Les meneurs de loups ont toujours existé dans les traditions de nos régions. Ils ont fasciné autant qu’ils ont effrayé. On les disait sorciers, loups-garous, damnés car ayant fait un pacte avec le diable. Dans la littérature, il a fait l’objet de nombreux romans : Marie la louve (Seignolle), le Meneur de loups (Alexandre Dumas, Gervais Pomerleau, Henri Pourrat), la Meneuse de loups (Joseph Poth), Franz le meneur de loups (Seille-Aubac),…
Le meneur de loups, Alexandre Dumas
An 1780. Thibault est un pauvre sabotier. Son père, qui lui a fait donner une éducation au-dessus de sa position, a fait naître en lui une convoitise irrépressible et un sentiment d’injustice contre le sort qui l’a fait pauvre. Alors quand le Diable tentateur, qui s’incarne une fois par an sous la forme d’un loup noir, se réfugie chez lui… la tentation s’annonce irrésistible. Thibault signera-t-il ce pacte susceptible de faire de lui un seigneur riche... mais maléfique ? »
Pour lire le roman :
http://www.dumaspere.com/pages/biblio/sommaire.php?lid=r45
Marie la louve, Claude Seignolle
«Marie est amoureuse de Martin au déplaisir des parents de ce dernier. La rumeur qui entoure Marie n'est pas non plus sans venir renforcer la méfiance des parents de Martin. On raconte que lorsqu'elle n'était encore que bébé, un homme étrange était venu, au cœur de l'hiver, demander à ses parents nourriture pour lui et ses bêtes. Les parents de Marie, découvrant avec horreur que les bêtes en question étaient des loups, se rappelèrent aussitôt la légende du Meneur de loups ! Dans les campagnes, le meneur de loups est un sorcier qui possède la puissance de fasciner les loups et de s'en faire suivre. On pense qu'il a pactisé avec le diable, qu'il a le pouvoir de se changer en loup-garou, et la faculté de guérir les morsures des loups.
Pas question de lui déplaire. Une fois le repas pris, le meneur demanda à les remercier et transmis à Marie le don de guérir les morsures de loups:
"L'a point mangé de viande, votre fille? demande le meneur à la cantonade. (...) Il marque le silence d'un silence, et, prenant la petite main de l'enfant, la met dans la gueule du louveteau. (...) Maintenant, le meneur parle avec gravité :
[size=12]- T'as le don, Marie... tu comprendras les loups, tes mains pourront barrer et guérir les morsures faites par eux... Tu mâcheras du pain pour faire la bouillie qui guérira... tu la poseras sur le mal... ça sera une sorte de médicament... Seulement, souviens-toi, tu perdras le don à ma mort..."
Le guérisseur qui a pris la suite de Marie, en regardant le gamin maintenant guéri, a été étonné du pouvoir de Marie, supérieur au sien. Il s'estime moins puissant qu'elle, décidément dangereuse. Marie n'est pas seulement la victime de la mentalité des villageois, mais aussi l'objet des machinations des Maugrain, qui ne veulent pas d'elle comme belle-fille. Et de celles d'un amoureux éconduit. Leurs ragots susciteront des ravages dans le village.»
Et l'histoire de se construire autour de la légende, de nous confronter à la dureté et la folie des hommes. A bien y réfléchir, le livre nous pose la question suivante : quelle morsure est-elle la plus dangereuse, celle du loup ou celle de l'homme qui colporte mensonge et infamie ?
Hermeline et le Meneur de loups, Christian Havard
« Les loups, les loups ! Nous avons été attaqués par une meute de loups dans le chemin de Bataille ! - Des loups ? s'écrient les villageois réunis autour des quatre hommes. - Oui, des loups, mais des loups conduits par un homme. Un homme avec un étrange chapeau vert. - Un homme ? s'écrient à nouveau les villageois. Qui est ce mystérieux " Homme au chapeau vert " ? D'où viennent ces loups qui menacent le village ? Monsieur le Comte réussira-t-il sa battue ? Hermeline sauvera-t-elle son " petit monde " ?
Le meneur de loups, Henri Pourrat
"Gévaudan, pendant que la Bête sévit.
Palheyre, surnommé Bégou, du village de Pontajou, se réveille une nuit et sort au clair de lune. Et il voit, tout près, dans le ruisseau du Pontajou, un homme grand, couvert de poils, qui se trempait dans l'eau, en sortait, s'y jetait à nouveau, en ressortait. S'apercevant qu'il est épié, l'homme saute pour de bon hors du ruisseau, se change au même instant en bête et s'élance vers Bégou…Celui-ci a juste le temps de verrouiller sa porte !
Cette créature est Antoine Chastel, le second fils de Jean Chastel, " Cet Antoine velu, bourru, effrayant de solitude, sauvagement terré au milieu des mâtins et des loups " Il fait partie de ces mystérieux loups-garous, qui " reçoivent une peau de bête et le pouvoir de se changer en bête ". Mais est-ce vraiment lui qui tue ?
La vraie bête, si ce n'est pas lui, est manœuvrée par ce mène-loups, ce sorcier…Qui la dépêchait à tel ou tel dans les villages, qui l'envoyait hurler devant la porte ou se dresser sur ses pattes dans l'embrasure des fenêtres…"