Bruno Pelletier se dit prêt à relever le défi Dracula
Bruno Pelletier espère gagner le pari risqué de ressusciter à son tour, sur scène, le mythe Dracula. Ses efforts, et ceux de son équipe, convergeront, en février prochain, vers la concrétisation d’un vieux rêve, qui peut aussi bien aboutir au succès comme à l’échec. De cela, l’artiste est conscient.
Venu rencontrer la presse pour mousser la bande originale de ce spectacle toujours en gestation, Pelletier admet, en entrevue, avoir osé un projet audacieux, dans lequel il a injecté ses économies, parce qu’il y croit dur comme fer.
En 2003, après la tournée Un monde à l’envers, le populaire chanteur s’est retrouvé devant un choix difficile : soit répéter le même mouvement en retournant en studio, soit briser la routine en s’embarquant dans une folle aventure.
Entouré de gens d’expérience, d’artisans réputés dans leurs domaines respectifs – on pense notamment à l’auteur Roger Tabra, au compositeur Simon Leclerc, et au critique de théâtre Richard Ouzounian – Pelletier s’est donc approprié le récit de Dracula, qu’il a extirpé du folklore gothique, pour le parachuter dans un futur rapproché, tournant ainsi le dos à des codes et des règles définis.
Au cinéma comme sur les planches, des dizaines d’avortons ont déjà piétiné le sol qu’a foulé le Dracula de Bram Stoker. Et comme Pelletier ne souhaitait pas emprunter le même itinéraire, il dit avoir plutôt poussé pour un livret qui parlerait dans un autre sens, et qui définirait ce qu’est l’horreur à l’époque actuelle.
La comédie musicale de Pelletier fera donc passer au premier plan les préoccupations d’aujourd’hui. Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est ce que de souffrir à notre époque ? Avec Dracula : entre l’amour et la mort, l’artiste tentera un parallèle entre les thèmes abordés par Stoker et les enjeux des temps présents. Des personnages en quête de sens, en quête de vie, tous exposés à la violence et à la destruction au contact du comte Dracula, tenteront tant bien que mal de se reconstruire.
Pelletier se sent fébrile à l’approche du grand jour. Un sentiment d’excitation l’anime d’ailleurs lorsqu’il discute de ce bébé dont il devrait accoucher le 31 janvier, à Montréal. Pour le moment, la troupe, menée par Pelletier (Dracula), et composée de Sylvain Cossette (Jonathan), Daniel Boucher (Renfield), Andrée Watters (Mina), Pierre Flynn (Van Helsing) et Gabrielle Destroismaisons (Lucy) expérimente sur scène, afin de s’approprier convenablement l’espace.
Une quinzaine de personnes, tout au plus, oeuvrent actuellement à faire de ce déploiement musical une réussite. Car si l’entreprise bénéficie de bons moyens grâce à la présence de la machine Zone 3, reste que Pelletier a pris le pari de ne pas aller dans la démesure. Sa comédie musicale se distinguera par sa sobriété. Le chanteur promet qu’il ne donnera pas dans le boursouflé. L’émotion, assure-t-il, rendra ce spectacle vertigineux. Pelletier espère toucher la vérité en laissant la place à l’humain.
En entrevue, le chanteur rappelle aussi que le disque tiré de ce spectacle à venir, et qui trône déjà en tête du palmarès québécois de meilleures ventes d’albums, se veut une légère mise en bouche. Les 13 chansons présentées offrent un bref aperçu de l’étendue du registre et de la diversité des courants musicaux qui seront abordés sur scène. Réceptif à une certaine tradition, Pelletier dit pousser pour un collage musical qui alternera entre le drame lyrique et la comédie musicale moderne, entre le classique et le pop. Et, croit-il, tous ces genres, qui, sur disque, donnent un produit hybride, s’entrechoqueront pour le plus grand bonheur du public. À en juger par les premières réactions, celui-ci risque certainement d’être au rendez-vous.
Dracula - Entre l'amour et la mort
prendra l'affiche du Théâtre St-Denis à compter du 31 janvier 2006, puis sera présenté au Grand-Théâtre de Québec, dès le 1er juin 2006.
Info pechee sur : http://www.matin.qc.ca/Showbizz_Quebec.php?article=20050914165859