Moroiu, Moroî, Orgoï, Moroïca

Le Moroiu est un esprit pesant chez les Slaves, il serait à l'origine un enfant mort sans baptême ou mort-né. Enfants illégitimes pour la plupart, les mères tuent leurs nourrissons et les enterrent hors du cimetière.

Sept ans après la naissance, nous pouvons entendre l'âme d'un enfant crier depuis la tombe : «Baptême! Baptême!». La personne qui l'entend peut le baptiser et, donc, perdre sa nature de Moroiu si il prononce une formule baptismale, lui donne un nom ainsi qu'un morceau d'étoffe en guise de cadeau.

Si personne ne l'entend ou n'accomplit ce rite, l'enfant se change en flamme de deux mètres volant à la surface du sol. Elle tue les hommes qu'elle touche ou créée un incendie si elle entre en contact avec un bâtiment.

L'enfant est aussi capable de prendre les traits d'un chat qui se jette sur les voyageurs, d'un lévrier qui mord les gens qu'il rencontre, d'une flamme rouge qui rend les personnes muettes, folles ou malades.

Lors de l'Épiphanie et durant sept années de suite, la tombe de ces enfants est arrosée afin de les baptiser symboliquement. Le signe de la croix ne l'effraie point. Il peut prendre l'apparence d'une femme portant une étoffe de lin blanc sur la poitrine à minuit et elle défigure les personnes qu'elle rencontre.

Pour les Roumains du Sud-Ouest, le Moroiu est similaire au revenant. Les morts, devenus Moroiu, sont déterrés et les hommes tirent dans leur cœur avant de le jeter aux chiens.

En Roumanie, la tombe des Moroiu est arrosée d'un décoction d'hélianthème afin de les empêcher de sortir de leur sépulcre afin de tourmenter les vivants. Une autre manière de se préserver de ces êtres en Roumanie consistait à frotter chaque ouverture et interstice des maisons avec trois têtes d'ail empruntées à trois maisons différentes en prononçant cette formule : «Moroiu, écarte-toi de mon domaine et n'ose plus jamais revenir souiller mon lieu, mes bêtes et ma demeure, mes enfants et moi-même! Gagne des régions désertes, rentre dans ta tombe, d'où tu es venu, et n'en sors plus. Amen».

Après avoir été assassinés par leur parents, ils rejoignent les autres Moroiu. Selon la tradition, ils sont capables de faire tomber ou arrêter la grêle, la pluie ou la neige.