Première ou troisième personne ?

je ne sais pas si cette question se pose au moment d'écrire, ou si c'est une évidence dés le départ, mais au moment de la lecture celà change incontetsablement la façon de raconter, de narrer, et notre rapport au personnages, le principal avant tout et les autres ensuite.

Alors que préférez vous: les romans écrit à la première personne ou ceux écrits à la troisième ?
Essayez aussi de citer les exemples les plus réussis que vous ayez lu, et dont le choix de l'une ou l'autre écritures, a apporté un plus à la lecture!

Je préfère de beaucoup les romans écrit à la troisième personnes. D'une part, par ce que je n'ai jamais eut la chance de tomber sur de livres bien écrit à la première personne. Ils semblent toujours baclés, comme si l'auteur avait utilisé la méthode la plus facile sans vraiment cherché à obtenir un bon résultat. D'autre part, un livre écrit à la troisième personne permet plus facilement de s'identifier à l'ensemble des personnages, sans se limiter au personnage principal.

Les deux ont naturellement leurs charmes et attributs.

Mais je trouve que l'utilisation de la première personne rehausse le portrait psychologique du narrateur et en fait ainsi un personnage plus consistant. On vit avec le personnage, du point de vue du personnage, les aventures qu'il rencontre.

Selon le moment, je pense qu'il faut savoir alterner les deux. Il est toujours bien de se prendre pour Dieu, bête égocentrique que nous sommes.

Respects.

Je suis d'accord avec Stavroguine.

Il est difficile de faire un choix tranché entre les deux options. Cela dépend totalement de la volonté d'approche narrative, et au final du talent de l'auteur.

Bref, un bon livre ou un mauvais livre n'est pas sous-tendu particulièrement par cela.

A l'image du cinéma, des alternances de gros-plans et de plans larges offrent souvent une dynamique narrative intéressante.

Seulement certains romans ne searient pas perçus de la même manière, n'auraient pas le même impact sur nos imaginations si on les avait ecrit à la première ou à la troisième personne.

Prenez les aventures d'Anita Blake, écrits à la troisième personne ça n'aurait pas autant de charme, peut être pas du tout d'ailleurs!

Je dirais la première personne parce qu'on s'identifie plus facilement au personnage principal mais comme ça a déjà été dit tout dépend de l'histoire et de la façon d'écrire. Tu n'as pas non plus parlé des narrateurs omniscient, ce qui donne aussi une autre dimension.

Moi, je préfère les romans écrits à la deuxième personne...

Les Gardiennes

Personnellement je ne fais pas de préférence pour un type de narration ou un autre. Chacun à son intérêt. J'apprécie autant un roman écrit à la première personne comme La Chute de Camus (certes vu qu'il est écrit comme un long monologue c'est un exemple à part) ou les Sherlock Holmes de Conan Doyle, qu'un roman écrit à la troisième personne comme le American Gods de Neil Gaiman.

Selon moi, que le roman soit écrit à la première ou troisième personne importe peu. La technique est un moyen et non une finalité (comme en musique). Le type de narration choisi par l'auteur n'influence pas selon moi la qualité ou l'intérêt d'une oeuvre. La Chute est une oeuvre à la première personne excellente parce qu'elle a été écrite avec un style à part (c'est du Camus quand même), non parce qu'on se trouve en présence d'un narrateur-acteur.

Enfin ce que j'en dis...

Vladkergan a écrit:

Le type de narration choisi par l'auteur n'influence pas selon moi la qualité ou l'intérêt d'une oeuvre

Justement, au delà d'une préférence pour l'un ou l'autre, ce que j'essayes de mettre en exergue c'est que celà change si ce n'est l'oeuvre elle même, le perception que l'on a d'elle, une influence de la forme sur le fond.

Tu as cité l'exemple du detective de Baker street. Le Dr Watson fait office de narrateur, il n'est pas omnipresent et encore moins omniscient, de ce fait nous ne savons que ce qu'il sait, nous voyons l'aventure de son point de vue et Sherlock garde une certaine aura mystèrieuse, nous ne voyons sa mécanique interne que lorsqu'il consent enfin a faire sa démonstretion et nous faire suivre le chemienement de ses idées.

Si ces récits eurent utilisé la première personne, je doutes que celà eue le même effet, la même force!

Je ne dis certes pas le contraire (je pense que si le récit des aventures avait été de la patte de Holmes, cela aurait été autrement plus froid, plus "mathématique", parce que cela aurait du coller au personnage).

Chercher à savoir si un récit écrit à la première personne suscite plus d'intérêt qu'un récit écrit à la troisième personne est une fausse question selon moi. Le plus intéressant n'est pas de savoir ce qu'aurait été un récit avec une narration différente, mais bien pourquoi l'auteur à choisit précisémment ce point de vue.

C'est exactement de celà que je parle, et le fait que la narration sortrant de la bouche de Holmes soit froide ou mathématique ne m'intéresse pas.

Ce que je veux dire c'est qu'au delà du changement de style que celà impliquerait, on serait de l'autre côté du miroir (chose qu'a fait Anne Rice avec ses vampires) et donc une grande partie du mystère du personnage s'évaporerait et se diluerait dans le fog londonnien ( Et je ne parle même pas du Hiatus).

Holmes n'aurait pas pu être plus charismatique que sous le regard tantôt admiratif, tantôt intrigué de Watson, qui nous exhorte (certes de manière non formulée) à partager cette fascination respectueuse pour l'énigmatique personnage.

Mea culpa, Croc, en plus c'est très bien comme nom, Les Gardiennes.

Je préfère la première personne, qui met le lecteur plus dans "l'action".Sans dénigrer les récits à la troisième personne, selon l'un ou 'autre choix, je crois que la même histoire racontée à la première personne ne fera pas ressortir les mêmes choses qu'à la troisième.
Les deux apportant des choses intéressantes.

Dur dilemme que de choisir entre la première et la troisième personne.
Quand on écrit aussi, ce n'est pas toujours facile, il faut savoir à peu près l'ambiance que l'on veut mettre dans ses lignes, si on veut entraîner le lecteur au plus près des évènements, les faire vivre, ou au contraire si c'est un grandiose spectacle qui ne peut s'aprécier de trop près.
J'ai voté pour la première personne, mais, bien-sûr, j'apprécie aussi la troisième. Seulement la première personne permet de mieux plonger au coeur de l'histoire, de ressentir une certaine empathie avec le personnage principal, de mieux le comprendre et donc de mieux le suivre.
La première personne implique l'histoire d'un homme racontée par cet homme, comme un témoignage, et renforce la vision réaliste du roman. Même si on l'oublie quand elle est racontée à la troisième personne, l'histoire demeure histoire, conte, fable empreinte d'imaginaire.
Dans la troisième personne, on ne fait qu'assister aux évènements sans être complètement plongé dedans. On sait inconsciemment que ce n'est qu'une histoire. Dans la première personne, on les vit. La limite inconsciente est reculée.

Et puis, l'utilisation du "Je" est le propre des romantiques.

Je préfère les romans à la troisième personne, je les trouvent plus faciles à lire...

désolé, moi je n'arrive pas a faire un choix entre l'un deux, c'est impossible!!!
j'aime autant les ecrits à la premiere personne qui me permettent de rentrer dans la peau du héros, que les écrits à la troisieme personne qui me donne une vision globale de l'histoire...mais bon je pense que beaucoup d'autre on developpé cet épineux dilemme avant moi...il ne me reste qu'a dire une chose :

Il faut de tout pour faire une bibliothèque

J'aime les deux bien que je préfère la première personne. Ca fait un peu journal intime.

J'ai une affection particulière pour la troisième personne. Pour moi un roman est un mélange de réalité et de fiction, une part de nous même mélangée à du rêve. Je pense donc que même si on parle d'une partie de nous-même, il faut prendre du recul. La troisième personne me semble donc plus appropriée.

J'ai eu Marguerite Yourcenar au téléphone ce matin, elle voulait s'exprimer sur ce sujet - épineux s'il en est - de la première ou troisième personne, et se trouva forte à propos, venant d'achever l'écriture de son roman Mémoire d'Hadrien. Je lui dis alors qu' Adrien n'est pas mal non plus, mais bien entendu, il n'allait pas dans ce roman, n'étant pas fils de Trajan conquérant des Parthes.
Elle m'avoua avoir cherché à faire le portrait d'une voix dans cette écriture, mais comment dès lors la rendre prégnante aux lecteurs et lectrices ? Première personne ? Troisième ?
Elle finit par me dire :

Citation :

Si j'ai choisi d'écrire ces Mémoires d'Hadrien à la première personne, c'est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même. Hadrien pouvait parler de sa vie plus fermement et plus subtilement que moi.

Yourcenar ou l'écriture intelligente.

Mémoire d'Hadrien a été achevé en 51...
Serais-tu réellement d'un autre temps, Sans merci ?

Comme Marguerite vient à propos... Figurez-vous que pour moi le hasard traça le chemin inverse, que l'écrivain interrogeant la subjectivité croisa ma route quelques temps avant ce topic. Comme je ne crois pas devoir trahir son identité, je l'appelerai V. T. Il y a quelques semaines, donc, V. T. m'envoya sous le pli de la confidence, les premières pages de son nouveau roman. Sublimes. Mais, revenue de ce sublime, du moins lui intimant de rester sage et de se blottir dans un coin, je fus soudain surprise de constater que la narratrice (teur ?) s'exprimait à la deuxième personne ! Incroyable, cela ne m'avait pas frappée immédiatement ! Et pourtant ! Ce n'est pas courant... "Tu", disait l'instance narrative, "tu" dressait-elle le portrait des impressions intimes du personnage, "tu" pour délier les pensées, les déplier délicatement... Magiquement, le "je" substituait le "tu", comme l'évidence qu'il n'y a pas de "je" sans "l'autre" et de "tu" sans soi.
C'était aussi, entre les lignes, la référence non-dite à un "je" rêvant, dessinant l'autre, le cherchant, peut-être...

Mais si je remonte plus loin l'entrelacs de mes lectures, je me souviens ce scribe qui s'adressa à moi d'une manière qui me donna le vertige. Je ne su plus très bien qui était le narrateur, qui du scribe, du narrateur dont le scribe rapportait les propos...de moi-même...et dans ce dernier cas, qui était le lecteur et l'histoire de qui racontait-on, finalement ? La mienne ? Ce "je" comportait tellement de facettes...

Citation :

Car je suis un livre, et non pas celui qui écrit : tout le monde doit en être bien averti. J'ai ouvert mes pages et ai laissé les autres y écrire ce qui leur passait par la tête. Je n'ai rien écrit moi-même ; celui qui a écrit est un autre ; vous êtes en train de lire ce qu'on a écrit sur moi. Mais vous aussi, vous êtes le livre, vous êtes mon livre puisqu'en me feuilletant, vous-vous êtes feuilletés vous-mêmes. Je ne suis que votre curiosité éveillée.

Les Saisons en Enfer du jeune Ayyâz, Reza Baraheni

Citation :

Si j'ai choisi d'écrire ces Mémoires d'Hadrien à la première personne, c'est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même. Hadrien pouvait parler de sa vie plus fermement et plus subtilement que moi.

... Il y a du Rimbaud là-dedans ; en lisant cette citation j'ai eu en mémoire le fameux "Je est un autre"...

Pour ma part, je ne trancherai pour aucune personne. J'ai lu d'excellents ouvrages écrits à la 1ère, à la 3ème et même à la 2ème personne. Tout dépend de l'usage qu'il en est fait, du type de narration voulu et de la focalisation souhaitée par l'auteur.

En parlant d'ouvrages à la 2ème personne, j'ai fait étudier à certains de mes élèves qui l'avaient au bac, le fameux roman (auto)biographique de Charles Juliet, Lambeaux, où le narrateur utilise le "tu" pour retracer le parcours de ses deux mères, biologique et adoptive.
D'un point de vue personnel, ce "tu" m'est allé droit au coeur. C'est un "tu" qui nous parle directement et avec lequel on s'identifie aisément ; je me suis, pour ma part, retrouvée dans certains passages, et ce non sans verser quelques petites larmes (et pourtant, croyez-moi, il faut une bonne dose de pathétique pour qu'un bouquin réussisse à toucher mon coeur de pierre, lol)...
Bref, l'utilisation du "tu" lorsqu'il est bien employé, participe à la création d'un certain vertige où se mêlent et s'entre-mêlent à la fois auteur, personnage, narrateur et lecteur....