La sélection de films vampiriques/lycanthropiques de cette annéeAfter Dark Originals: Prowl (9-04)Enterrée dans sa bourgade de culs-terreux alors qu’elle vient d’avoir 20 ans, Amber en a marre. Imaginez un peu de rester un pietrebaiseur (on parle des habitants de Pietrebais ici !) toute votre vie, alors que la cosmopolite Bruxelles et ses grosses boules vous font de l’oeil ! Pareil pour Amber, qui a décidé d’aller se faire déniaiser à Chicago et de vivre l’American Way of Life à fond ! Yeeaah !! Elle embarque alors avec ses amis pour un road trip long de 753 mètres, juste le temps pour le moteur de surchauffer et de lâcher à la sortie du patelin… Heureusement pour eux, un routier conciliant est prêt à les emmener jusqu’à destination, à condition qu’ils se fassent discrets dans la semi-remorque. Dangereux ? M’enfin, vous regardez trop de films ! Le voyage se décline joyeusement en pétards, alcool et séances de touche-pipi. Par contre, une fois arrivés, c’est le désenchantement : jamais ils auraient cru que l’Eldorado tant espéré était juste un entrepôt abandonné avec des habitants très nerveux – trop de Gatorade au rhésus positif – et des gueules à faire regretter la consanguinité de leur patelin. Et si c’était pas Chicago finalement ?
Premier film de la série produite par After Dark (le deuxième projeté au Bifff étant Seconds Apart), Prowl a tout du syncrétisme horrifique : Syversen le Norvégien réalise son premier film U.S. (son premier long, Manhunt, a visiblement séduit beaucoup de monde), Courtney Hope joue à chat perché chez elle avec des monstres hybrides et l’Anglais Bruce Payne (Passager 57, Highlander : Endgame) endosse le singlet du laquais vicelard. À vos marques… Fuyez !!!
Ferozz: The Wild Riding Hood (Molina's Ferozz) (10-04)Mère Grand est une véritable peau de vache, aussi dévoyée qu’une radasse mycosée : elle ne cesse de brimer sa belle-fille Dolores, enjoignant même son fiston Lucio de la trousser sur la table à manger entre le dessert et le fromage. Le tout devant les yeux terrifiés de Miranda, sa petite fille, et Dully qui est – comment dire ? – une erreur de golfeur débutant, pour parler fleuri. En effet, Lucio a visé le mauvais trou et a confondu sa mère et sa femme. Deux ans plus tard, Lucio a passé l’arme à gauche, Mère Grand est reléguée dans une cabane au fond de la jungle et Dolores peut enfin respirer tranquille avec sa fille et l’oncle Innocencio – seul loup blanc psychologiquement stable dans cette famille, à ceci près qu’il kiffe le ***. Le temps passe paisiblement : Dully s’asticote à heure fixe devant des nymphettes et Miranda cultive en secret sa névrose de nymphomane en herbe. Jusqu’au jour où Dolores décide de l’envoyer chez Mère Grand avec un panier de provisions : Miranda enfile à contrecoeur sa cape rouge sang et part seule sur un chemin semé d’embûches. Une chose est sûre : elle va voir le loup. Mais lequel ?
Si Charles Perrault avait lu le Lolita de Nabokov avant d’écrire son Petit Chaperon Rouge, il y a fort à parier que Jorge Molina et lui se seraient entendus comme larrons en foire ! Prof de cinéma à Cuba et fan absolu de films d’horreur, Molina injecte dans ce conte universel une dose de symbolisme et d’érotisme – qui n’auraient pas déplu à Walerian Borowczyk, provocateur cul(te) du cinéma rose – et balance une œuvre féroce aussi dérangeante que la fidèle gastro du pays.
Stake Land (13-04)Après le passage d’un virus qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de ravager l’humanité, la monde a définitivement changé de gueule : si le passé appartenait à ceux qui se levaient tôt, l’avenir quant à lui appartient désormais à ceux qui se couchent tôt. Parce que la nuit, mes enfants, elle est devenue infréquentable, à moins d’être un zombie porté sur le Bloody Mary sanguinolent ou un vampire qui a oublié de se limer les canines. Pendant la journée, les rares survivants ne sortent que pour changer de cachette et se terrer comme des animaux apeurés. Martin fait partie de ces froussards tremblotants, et son espérance de vie aurait certainement frôlé la demi-heure s’il n’avait pas croisé le chemin d’un chasseur de vampires nommé Mister (et boule de gomme, tatata…). Ce dernier le prend sous son aile et l’emmène avec lui vers le Nouvel Eden, lieu mythique épargné par cette folie carnassière. Sur la route, ils rencontrent une jeune femme enceinte ainsi qu’un autre rescapé qu’ils embarquent dans leur périple. Mais ils vont rapidement se rendre compte que le fameux slogan « plus on est de fous, plus on rit » est un très gros bobard…
En 2007, Jim Mickle nous avait fait le plaisir de venir présenter son premier film, Mulberry Street, au BIFFF. Quatre ans plus tard (il sait se faire attendre, le bougre !), il revient avec un western post-apocalyptique agrémenté de vos doudous préférés : des zombies et des vampires prêts à bouffer Nick Damici – acteur principal et co-scénariste du script. Yippee-ki-yay, motherf… !
Midnight Son (Midnight Son) (14-04)Jakob a bientôt vingt-cinq ans et toutes ses dents, et c’est rien de le dire ! Aussi pâle qu’une cuisse de nonne car allergique aux sunlights (et pas seulement des tropiques), il bosse comme gardien de nuit et passe le reste de son temps à fuir la lumière du jour en peignant des couchers de soleil – expression freudienne d’une carence évidente, n’est-ce pas !? Traquant désespérément le contact dans un bar miteux à la fin de son service, Jakob y rencontre Mary, une jeune paumée qui adore se repoudrer le nez pour se sentir belle de l’intérieur. Il sent en elle une fragilité qu’il connaît bien (faut dire qu’il est tellement gringalet qu’un ventilateur un peu trop puissant serait une arme mortelle pour son gabarit) et sauterait bien les préliminaires si son corps ne faisait pas des siennes depuis quelque temps : la tripaille en débâcle chronique, Jakob croit être anémique et se met aux godets de sang pour enfin pouvoir croquer la vie – et le reste – à pleines dents.
Valeur sûre des effets spéciaux, Scott Leberecht a notamment sévi sur des grosses productions telles que Sleepy Hollow, Spawn ou encore l’Effaceur (Schwarzie et ses deux gommes). Pour son premier long, il prend le risque de s’engouffrer dans la brèche des vampires, dominée ces derniers temps par la trilogie asexuée de Twilight. Heureusement pour nous, il lorgne plus vers le bon vieux Martin (1977) de Romero en décrivant une condition débilitante et tragique plutôt que le stéréotype gothico-romantique qui pullule sur nos écrans !
Website: http://www.midnightsonmovie.com/
True Blood Season 3: Bad Blood (episode 1) (+ Beautiful Broken (episode 2) (18-04)Grâce à l’invention d’une forme de sang synthétique appelé Tru Blood par des scientifiques japonais, les vampires ont enfin pu faire leur coming out et s’intégrer plus ou moins sans accrocs au monde des humains. Sookie, serveuse dans un bar de la petite ville de Bon Temps, se sent marginalisée à cause d’un don qui est en fait une véritable plaie : elle entend toutes les pensées des gens. À l’exception de Bill Compton, un charmant vampire en pleine force de l’âge (à peine 200 ans), qui fréquente son bar. Une romance tumultueuse et passionnée commence entre Sookie et Bill. Dans la première saison, notre charmant couple pistait un tueur dont les victimes étaient toutes des proches du frère aîné de Sookie. La deuxième saison se focalisait sur la disparition d’Eldric, un vampire de 2000 ans, et l’implication probable d’une église intégriste qui voyait d’un très mauvais œil cette nouvelle mixité entre vampires et humains. Pour la troisième saison, bonne nouvelle : Sookie a enfin accepté la demande en mariage de Bill. Mauvaise nouvelle : le prétendant est introuvable…
Le BIFFF, en collaboration avec BeTV, vous offre l’opportunité de découvrir en avant-première exclusive les premiers épisodes de la troisième saison de True Blood. Créé par Allan Ball (Six Feet Under) et inspiré des romans de Charlaine Harris, True Blood est rapidement devenu un phénomène mondial, permettant à HBO de surpasser l’engouement suscité par Les Sopranos. Couple à l’écran, Anna Paquin (Le Piano, X-Men) et Stephen Moyer (Quills, Priest) ont d’ailleurs succombé aux morsures de la passion pendant le tournage.
Website: http://www.hbo.com/true-blood/index.html
Source: http://www.festivalfantastique.org/