L’Opus Dei
1- PrésentationNom complet : La Prélature de la Sainte-Croix et Opus Dei.
Date et lieu de naissance : octobre 1928 en Espagne
Fondateur : L’Abbé Josemaria Escriva de Balaguer y Albas.
Contexte d’apparition : En 1908, les jésuites espagnols créent l’Association catholique nationale de propagandistes, une association de laïcs catholiques dont le but affiché est d’influencer directement la vie publique et politique.
L’abbé Escriva crée une réplique en 1928, l’Opus Dei (« œuvre de Dieu »), soucieuse de toucher les élites dans un but uniquement spirituel.
En 1934, Escriva publie Considération spirituelle, l’ouvrage de référence de l’Opus Dei. La même année, le premier centre de l’œuvre ouvre à Madrid : l’organisation compte alors huit prêtres et une dizaine de laïcs, des étudiants.
Le 28 mars 1939, le générale Franco prend le pouvoir en Espagne.
En 1941, l’évêque de Madrid fait de l’Opus Dei une « pieuse union », première étape vers une reconnaissance officielle.
Doctrine :L’Opus Dei demande à ses membres de rechercher l’état de sainteté dans leur milieu socioprofessionnel d’origine. On ne peut pas vraiment parler d’intégrisme, puisque l’Opus Dei reconnaît le concile Vatican II et l’autorité du Pape, mais on peut utiliser le terme d’ « intégralisme » puisqu’il s’agit d’une conception intégrale de la religion, une orthodoxie pour laquelle le spirituel prime sur le temporel.
L’Opus encourage les sacrifices volontaires, les mortifications corporelles et l’esprit de pénitence. La prélature prône le culte de la confession.
Organisation et hiérarchie :Les membres de l’Opus se divisent en deux grand groupes.
Les « numéraires » sont des prêtres ou des laïcs célibataires qui résident dans les centres ; ils s’occupent de la formation.
Les « numéraires » auxiliaires sont des femmes qui se chargent des tâches domestiques.
Les « sur-numéraires », sont, eux, des laïcs, qui viennent dans les centres pour prendre part au culte, se confesser et assister à des conférences ; ils représentent la grande majorité des membres de l’Opus Dei (près de 98%, avec autant d’hommes que de femmes).
Nombre de membres actuels : 80 000 membres dont environ 1 400 en France au milieu des années 90.
Pays/régions concernés : l’Espagne (30 000 membres), l’Italie (6 000) et l’Amérique Latine (30 000).
Membres connus : Un nombre importants des ministres de Francon étaient membres de l’Opus Dei.
Opposants déclarés : A l’intérieur même de l’Eglise, les jésuites restent les grands rivaux de l’Opus Dei. En dehors de l’Eglise, le « Centre de réinsertion, orientation et assistance aux membres des sectes » de Barcelone affirmait en 1988 s’être occupé d’anciens membres de l’Opus Dei au même titre que d’ancien membres de sectes « classiques ».
Aujourd’huiEn 1982, le pape Jean-paul II fait de l’Opus Dei une prélature personnelle, c’est-à-dire composée de membres du clergé séculier avec un statu propre.
En 2002, Escriva (mort en 1978) est canonisé.
Entre temps, l’Opus Dei a crée plusieurs universités privées où les étudiants reçoivent un enseignement classique empreint de théologie.
L’Opus Dei est régulièrement accusée par d’anciens membres, ou par d’anciens prêtres, de favoriser les comportements sectaires. Sont ainsi remis en cause un culte excessif de la personnalité de son fondateur, la confiscation des biens des numéraires ou la soumission aveugle au directeur spirituel.
La commission parlementaire belge à placé l’Opus Dei sur la liste des sectes.
2- Ce que dit le Da Vinci Code« L’Opus Dei était devenu une organisation planétaire, l’œuvre catholique qui connaissait la croissance la plus rapide mais aussi la plus solide financièrement » (page 40, éd. J.-C. Lattès).
L’Opus Dei est introduit dès la première page du Da Vinci Code. Le préambule intitulé « Les faits » présente en effet, en parallèle, « la société secrète du Prieuré de Sion » et l’Opus Dei. Contrairement à ce qui est indiqué, le Prieuré de Sion n’a pas été fondé en 1099 : c’est une supercherie forgée de toutes pièces dans le milieu des années 1960 par quelques personnages douteux. En revanche, l’Opus Dei existe bel et bien.
L’Opus Dei et les moinesTout le long du récit, un membre de l’Opus Dei est présenté comme un moine – ou plus exactement comme une horrible caricature de moine.
D’une façon générale, ils ne se comportent en aucune manière comme le Silas du Da Vinci Code.
Le Da Vinci Code présente en fait une image exactement inversée de l’Opus Dei.
L’Opus Dei et le crimeLe Da Vinci Code prête à des membres de l’Opus Dei des comportements criminels : assassinats, recours à la coercition, détournement de fonds, etc. Tout serait à leurs yeux justifié dès qu’il s’agit des intérêts de Dieu, de l’Église ou de l’Opus Dei. Le Da Vinci Code présente en outre l’Opus Dei comme avide de pouvoir et de richesse.
L’Opus Dei décrit comme une secteDans plusieurs pages du roman l’Opus Dei est dépeint comme une secte, recourant à des méthodes de coercition à l’encontre de ses membres, cultivant le secret, critique envers l’autorité ecclésiastique.
Le Da Vinci Code affirme avec une certaine emphase que l’Opus Dei pratique le « lavage de cerveau », la coercition, et pratique un « recrutement agressif », l’assimilant ainsi à un groupe sectaire.
L’Opus Dei et les femmesLe livre prétend à tort que le siège mondial de l’Opus Dei est à New York, alors qu’il est à Rome. Il dit à propos du siège de l’Opus Dei aux États-Unis : Les hommes entrent par l’entrée principale qui donne sur Lexington Avenue. Les femmes rentrent par une petite rue. C’est inexact. Le bâtiment est divisé en deux zones séparées, l’une abritant une résidence pour femmes célibataires et l’autre une résidence pour hommes célibataires. Mais ces zones ne sont pas exclusivement réservées à l’un ou l’autre sexe. Par ailleurs, c’est la résidence féminine qui a son entrée sur Lexington Avenue. et non celles des hommes, contrairement à ce qui est indiqué dans le livre.
Le Da Vinci Code suggère aussi que les femmes membres de l’Opus Dei ont un statut inférieur à celui des hommes, et que certaines d’entre elles sont forcées de faire gratuitement le ménage des maisons masculines.
L’Opus Dei et la mortification corporelleD’après le Da Vinci Code, les membres de l’Opus Dei se livrent à des mortifications sanglantes. En réalité, bien que l’histoire de l’Église montre que certains saints ont parfois vécu des formes extrêmes de pénitence, les membres de l’Opus Dei se tiennent loin de ces pratiques.
La description du cilice et de la discipline dans le Da Vinci Code est totalement extravagante. L’utilisation qui est faite de ces pratiques dans l’Opus Dei ne peut causer aucun dommage à la santé, conformément à ce que recommande l’Église dans ce domaine. En outre, la pénitence est pratiquée par amour de Dieu et désir d’imitation du Christ, et non en vertu d’un sentiment de culpabilité, de haine de soi ou d’auto-punition.
L’Opus Dei et la banque du Vatican.Le Da Vinci Code dit que l’Opus Dei a obtenu son statut de prélature personnelle en échange de sa contribution au « renflouement » des caisses de la banque du Vatican.
La canonisation du fondateur de l’Opus DeiLe Da Vinci Code prétend que l’Église a détourné ses règles de canonisation en mettant le fondateur sur une « voie express » pour qu’il soit déclaré saint plus rapidement.
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source et plus d'information : Sciences et Vie/ Hors série et le site de l'Opus Dei [VDN préfère ne pas donner le lien vers leur site mais vous pouvez toujours y jeter un oeil])