Maruo Suehiro,
Vampyre, chez Le Lézard Noir, manga, 2 tomes, histoire complète.
Public avertiVampyre première partie, raconte la transformation d’une femme en vampire dans le Japon dévasté de l’immédiat après-guerre puis, la contamination d’un adolescent, sous forme de chronique sociale, dans le Japon contemporain.
Maruo observe le monde comme au travers de toiles d’araignée, et organise son petit théâtre des horreurs.
On retrouve les figures (personnages) et les postures (mises en scène) favorites du maître de l’éro-guro organisées comme dans un opéra.
Lycéens et clown se révèlent plus pervers que des vampires (prédateurs) auxquels il attribue le rôle de victimes et de justiciers.
Il incarne d’un trait incisif et élégant, fantasmes et cauchemars, comme pour nous en (s’en) guérir. Lorsque Maruo ne sublime pas l’abjection, il la rend grotesque. Cet habile cryptage ne doit pas nous faire oublier l’incroyable acuité du maître à lire et critiquer notre société (particulièrement la classe moyenne japonaise) et ce qu’il en révèle devrait nous faire frémir bien plus que son dessin.
Le titre français avec le Y (on invente le mot) fait référence au film de Dreyer qui inspire Maruo, comme d’ailleurs l’opéra ou le grand guignol occidental. (qui utilisait le grotesque et l’horrible pour exprimer une critique sociale, avec des marionnettes et non pas de vrais acteurs).
On retrouve nos héros dans de nouveaux décors qui devraient ravir les fans de Maruo. Une galerie de monstres et d’influences dans une histoire hallucinante et d’une violente beauté.
Un groupe de vampires modernes évoluent au coeur du Japon contemporain et se livrent à des combats où se mêlent comme dans le tome un, les côtés sombres de la société japonaise contemporaine. Un zeste de nationalisme, une mère infanticide, des enfants cruels et les résonances de l’histoire, guerre, tremblements de terre.
Un petit catalogue des perversités à l’usage des amateurs du dessin hyper-réaliste et raffiné du maître de l’ero-guro.
http://www.lezardnoir.org
Je vous en dirai deux mots quand on me les aura rendus, histoire d'avoir le dessin sous les yeux. En tout cas c'est du bon.