s’inspire de la littérature de Lovecraft, de Clive Barker et d’Oscar Wilde pour ses albums. Après une première BD sur Lovecraft, pour laquelle il sera récompensé du prix prix „Max und Moritz“, il a sorti un second album intiulé «Dorian», mixe du «Portrait de Dorian Gray» d’Oscar Wilde et de «Human Remains» de Clive Barker.

Les arrière-plans de la série « Berlinoir » (réalisée avec Tobias O. Meissner) font allusion aux décors et aux lieux de tournage des films « Metropolis », « Le Cabinet du docteur Caligari », « Le Troisième Homme » ou « Blade Runner ».
« Berlinoir » est une parabole politique amère, qui fait allusion à l’histoire de Berlin et à la vie contemporaine dans la métropole allemande.

Scénario :

Berlin à une époque indéterminée : Berlinoir.
Les habitants travaillent dans des usines en qualité de donneurs de sang. Les vampires eux, forment la classe dirigeante de la ville dont Nicolas Szerbenmundt est le gouverneur.
Dans les bas-fonds de la ville, une résistance s'organise. Sous la direction du Père Zebaoth, un groupe de révolutionnaires s'est formé et organise des assassinats de membres du gouvernement. C'est au cours d'une de ces actions que le jeune Niall rencontre Hellen, superbe femme vampire et "fille" de Szerbenmundt. Alors que l'occasion lui est donnée de frapper un grand coup, Niall, envoûté par son charme, ne peut se résoudre à tuer son ennemie. Elle ne l'attaquera pas non plus.
C'est le début d'une tragédie déchirante et sanglante qui se jouera en trois actes...


Avis :

Assez curieusement, Berlinoir est sorti à peu près en même temps que Rapaces et les deux séries utilisent à peu près le même contexte. A savoir une classe dirigeante composée de vampires qui dominent et exploitent l’humanité (le parallélisme est peut-être un peu facile mais là n’est pas la question), et qu’il faut éradiquer pour essayer de retrouver une vie normale – en tout cas en tant qu’être humain. Toutefois la ressemblance s’arrête ici car l’intrigue centrale est totalement différente puisqu’il s’agit ici d’une histoire d’amour impossible (sur fond de guérilla).

La mise en couleur et l’utilisation de la lumière sont impeccables. Bien sur, cela détonne parfois mais je trouve que représenter un univers vampirique, généralement représenté comme sombre, voire lugubre, par des teintes aussi vives (beaucoup de jaunes et de rouges) est vraiment original. Evidemment, le revers de cela se trouve au niveau de certaines scènes, très violentes, où la violence est encore soulignée par la mise en couleurs.
Le remarquable travail de Kleist est toutefois desservi par la « mise en bulle » : les dialogues sont inscrit des rectangles gris qui, en plus d’être moins facilement lisibles (pourquoi ne pas avoir mis un fond blanc ?) sont parfois difficile à attribuer. Qui dit quoi ? Pas toujours évident à suivre, d’autant que d’ordinaire ce ne sont pas les dialogues qui sont sous cette forme mais plutôt la « voix off » de l’histoire. De plus, certains rectangles sont trop grands par rapport au texte et cela gâche un peu le dessin. Cela me paraît moins esthétique qu’une bulle classique, mais il s’agit sûrement d’une question d’habitude.

Quoi qu’il en soit, il serait dommage de passer à côté de cette BD à cause de la sensation de déjà-vu qui peut être causée par une lecture antérieure de Rapaces.

Couverture de la BD :



Titre : L’Affaire du siècle - Tome 1 : Chateau de vampire à vendre


Année de début /fin : 2004

Dessinateur : Bruno de Dieuleveult (Couleurs : Déborah Roubane et Jean-Jacques Beineix )

Scénariste : Jean-Jacques Beineix

Editeur : Glénat

Scénario : Cora, jeune et belle vampire parisienne, fait la rencontre de l'un de ses congénères monté sur rollers, Tony, avec qui elle échafaude le plan de racheter un authentique château roumain reconstruit pierre par pierre à Paris au siècle dernier. Histoire de s'y installer et d'y couler des jours plus tranquilles. Elle projette de dérober l'argent de la mafia, dissimuler en haut d'une d'immense tour. Pour cela il va falloir apprendre à voler... Voler pour voler... Et Cora va retrouver James Brand de Sherwood, vieux vampire âgé de six siècles, pour lui demander de les former elle et Tony, ces deux apprentis vampires.


Genèse, anecdotes, ... :

L'Affaire du siècle est une série de bande dessinée fantastique d'humour, adaptée du roman de Marc Behm La Vierge de glace.

Jean-Jacques Beineix est réalisateur de formation, mais également producteur de cinéma. Il possède sa propre société de production, Cargo Films.
A la base, « L’affaire du siècle » était censée devenir un film. En projet depuis le début des années 80, Jean-Jacques Beineix (37°2 le matin, Roselyne et les Lions, Mortel transfert) n’est jamais parvenu à réaliser son rêve. Il a donc sorti une BD basée sur le scénario du film, dessinée par son story-boarder Bruno de Dieuleveult.

La sortie du premier album a été entourée d’une violente polémique. En effet, Cargo Films a tenté de susciter un buzz sur Internet en créant des topics consacrés à « L’affaire du siècle » sur divers forums de BD. Toutefois, l’album n’a fait pas vraiment parler de lui. Après quelques temps, alors que l’affaire semblait oubliée, les fameux topics sont soudains "sortis du cimetière" (je sais, le jeu de mots est facile). A chaque fois, il s’agissait d'un avis relativement favorable sur l’album qui allait sortir dans...Un mois. Lorsque les internautes ont commencé à se poser des questions sur l’identité (et surtout l’impartialité) des posteurs "pro-Beineix", ceux-ci ont assez mal réagit, accusant les internautes de faire de l'élitisme tout ça parce que le scénariste était issu du cinéma. On apprendra plus tard que les messages postés par les pro-Beineix provenaient tous de la même adresse IP, qui appartenait à Cargo Films.

Sans doute suite à cette histoire, Beineix a quitté (ou du quitter ?) Glénat pour publier le second tome de «L’affaire du siècle» chez l’éditeur le Diable-Vauvert.
Selon l’éditrice, ce deuxième album est « digne des meilleures séries B ». Quand on parle des critiques essuyées par le premier tome, l’éditrice répond « J’aime publier des livres qui contreviennent aux règles. Et j’aime suivre les auteurs les plus créatifs dans les chemins qu’ils choisissent, fussent-ils de traverse, surtout de traverse. J’aime aussi les séries, et j’adore quand les séries contournent ou s’amusent des lois du genre qu’elles honorent. On peut s’appeler Beineix et De Dieuleveult et vouloir oser, en toute modestie, une contribution d’auteur, audacieuse et enthousiaste, à un art qui vous a fabriqué. (…) Pour l’éditeur comme pour son auteur, L’Affaire du siècle est donc à la fois un tribut à la BD pour services rendus, et un désir. Il était tellement légitime que deux producteurs indépendants s’associent ainsi sur un héritage et des convictions communes, pour donner chair à ce désir.»

Avis : Autant le dire tout net : l’affaire du siècle consisterai à ne pas lire cette BD.
Cet album n’a pas grand-chose pour lui – c’est un euphémisme. Ce qui est d’autant plus dommage que l’intrigue de base n’était pas spécialement mauvaise. Mais à vouloir faire quelque chose de trop décalé, on obtient des dialogues complètement navrants et décousus, à l’image de l’histoire qui part dans tout les sens (Beineix semble avoir le plus grand mal à garder le fil de son récit). L’humour est à l’avenant. Loufoque, mais aussi souvent gratuit et forcé. L’humour loufoque est un art qui n’est pas donné à tous : on tombe assez rapidement dans le ridicule – ce qui est souvent le cas ici. Une bonne moitié de l’album est inutile à l’intrigue, seulement prétexte à présenter des « gags » au lecteur.

Côté graphique, c’est vraiment le naufrage. Le trait est grossier, les dessins semblent complètement bâclés (surtout les personnages, c’est un comble !) et sont, d’une case à l’autre, très inégaux : parfois détaillés, parfois pas du tout. Pas mal de gros plans inutiles pour des dessins aussi médiocres. Les bulles, pas toujours disposées dans un ordre logique de lecture (à savoir de gauche à droite), sont sous forme de rectangles, ce qui leur donne un côté rigide et très Powerpoint. Les « bruitages » sont en caractères bien gras et bien grand (en plus, la police en est souvent atroce, de type WordArt) - impossible de les ignorer puisqu’ils empiètent parfois largement sur le dessin. Très story-board quoi.
La mise en couleurs est à fuir : tout est fait par ordinateur, mais dans une version «Paint» plutôt que «Paintshop». Les couleurs sont criardes et sans relief, avec parfois (souvent ?) des combinaisons qui jurent. Quelquefois, ça déborde du dessin. Les textures et autre dégradés sont à l’avenant. On a même droit à des incrustations dans certaines cases (le plafond de l’opéra ou la photo de Mao) ce qui est, selon moi, le summum quand il ne s’agit pas d’une démarche graphique– ce qui n’est évidemment pas le cas ici. Tout cela ne fait vraiment pas honneur au métier de story-boarder. D’autant que même le découpage est assez étrange, voire complètement saugrenu…Raté, lui aussi ?

Contrairement à un film, dont on est obligé de suivre le rythme, on peu prendre tout son temps lorsqu’on lit une BD. Aussi, le manque de cohérence saute nettement aux yeux. Sous forme de film, tout cela pourrait peut-être passer mais sous forme de BD, rien ne va plus. On a vraiment par trop l’impression de lire le story-board du film qui ne sortira jamais.

Un second album est également sorti (que je n’ai pas lu) et il semblerait que d’autres tomes soient prévus.

Planches:

Couverture de la BD :




Titre : Le temps des Loups (Tome 1 : Démonte - Tome 2 : Le prix du sang)

Année de début /fin : 2006 / Tome 3 : prochainement

Dessinateur : Christophe Bec (Tome 2 : Raimondo et Bastide)

Scénariste : Christophe Bec

Editeur : Soleil

Scénario :Après le Cataclysme, les rapports géopolitiques mondiaux ont été bouleversés. Le pétrole est devenu une denrée rare, les villes se sont organisées comme des bastions moyenâgeux, les Etats-Unis ne dominent plus la planète. Dans ce futur proche laissé à l’abandon, l’élégant Beauterne fait une halte à Damonte, patelin paumé d’une région de montagnes. Il roule dans une belle BMW et n’a aucune difficulté à lâcher 300 $ pour faire le plein. Il cherche une chambre, trouve un hôtel peu fréquenté, s’y installe et fait du tourisme, prenant le temps de s’imprégner du calme apparent des environs… Car les apparences sont justement trompeuses. Les loups, toujours plus nombreux, s’approchent chaque jour davantage du village. Deux chasseurs sont retrouvés atrocement mutilés. On suspecte une étrange communauté installée dans les locaux d’une ancienne scierie, d’être responsable. Considérés par les villageois comme les membres d’une secte, on les dit pacifiques, mais il se murmure qu’ils pratiquent l’inceste. Et puis il y a le maire, un ancien colonel de la guerre du Golfe, violent et omnipotent, marié à une femme bien trop séduisante pour être délaissée…

Genèse, anecdotes, ... : En 1990, il entre à l'école de bande dessinée d'Angoulême. La rencontre avec d'autres jeunes auteurs est pour lui déterminante et se concrétise un an plus tard avec la publication d'un album historique intitulé 'La Bête du Gévaudan'.

Avis : Si j’ai aimé cette BD ce n’est pas pour le scénario, trop plat, trop banal… C’est une histoire facile à imaginer, un genre de mixte entre la série Wolf Lake et Hurlement, dans un univers alternatif au nôtre (le cataclysme qui a eu lieu ne sert que de décor et d’excuse pour expliquer les comportements moyenâgeux des habitants).
Ce sont les dessins, en particulier les paysages et les traits des loups et autres créatures, qu’on devine, qui sont le plus plaisants.
Les dialogues sont très peu présents mais tant mieux, je préférais m’attarder sur chaque cases qu’à lire les bulles. En fait c’est une super BD pour ceux qui aiment les dessins de ces animaux mais, même si l’histoire est prenante, au même titre qu’une série, elle aurait pu être plus recherchée. On a l’impression de tourner les pages d’un story-board.

Planches:





Planche du Tome 3 en cours

Couverture de la BD :
Titre: Les Lamentations de l'agneau
Date de sortie du premier volume: 20/04/2005
Date de sortie du dernier volume: 04/2006
Scénariste/dessin: Kei Toume
Editeur : Editions Delcourt en France Collection Akata Ginko
Nombre de tomes: 7 volumes



Résumé: Kazuna Takashiro, un lycéen ordinaire, vit chez le couple Eda, des amis de son père dont il est sans nouvelle depuis la mort de sa mère plusieurs années auparavant.
Un jour, il s´évanouit à la vue d'un peu de peinture rouge sur la manche de son amie Yaegashi. Il se souvient alors de la maison de son enfance et ressent l'envie étrange d'y retourner. Là, il retrouve sa soeur aînée, Chizuna, qui lui apprend la mort de son père et lui révèle froidement le secret de la famille Takashiro.
Les membres de cette famille sont sujets à une maladie du sang très rare et incurable s'apparentant à une maladie mentale. Celle-ci les pousse à désirer le sang humain, tels des vampires.
Kazuna croit reconnaître certains symptômes décrits par sa soeur et se sent trahi par ses parents adoptifs qui lui ont menti. Désemparé à l'idée de faire du mal à quelqu'un, Kazuna se montre glacial avec Yaegashi afin de l'éloigner.
Mais alors qu'il rentre du lycée, Kazuna est soudainement pris d'une crise violente. Chizuna apparaît devant lui et s'entaille le bras pour qu'il étanche sa soif de sang.



Genèse, anecdotes, ... : La publication de ce manga a été particulièrement mouvementée au Japon. La série a débuté dans le magazine "Comic Burger" édité par Scholar en 1996. Mais la maison d´édition a fait faillite. Le magazine fut alors racheté par Sony. Mais la société décidera d´arrêter son département manga. C´est finalement dans le magazine "Birz", des éditions Gentosha, que Les lamentations de l´agneau ont pu s´achever.



Avis : J'ai acheté le premier volume à sa sortie, et je n'ai lu que les trois premiers, donc pour dire vrai je n'ai pas beaucoup de souvenir de ce manga...
Les avis sont en général assez positif, le mythe du vampire y est abordé de façon très différente de ce que l'on a l'habitude de lire. Ici les héros essaient tant bien que mal de lutter contre leur nature. Ce sont en somme les déboires d'adolescents qui se rendent compte qu'ils changent certes, mais qu'ils sont également dangereux pour leurs amis et leurs proches. Et ils doivent plus ou moins faire avec, en essayant de tout combiner. Je me souviens que la psychologie des personnages étaient très bien abordée, ce qui ne rendait ce manga que plus prenant. Pour ce qui est des graphismes, la plume de Kei Toume est agréable à regarder, assez épuré, ne gardant que l'essentiel, et n'étant presque entièrement centré que sur les personnages. Évidemment en noir et blanc, il n'y aura que la couverture en couleur, aux couleurs en général sombre, dans les tons marron/jaune/gris en rapport avec l'histoire que ce manga nous fait vivre.

Titre: Kindan no Koi wo Shiyou / Zoku Kindan no Koi wo Shiyou / Kindan no Koi de Ikou (L'Amant de la Nuit)

Année de début /fin : 2001 - 2006

Dessinateur : Ohmi Tomu

Scénariste : Ohmi Tomu

Editeur : Shogakukan (Japon) - Akiko (France)

Scénario : Un soir, Hisako se fait aborder par un homme saoul, mais est sauvée in extremis par un gros chien noir. Reconnaissante, elle l'emmène chez elle et lui met autour u cou une pierre de la couleur de ses yeux - doré. Il s'avère que ce n'est pas un chien, mais un loup, qui, grâce aux pouvoir de la lune, peut se transformer en un homme extrêmement séduisant. Mais est-ce que l'amour qui va s'installer entre le loup et l'humaine sera possible?

Genèse, anecdotes, ... : c'est le 1er manga de Ohmi Tomu qui paraît dans le magazine Petit Comics. C'est un manga mature (je préviens ). L'auteur nous dit, dans ses commentaires, qu'elle a pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire, et qu'elle a eu beaucoup de difficultés à dessiner le loup (même si je le trouve très beau). Tomu dit aussi adorer ses personnages, autant le pervers Yato (le loup), que la bête et maladroite Hisako, et même le machiavélique Souma!

Avis : L'histoire n'est pas très originale, le scénario ne devient vraiment intéressant qu'à la fin de Kindan no Koi de Ikou, dans les deux derniers volumes, où on voit l'histoire gagner en profondeur. Le personnage du loup pervers est aussi un peu ennuyeux (même si au bout d'un moment on commence à cerner le personnage de Yato, et à l'apprécier).
Sinon, l'idée du loup qui se transforme en homme est assez nouvelle, en général c'est l'inverse qui se produit!
Puis je trouve qu'Hisako et Yato sont mignons ensemble .
Le graphisme, quant à lui, est un peu différent des autres travaux de Tomu (les ai tous lus lol). En général, ses modèles masculins se ressemblent beaucoup, mais ici, on constate que Yato, Misako et Alexis ont un physique bien à eux, même si on retrouve quelques caractéristiques du coup de crayon se Ohmi!
Bref! Malgré un scénario assez plat et tourné vers "la chose", c'est une histoire bien sympathique à découvrir.

Titre : Garous – Tomes 1-4

Année de début /fin : 1999-2002

Dessinateur : D’Fali

Scénariste : Gaudin

Editeur : Soleil

Anecdote :

Venu sur le tard à la bande dessinée - vers 19 ans - D'Fali n'a suivi aucune formation, préférant apprendre le dessin et la narration en s'abimant les yeux sur les planches de Vatine, Rosinski, et de quelques grands auteurs de comics américains.

Scénario :

Tanaris, un jeune bûcheron, est le seul survivant d’un massacre où ont péri sa femme et sa fille. Gravement blessé par l’étrange créature responsable de ces meurtres atroces, Tanaris subit d’inquiétantes mutations qui mettent en danger son nouvel entourage. Il doit fuir la ville. Un mystérieux homme en noir connaît la vérité. Son passé porte la marque de « La Caste des Ténèbres », un ordre diabolique qui répand sa propre malédiction. Alors s’engage une lutte à mort contre ces forces obscures.

Avis :

Divisé en 2 cycles de 2 tomes chacun, l’histoire gagne en complexité au fil du récit même si les ingrédients restent très classique (on passe de la vengeance – tomes 1 et 2 - à la quête purificatrice – tome 3 et 4). On a même une théorie intéressante sur l’origine loups-garous (tome 2). A part ça, rien de fondamentalement original, les garous restent forcément des créatures sanguinaires et démoniaques. Dès qu’ils apparaissent, on a donc droit à beaucoup de sang. Malgré ces touches de couleur, l’ambiance est plutôt sombre. La fin du cycle - dans le tome 4 donc - est plutôt prévisible et assez décevante. Elle m’a fait penser à la scène finale d’un gros film d’action (la logique du « toujours plus »).

Côté graphisme, les loups-garous sont vraiment affreux - même si on ne peut dénier que leur représentation est originale malgré leur mocheté. On dirait tout à fait les stryges du Chant des Stryges en plus poilu, avec des crocs et les ailes en moins. En bourrées aux anabolisants (pourquoi les loups-garous ressemblent si souvent à des bestiaux dopés aux hormones de croissance ?).
Ne vous laissez pas abuser par la couverture pour juger de la qualité du dessin : la couverture est de Civiello mais à l’intérieur, c’est D’Fali qui manie le crayon. Le choc risque donc d’être important. Le trait est approximatif, même s’il s’améliore nettement avec le temps - au fil des albums, on a droit à des dessins de plus en plus détaillés. Cela se voit surtout au niveau des visages – les yeux en particulier ont souvent un aspect assez bizarre. Les proportions sont aussi parfois un peu étranges. En revanche, D’Fali maîtrise bien les ombres.
Puisqu’on parle des ombres, côté couleur on a surtout des teintes sombres, qui installent une atmosphère lugubre – mais quoi de plus normal pour des créatures de la nuit ? – qui colle relativement bien au scénario et à l’image (fausse) que l’on a généralement du Moyen-Age (période soi-disant sombre de notre Histoire). Beaucoup de bleus, de gris et de jaunes pales donc. La mise en couleurs s’améliore aussi avec le temps – surtout par rapport au premier tome - ce qui est un bon point. Malgré tout, dans certaines cases, les couleurs paraissent un peu plates.

Au final, une série assez accrocheuse et rythmée pour passer un bon moment sans se prendre la tête, mais qui ne révolutionnera pas non plus le genre.
Un nouveau cycle vient d’être entamé, situé à notre époque, avec cette fois-ci Nino comme dessinateur.

Titre : Nemrod (Tome 1 : Premier sang - Tome 2 : Le prix du sang)

Année de début /fin : 2006/2007

Dessinateur : Sempere

Scénariste : Latil

Editeur : Soleil

Scénario :

Gare aux soirs de pleine lune… De nos jours, en France. Trois amis sont victimes de l’attaque d’une bête inconnue qui les transforme
en loups-garous. Ils décident de fuir, loin des leurs, avec l’espoir de trouver un remède à leur état. Mais alors qu’ils s’efforcent de limiter les dégâts, ils sont traqués par un groupe de chasseurs qui semble mystérieusement au fait de leur condition. Leur route croisera celle d’une jeune femme perdue, et d’un journaliste, bien décidé à découvrir la vérité…

Avis :

Lorsque j’ai vu la couverture, je me suis demandée « Est-ce vraiment bien une histoire de loup-garous ? », étant la ressemblance de la créature ressemble avec une hyène ratée (inspirée des hybrides des Lumières de l’Amalou ?) Mais oui, c’est bien le cas. En matière de garou, on voit décidément de tout…

Le côté original tient surtout au fait que le premier tome se déroule en grande partie dans un milieux plutôt hostile pour les malheureux contaminés, mais somme toute logique étant donné notre mode de vie, à savoir la ville. Ici, on suit les pauvres types qui ont été mordus, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive et qui essaient désespérément de fuir ce qu’ils sont devenus (des monstres incontrôlables). D’autres semblent nettement mieux renseignés qu’eux sur le pourquoi de leur problème. Le second tome leur apporte d’ailleurs toutes les explications souhaitées.
Bien sur, Latil ne renouvelle pas l’essence même du mythe : transformation à la pleine lune, instinct décuplé, sauvagerie et balles d’argent sont de mises. Malgré cela, il parvient à installer une ambiance angoissante en prenant le point de vue des loups-garous, qui sont complètement démunis face à ce qui leur arrive. L’histoire est assez prenante et la fin reste ouverte, ce qui est assez agréable : je préfère nettement les albums qui laissent place à l’imagination plutôt que ceux qui ratent leur fin.

Le dessin n’est pas mal, avec un petit côté anguleux qui n’est pas déplaisant. Pas toujours détaillé – il n’y a pas de décor dans certaines cases – mais encore une fois, cela n’est pas dérangeant. On peut ainsi se concentrer sur l’action.
La mise en couleurs (informatique) n’est par contre pas vraiment extraordinaire. Comme bien souvent dans ces cas-là, elle est plutôt plate. Certes, il y a bien des ombres. Mais malgré tout, les teintes manquent de nuances, de relief.