Voici une des critiques du film
e cauchemar commence donc sur une route de campagne brumeuse où Charlotte, au volant de sa magnifique Station wagon, roule vers nulle part. Tout ce dont elle a besoin c’est de la bonne musique et des cigarettes! Elle décide cependant de prendre un autostoppeur, Max. Le courant passe et ils décident de vivre un road trip en commun. Ils s’arrêtent dans un restoroute isolé plutôt crade (La Spack) pour prendre une pause. Max va aux toilettes et disparaît. Charlotte décide donc d’aller inspecter les lieux. Mais ce qui l’attend est tout autre que ce qu’elle pouvait imaginée… une meute de goules assoiffées de sang l’attend!
Tourné au sommet d’un terril (un terrain composé par l’accumulation de sous-produits de l’exploitation minière) aux environs de Mons, une ville au sud-ouest de Bruxelles, ce film de genre est le tout premier du français Franck Richard. Franchement, je suis impressionnée! L’histoire se démarque des autres films de torture par son atmosphère surréaliste et atypique. La photographie évoquant les westerns de Sergio Leone est superbe. Les couleurs sont ternes et les décors crasseux. D’ailleurs, le rouge est présent seulement lorsqu’il y a du sang, le reste des images étant monochromes. Très efficace comme concept pour faire ressortir l’effet gore.
De plus, certaines scènes du film me faisaient penser au prologue de AN AMERICAN WEREWOLF IN LONDON. On y voit un paysage rural isolé et brumeux plutôt inquiétant. N’empêche que c’est tellement beau et hypnotique! La chasse à l’homme (ou devrais-je dire à la femme) vers la fin du long-métrage est particulièrement savoureuse. La musique, aux sonorités rock post-industrielles, complète à merveille le cadre spatial du film. Composée par les fondateurs du groupe rock new-yorkais Unsane, la trame sonore amplifie l’intensité des scènes d’action.
Finalement le tout est supporté par un solide casting. Les principaux rôles sont tenus par Émilie Dequenne (LE PACTE DES LOUPS, ROSETTA), Yollande Moreau (LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULIN) et Philippe Nahon, (le tueur invulnérable dans HAUTE TENSION et acteur fétiche de Gaspar Noé). J’ai également apprécié la performance de Benjamin Biolay dans les souliers de Max, un être peu émotif et flegmatique. Le scénario est bien ficelé. Le ton à la fois humoristique et malsain est très efficace, les effets spéciaux sont réussis et la finale est assez mystifiante. La meute est la preuve que nous pouvons encore avoir peur des monstres. Monsieur Richard, quel sera votre prochain cauchemar ?
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