[Genre] Le film noir

Un fil pour parler des films noirs que vous avez vus !

Le film noir est plus un courant qu'un genre cinématographique. Il est apparu en 1941 (avec le Faucon maltais) aux États-Unis et fortement inspiré des nouvelles de détective de Dashiell Hammett ou Raymond Chandler, elles-même dérivées du naturalisme, un mouvement littéraire basé sur le réalisme. Il se développe cependant surtout à partir de 1944.

Bien qu'il s'agisse d'un genre typiquement américain, le terme film noir est né sous la plume d'un critique de films français, Nino Frank, par assimilation à la Série noire, une collection de romans de détective. Le film noir met généralement en scène un personnage emprisonné dans des situations qui ne sont pas de son fait et acculé à des décisions désespérées. Le meurtre ou le crime, l'infidélité, la trahison, la jalousie et le fatalisme sont des thèmes privilégiés.

Le film noir est pessimiste par essence. L'archétype du protagoniste du film noir est un détective privé de second ordre, cynique et blasé, embauché pour une enquête dont les véritables implications lui sont cachées par son commanditaire. Son enquête l'amène le plus souvent à rencontrer une femme fatale qui le manipule par avidité causant leur perte.

La Soif du mal (Touch of Evil), tourné en 1958 par Orson Welles est généralement considéré comme le dernier film noir classique. D'autres films reprenant les canons du film noir tournés après cette date sont généralement qualifiés de néo-noirs par les Anglo-Saxons. On compte environ 250 à 400 films qui répondent aux critères de définition du film noir tournés pendant cette période de dix-sept ans.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Film_noir

J'ai visionné dernièrement Le Troisième homme (The Third man), de Carol Reed, 1949. Avec Joseph Cotten, Valli, Orson Welles, Trevor Howard.



Contacté par son vieil ami (rencontré à l'école) Harry Lime pour lui proposer du travail, Holly Martins, écrivain américain désargenté (mais visiblement habillé sur mesures hé hé) de romans de gare, débarque dans la Vienne de 1949, dont la prospérité d'hier ne se lit plus que dans des ruines. Mais dès la première minute du film, nous apprenons en même temps que le gentil Holly Martins (limite boy scout sur les bords), que son ami est fraîchement décédé suite à un accident de voiture.

Qui était réellement Harry Lime et qui était la troisième personne, disparue, qui a porté son corps ?

A vouloir sauver la dignité de son ami décédé, Holly remonte un fil tenu par une galerie de magnifiques personnages campés par d'excellents acteurs dont le physique capture l'ambiance particulière au polar et le noir & blanc que nous rend très bien l'excellente photographie du film. Alida Valli en femme fatale fragile et a-morale, tenue par ses sentiments, est absolument craquante. Orson Welles est Orson Welles, qui nous réserve son apparition dans la dernière partie du film, cristallisant sans faille par sa présence tout ce qu'on avait déduit depuis le début de l'intrigue sur ce personnage ambigu, que l'absence densifiait.

Bref, j'ai beaucoup aimé, et deux derniers mots pour la musique d'Anton Karas ainsi que pour la photographie sans faute de Robert Krasker.

Voyez-le !

Le Festin nu (Naked Lunch), de David Cronenberg, d'après un roman de William Burroughs (1991).



Pour inclassable, ce film n'en contient pas moins un nombre important d'éléments du film noir. Il contient en même temps de la science-fiction, du fantastique, du psychologique. Le côté film noir relève de certains aspects de l'esthétique, de la musique (jazz), de certains thèmes.

Mettre à l'écran un écrit de Burroughs, c'était un grand défi, mais Cronenberg s'en tire plutôt pas mal.

Il s'agit d'une histoire racontant un passage de la vie d'un écrivain, dont la profession alimentaire est "éradicateur de cafards", le point de vue est interne à ce personnage et le monde déformé selon sa vision. C'est, dans le livre, un véritable passage de sa vie et de sa vie d'écrivain que raconte Burroughs et dont tente de s'emparer Cronenberg.

L'histoire s'enclenche véritablement lorsqu'il tue sa femme en jouant, comme c'est son habitude, à Guillaume Tel avec un revolver. Auparavant, dans un commissariat lors d'un interrogatoire, une blatte géante lui aura révélé sa mission de détective pour l'Interzone. Par la suite, lors de sa fuite, ce contact prendra la forme d'une machine à écrire-cafard.

La femme fatale du film est celle qu'il rencontre lors de son escapade, d'autant plus fatale en réalité que son homosexualité le hante.

C'est un film difficile à raconter, à vrai dire, mais c'est un film à voir.

Pour le festin nu, tu es sûr qu'on puisse le classifier comme film noir ?

Quoiqu'il en soit, je pense que cet OVNI filmique est un des films les plus géniaux, les plus originaux et les plus foncièrement barré que j'ai vu de ma vie.

Autant je n'adhère pas toujours à ce que fait Crononberg, autant là il a fait du livre de Burroughs un chef d'oeuvre du 7e art.

Vladkergan a écrit:

Pour le festin nu, tu es sûr qu'on puisse le classifier comme film noir ?

Non, j'ai simplement dit qu'il en contient de nombreux éléments :-)

Tsss, j'ai encore lu trop vite, honte à moi.

The Man Who Wasn't There
https://www.youtube.com/watch?v=xUoRUdjn_Qg

Ze film. " Durant l'été 1949, dans une petite ville du nord de la Californie, Ed Crane soupçonne sa femme Doris de le tromper avec son patron. Un jour, il fait la rencontre d'un voyageur de commerce qui lui propose de faire fortune. Pour cela, Ed devra s'exercer au chantage et aux pratiques les plus illicites."

Une gâterie néo-noire
le film qui s'écoute le soir
beautés qu'il faut voir
un chocolat à la poire