Les Indiens du fleuve Columbia (Nootka, Kwakiut, Makak ) vénéraient le loup comme sauveur: jadis, lorsque l'homme avait encore une figure animale (comme l'homme-castor, l'homme-cerf,...) ils furent pourchassés et tourmentés par les monstres.
Alors le loup apparut sur terre, tua les monstres, combattit le mal sous toutes ses formes et appris à l'homme-animal un nombre de choses importantes. À partir des restes des cadavres des monstres, le loup créa l'indien. Depuis, ce mythe se transmet et à chaque rituel du loup, les Indiens masqués dansent pour raconter les légendes.
À la suite du loup, apparaissent tous les autres animaux: le corbeau, messager du loup, l'aigle, le cerf,... À chaque danseur son masque, en vertu de la filiation spirituelle que les Anciens décèlent. Celui du loup est porté par ceux dont le courage et l'endurance sont supérieures.
Ces populations indiennes célébraient un rituel de quatre à onze jours appelé "Klukwana", la danse du loup.
Avant la pleine lune du solstice, il ouvrait la saison sacrée de l'hiver où les initiés entrent en communication avec les esprits. Durant le rituel du loup, pour la souffrance qu'ils endurent en silence dans leur chair, les hommes déjà accomplis leur enseigneront le mystère des rites dont ils sont les dépositaires.
Au jour nommé "le jour où ils te taillent eux- mêmes" (troisième jour du rituel), les futurs initiés pratiquaient un quadrillage de scarification sur leurs avant-bras et leurs cuisses (faites au moyen de coquilles de moules), afin de prouver leur bravoure et de rappeler la quête d'Ha-Sass.
Toute initiation est une reproduction de la mort et de la renaissance : à l'origine de ce rituel du loup, il y a la quête d'Ha-Sass voulant rendre aux siens la puissance perdue. Pour obtenir du Loup ce secret, il se vida de son sang, signe de sa nature humaine, se revêtit d' une peau de phoque puis mourut pour renaître dépouillé de son ancienne nature.
Cette initiation est la route qu'empruntent les enfants pour devenir des hommes.