Claude Seignolle est un des plus grands auteurs de la littérature fantastique française. Il a composé de nombreux livres à partir des légendes qu’il a recueilli un peu partout en France – il a grandement aidé à sauvegarder cette partie du folklore – mais il a également écrit des histoires propres, biographiques ou fantastiques, quand ce n’est pas deux ensemble
Biographie
C'est le 25 Juin 1917 à Perigueux dans ce pays aux insondables mystères que naquît Claude Seignolle. C'est donc une enfance baignée d’excursions, de longues promenades à la recherche d'objets ternis par le passé, vestiges d'une lointaine époque
Très vite l'enfant prend goût aux sons des légendes racontés par sa grand mère Marie Audebert, aux mystères du passé .Il aborde grâce à elle un nouveau pays de la nuit, de nouveaux rivages de la peur où le Diable règne en maître.
A l'âge de 12 ans, ses parents s'installent dans une maison de Chatenay Malabry ( Seine ), la nature, la campagne appellent Claude, l'attirent irisistiblement vers sa passion, son destin. Inlassablement , il continue ses recherches, trouve et déniche ces vestiges de temps anciens, ces vieilles pierres qu'il aime tout en poursuivant des études au lycée Lakanal de Sceaux
Cette passion et la fréquentation des couloirs de la Société archéologique de France donneront naissance à sa rencontre avec Arnold Van Gennep, ce grand folkloriste, catalyseur de milliers de savoir qui très vite le prend sous son aile protectrice et le qualifie comme son "neveu". Il va lui inculquer une autre passion, le folklore.
Ainsi, sur les recommandations et les conseils du maître, Claude Seignolle et son frère Jacques décidèrent de sauver ce savoir de l'oubli éternel.
En 1959, il publie son premier roman, Le rond des sorciers, une histoire de sorcellerie que l'auteur remaniera, car mécontent du ton folklorique cannibalisant trop ce livre.
Il devient l'un des principaux écrivains fantastiques Français. En s'appuyant sur la masse encyclopédique de renseignements qu'il récolta, vampires, loup-garous, démons et leur puissant maître le Diable vont enfin trouver un ultime repos dans ses romans et contes fantastiques, échappant à tout jamais à l'oubli des hommes de ce monde
Il a compilé les contes récoltés en 15 recueils.
Il a écrit 5 romans - dont Marie la louve – et deux essais (Les évangiles du Diable en 1964 et Les loups verts en 1970). Mais ce sont surtout ses nouvelles qui sont connues par le public : il en fit 14 ouvrages, comprenant souvent plusieurs histoires.
Entres autres, des histoires de loups et de garous : Le meneur de loups (1947), Le gâloup (1960), Comme une odeur de loup (1966), La morsure de *** (1974), Ce que me raconta Jacob.
Mais également de vampires : Le Chupador (1960), Pauvre Sonia !(1965), L’Isabelle (1966)
Nouvelles lycanthropiques
Marie la louve (1949)
Marie la louve a existé et Seignolle l'a rencontrée en 1944; à Ennordres. Elle avait le"don" pour guérir les morsures de loup. Comme pour Marie, son don ne lui avait pas été socialement favorable
« L'histoire est celle de la jeune Marie amoureuse de Martin au déplaisir des parents de ce dernier. La rumeur qui entoure Marie n'est pas non plus sans venir renforcer la méfiance des parents de Martin. On raconte que lorsqu'elle n'était encore que bébé, un homme étrange était venu, au cœur de l'hiver, demander à ses parents nourriture pour lui et ses bêtes. Les parents de Marie, découvrant avec horreur que les bêtes en question étaient des loups, se rappelèrent aussitôt la légende du Meneur de loups ! Dans les campagnes, le meneur de loups est un sorcier qui possède la puissance de fasciner les loups et de s'en faire suivre. On pense qu'il a pactisé avec le diable, qu'il a le pouvoir de se changer en loup-garou, et la faculté de guérir les morsures des loups.
Pas question de lui déplaire. Une fois le repas pris, le meneur demanda à les remercier et transmis à Marie le don de guérir les morsures de loups:
"L'a point mangé de viande, votre fille? demande le meneur à la cantonade. (...) Il marque le silence d'un silence, et, prenant la petite main de l'enfant, la met dans la gueule du louveteau. (...) Maintenant, le meneur parle avec gravité :
- T'as le don, Marie... tu comprendras les loups, tes mains pourront barrer et guérir les morsures faites par eux... Tu mâcheras du pain pour faire la bouillie qui guérira... tu la poseras sur le mal... ça sera une sorte de médicament... Seulement, souviens-toi, tu perdras le don à ma mort..."
Le guérisseur qui a pris la suite de Marie, en regardant le gamin maintenant guéri, a été étonné du pouvoir de Marie, supérieur au sien. Il s'estime moins puissant qu'elle, décidément dangereuse. Marie n'est pas seulement la victime de la mentalité des villageois, mais aussi l'objet des machinations des Maugrain, qui ne veulent pas d'elle comme belle-fille. Et de celles d'un amoureux éconduit. Leurs ragots susciteront des ravages dans le village."
Et l'histoire de se construire autour de la légende, de nous faire frémir pour l'amour et les drames de Marie et Martin, de nous confronter à la dureté et la folie des hommes.
La fin du récit est particulièrement subtile : c'est quand Marie redevient une femme comme les autres qu'elle perd Martin, l'homme qu'elle aime, mordu par un loup alors qu'elle aurait pu le sauver si elle était restée Marie la louve. Et plus, c'est un loup qui lui vole son amoureux, un loup qui croyait protéger son meneur qui meurt, enlevant son don au moment le plus décisif pour Marie. Rejetée dans la marginalité comme le meneur ou la sorcière La Juine, Marie ne peut qu'assumer sa malédiction et accepter son statut de fille du Malin
A bien y réfléchir, le livre nous pose la question suivante : quelle morsure est-elle la plus dangereuse, celle du loup ou celle de l'homme qui colporte mensonge et infamie ?
Une partie du livre est publié sous la forme d’une nouvelle intitulée «L’homme aux sept loups »
Le gâloup (1960)
Avec Le Gâloup, Claude seignolle nous invite à pénétrer les pensées de la bête. Récit à deux voix, l'œuvre montre toute la force de l'animal, tantôt chasseur, tantôt proie…
Les loups verts (1970)
Publié pour la première fois en 1970 aux éditions Marabout, Les Loups verts, fait partie du cycle des oeuvres autobiographiques de Claude Seignolle.
]Il retrace la captivité de l'auteur, dans l'Allemagne de la seconde guerre mondiale, où toute la population est en quête d'un quignon de pain, et où tous les êtres sont la proie des folies armées. L'Europe, en 1944, de la Sologne sauvage (où l'auteur, par chance, finira par retourner) à l'Allemagne nazie, n'est plus qu'un champ de ruines, dévasté par la haine de l'autre. Violence et cruauté semblent être les seules valeurs capables d'animer les hommes, transformés en hordes de loups. Seignolle, dans son récit, oscille entre réalisme et fantastique, tant l'hallucination participe du quotidien. Comment, dans cette atmosphère délétère, retrouver un semblant d'humanité, contre des soldats que Claude Seignolle soupçonne, la nuit venue, de se transformer en loups-garous, avides de chair humaine ? Seignolle, bateleur de chimères, essaye de trouver un sens à une existence, qui, dans la déroute des esprits vaincus par la « bête » nazie, paraît désespérément lugubre.
« J'étais là, debout, les pieds engourdis par le froid et l'immobilité, le corps frissonnant dans l'air glacé, l'esprit dans un charnier. J'étais là, peignant sans fin une sombre fresque avec mon âme déjà si usée pour un homme si jeune : je coupais du bois noir sur un billot noir, avec une hachette noire. Je distinguais, m'appartenant, des mains, des doigts noirs ; je triturais des idées, des images noires. Mon passé m'apparaissait oblitéré sous un amas de points noirs. Mon futur tellement ponctué de noir que ce n'était plus que l'uniforme image d'une trame photographique grossie cent fois »[/size]
Nouvelles vampiriques
Le Chupador (1960)
Le héros est un artiste-peintre vivant à Montparnasse, inquiétante créature venue d'Amérique du Sud, qui incarne dans ses dessins illustrant les œuvres de Seignolle sa néfaste hérédité d'Indien des forêts de l'Amazonie. Le " Chupador " nous démontre le mécanisme du vampirisme ; c'est une hallucinante histoire vécue par un de nos plus célèbres marchands de tableaux. L'étrange est que l'homme existe et que Seignolle a eu contact avec lui tel qu'il l'écrit. S'il a poussé l'expérience fort loin, c'est, avoue-t-il, qu'il se sentait immunisé
Pauvre Sonia !(1965)
A Paris, une jeune fille de quinze ans, condamnée à se nourrir de " clients " sur les trottoirs de Paris. [size=12]Le narrateur s’en éprend. Il la prend pour ce qu’elle n’est pas et décide de la suivre. Une histoire d’amour impossible en somme.
Je vous ai mis ici les résumé des histoires que j’ai trouvé mais si vous avez des résumés pour Le meneur de loups (1947), Le gâloup (1960), Comme une odeur de loup (1966), La morsure de *** (1974), Ce que me raconta Jacob et L’Isabelle (1966), n’hésitez pas à les poster