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 Histoire du vampirisme

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Fedrest
Apatride
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MessageSujet: Re: Histoire du vampirisme   Histoire du vampirisme EmptyMer 14 Sep 2005, 23:46

Un peu d'histoire


Le vampire a toujours existé. A ses origines une entité désincarnée, il est la peur de l'invisible, d'une menace potentielle, de l'inconnu, de l'informe. Lui-même informe, plus exactement polymorphe. On le confond facilement avec la goule ou le loup-garou. Peu importe, il est là. Dans toutes les cultures, de la plus primitive à la plus industrialisée, il est là. Il est le Voleur de Vie.

Quoiqu'il ait pu en être, le vampire n'a aujourd'hui plus cette qualité. Il s'est réduit, concentré dans un mort-vivant qui sort de terre pour sucer le sang des vivants, un Comte Dracula universalisé... Que s'est-il passé? Est-ce d'un commun accord que tous les Buveurs de Vie se sont regroupés derrière un seul des visages de leur race? Ou bien est-ce ce Nosferatu, ce "sale"... qui a vampirisé ses semblables...?

Premières traces

Mort-vivant, qui sort le nuit de son tombeau pour sucer le sang des vivants, le vampire est attaché traditionnellement aux croyances des pays slaves. Toutefois, ce mythe trouve ses origines dans la plus haute antiquité (sa première trace tangible est un vase préhistorique découvert en Perse et orné d'un dessin représentant un homme aux prises avec un être monstrueux essayant de lui sucer le sang). Pour certains, les premiers récits mentionnant des morts-vivants suceurs de sang appartiennent à la Chine du VIé siècle avant notre ère. La Grèce nous a laissé ses légendes de Buveurs de vie et de sang, ainsi que l'empire Romain, l'Assyrie, l'Egypte, la Gaule... Partout esprits, dieux et démons partagent le quotidien de l'Homme. Le Buveur de Vie a évidemment sa place, spécialité maladies étranges. Cependant il n'a pas de forme précise, il est confondu avec d'autres, fait partie de cette horde de forces inconnues auxquelles l'homme est confronté. Pour le trouver, il faut rechercher aussi bien les histoires de morts-vivants que les sacrifices sanglants des créatures surnaturelles et les récits de ceux qui augmentaient leur puissance en mangeant leur semblables. Mais ce qui fait le vampire est déjà là. On le craint. On élabore des rites funéraires destinés à combler le mort pour l'empêcher de revenir. On fait des offrandes aux dieux sanguinaires. Le monde gréco-romain eu cependant ses divinités sanguinaires, comme les "empuses" ou les "lamies" démons ou spectres suceurs de sang (qui sont communs d'ailleurs à de nombreuses civilisations). Les grecs croyaient également que les morts "préservés de toute corruption cadavérique" pouvaient sortir de leur tombe.Les prêtres cappadociens usaient de méthodes que l'on peut associer à des pratiques vampiriques. Ces prêtres-magiciens, les "belladonaires", s'entraînaient à immuniser leur organisme contre les effets de la Belladone (une plante toxique hallucinogène connue pour ses utilisations occultes). Vêtus de noir, la tête couverte d'un bonnet également noir, ils se répandaient dans les villes aux jours de fête de la déesse, se contorsionnant et mangeant la "cerise enragée" par pleines poignées. Puis ils brandissaient des couteaux, des sabres et s'infligeaient des blessures volontairement. Le peuple, pour se purifier, buvait le sang qui en coulait.

Le Haut Moyen - Age

Les premières rumeurs évoquant des morts dont le corps avait été retrouvé intact dans leur cercueil remontent au XIé siècle. Au fur et à mesure que la chrétienté se répand, la vision est plus simple : tous les dieux des autres cultes deviennent des démons.
A ce sujet, l'église chrétienne du Moyen-Age (entre le Vème et le Xème siècle particulièrement ) a eu recours, lors de la conversion d'autres cultes, à l'assimilation des principes des divinités "étrangères" , ainsi que des légendes populaires. Devenus des anges ou des saints, les dieux originels virent leurs noms relégués à un bestiaire démoniaque et leur symbolique "recyclée" - un intéressant cas de vampirisme mythologique...
A partir du Vème siècle, les "Capitulaires" condamnent à mort le paganisme, et marquent le début de la persécution de ceux qui refusent toujours le dieu unique. La population est terrorisée par les visions infernales de Jugement Dernier.
En 781, un Capitulaire saxon dénonce des cultes dits diaboliques, et interdit définitivement les festins de chair humaine et les rites magiques. Les Buveurs de Sang sont pourchassés sans distinction, disparaissent presque. Le mot d'ordre de l'Eglise est "imitation" et non "imagination". Les "concurrents" au dieu unique ont été effacés... si on ne croit plus à quelque chose, celle-ci est vouée à l'oubli.
En 1031, l'évêque de Cahors évoque dans le Concile de Limoge le premier cas de vampirisme recensé depuis longtemps. Il s'agit du corps d'un soldat qui avait refusé les Saints Sacrements, et qui était retrouvé hors de terre à chaque tentative d'enterrement dans un cimetière consacré. Le corps ne trouva la paix que lorsque des amis l'ensevelirent en terre profane.

Le XII ème siècle

Certains esprits sont persistants. Au XII ème siècle, on les adore toujours, secrètement, au foyer. Par crainte de l'église, ils n'apparaissent plus que la nuit. Les paysans isolés et sous-alimentés sont sujets à la maladie et aux visions. Les sorcières se multiplient. Les vampires aussi. Leurs apparitions sont fréquentes, au gré des circonstances. En période de crise, il faut un bouc émissaire.
Bien qu'on le confonde encore avec la goule et le loup-garou (accusé de toute façon de devenir vampire après sa mort), le vampire a envahi les royaumes unis dès le XIIé siècle, ont connu les premières manifestations de vampirisme au sens propre du terme, c'est à dire de morts-vivants qui sucent le sang : ils étaient à l'époque appelés "cadaver sanguisugus" et "Les vampires étaient devenus si nombreux qu'on dût les brûler par grappes entières". Des cas de vampirisme sont répertoriés dans "De nugis curialium" par Walter Map, de 1193, et "Historia Regis Anglicarum" par William de Newburgh, 1196. On trouve des récits sur des morts, en général excommuniés, "qui sortent chaque nuit de leur tombe pour tourmenter leur proches ou pour provoquer des morts suspectes en séries. En ouvrant leur cercueil, on trouve le cadavre intact et maculé de sang, et le seul moyen de mettre fin au maléfice est de brûler le corps après l'avoir transpercé à l'aide d'une épée". Dès 1484, l'Eglise s'intéresse à ce mythe (parution du "Malleus Maleficiarum", approuvé par le pape Innocent VIII et qui conclu à la réalité des morts-vivants). Ce n'est toutefois qu'au XIVé siècle que le vampirisme, surtout en Prusse orientale, en Silésie et en Bohême, "devient véritablement endémique". Des manifestations répétées sont signalées notamment pendant les épidémies de Peste, qui ont sans doute favorisé la croyance au vampirisme : "Pour éviter le contagion, on se hâte d'enterrer les victimes de la maladie sans même s'assurer de leur mort clinique. Que l'on trouve, quelques jours plus tard, en ouvrant un caveau de famille, des cadavres parfaitement conservés mais maculés de sang, il n'en faut pas plus pour imaginer qu'ils sont devenus des vampires, alors que les malheureux ont probablement souffert une longue et atroce agonie dans leur cercueil et se sont infligés des blessures en essayant vainement de se libérer de leur prison de bois". En France, l'une des affaires les plus célèbres fut le procès de Gilles de Rais en 1440. Sinistre personnage, bourreau d'enfants, Gilles de Rais sera associé par J.-K Huysmans dans "Là-Bas" (1891) au vampirisme. Généralement, les vagues de vampirisme correspondent à des épidémies de maladie, de la même façon que les histoires d'ogre cannibale correspondent aux périodes de famine.

Quelques Dates :

En 1337 et 1347, deux vampires furent découverts, il furent empalés puis réduits en cendres.

En 1343, Le baron prussien Steino de Retten (Lauenbrug) est soupçonné d'être un vampire.

De 1346 à 1353, une épidémie de peste noire s'abattit sur l'Europe. On croyait que la maladie flottait dans l'air comme la brume et s'abattait sur ses victimes, et qu'elle disparaissait au son des cloches de l'église.

En 1414, Sigismond de Hongrie (1368/1437) fait reconnaître officiellement les vampires par l'Eglise Orthodoxe, lors du Concile œcuménique.



Des conditions propices au développement du vampirisme
Les enterrés vivants : les guerres et les épidémies ont eu comme effet direct l'inhumation précipitée des corps, par peur de contagion ou simplement ignorance médicale. Il était fréquent que l'on enterre des gens encore en vie, mourants, comateux ou paralysés. Ces malheureux étaient retrouvés dans d'étranges conditions dans leur cercueils, ayant lutté en vain pour s'extraire de la prison de leur sépulture. Le bruit provoqué par leurs efforts désespérés, les traces qu'ils portaient à force de se débattre (corps couverts de sang, mordus, retrouvés étouffés par leur linceul) marquèrent les hommes à l'esprit superstitieux. Le vampirisme fut l'explication de cette angoissante question.

L'Europe de l'est, terrain fertile pour le vampirisme : celle-ci était alors pratiquement entièrement analphabète et de nombreux habitants vivaient coupés du reste du monde. Ils vivaient toujours "entourés" de démons en tout genre et étaient particulièrement superstitieux : l'Eglise Orthodoxe était beaucoup plus clémente vis à vis de la présence d'esprits. A l'ouest, la Raison et l'Inquisition ne laissait qu'une place inférieure à un folklore vivant.

La différence de mentalité se sent aussi en ce qui concerne le comportement face aux morts : là où les Orthodoxes reconnaissaient dans les cadavres non décomposés une marque diabolique, les Catholiques voyaient une marque de Sainteté. De même, les enfants décédés en bas âge devenaient à l'Ouest des anges, et à l'Est des vampires.
Il était également reconnu depuis longtemps à l'est que les morts "mangeaient et mâchaient" dans leurs tombes et de nombreuses sépultures ont été découvertes renfermant des corps avec des pierres ou des pièces dans la bouche, pour les empêcher de mâcher.

Deux ouvrages relatent des découvertes archéologiques attestant de tels rites funéraires : "Der Schadel von Dyhernfurth in Altschlesein", par De Boehlich (1926), et "Découvertes archéologiques de vampires sur le territoire d'occupation des slaves de l'Ouest" par Le Professeur Rudolf Grenz de l'Université. de Liepzig (1952)
Du côté de la Valachie, on tremblait encore au simple nom d'un chef d'état sanglant, qui empalait aussi facilement ses propres hommes que ses ennemis Turcs bien qu'il ne fut pas à proprement parler un vampire, Vlad Tepes (1430/1476) qui inspira Bram Stoker quatre siècles plus tard.
Tout semble n'attendre que le vampire lui-même.

Le XVIème siècle : Epidémie

Le XVIème siècle vit de nombreux échanges entre l'est et l'ouest. Les voyageurs faisaient le récit de ces créatures dont l'extermination avait presque atteint le banal à l'Ouest. La population rurale de l'est s'empressa de greffer le vampire à ses propres légendes et ses propres fantômes. Les histoires d'épidémie de vampires revinrent amplifiées de leur voyage à l'est. Le Nosferatu s'y était installé sans ennui, ayant trouvé là une source de pouvoir pratiquement intarissable.
En 1520, on recense 30 000 cas de lycanthropie (toujours confondu avec le vampire). C'est une psychose générale, et l'Eglise décide d'ordonner une enquête officielle sur ce phénomène qu'elle considère encore comme une superstition dénuée de tout fondement.
En effet, depuis le Xème siècle, l'Eglise freinait les assimilations des légendes au culte, celles-ci ayant tendance à trop le détourner de son austère but original de pureté spirituelle. Il fallait à présent des années, voire des siècles, avant que ne soit reconnu un nouveau saint, ou un miracle.
En 1552, une réforme officialise le vampire et donne les moyens de le détruire et de prévenir sa prolifération. Puisqu'on a demandé son avis à l'Eglise Catholique Romaine, elle va répondre, après bien des hésitations : les vampires sont selon elle des excommuniés, à qui Dieu refuse le repos éternel de l'âme : les symboles de la foi seront les armes contre eux. L'existence du vampire est désormais soutenue "officiellement" et au lieu d'en venir à bout, cette validation va encourager ses apparitions et "codifier" quelque peu sa destruction.
Le cas d'Erzsébet Bathory (1560/1614) fit scandale et bien qu'elle ne fût pas un monstre surnaturel, elle n'en fût pas moins une meurtrière, saignant des jeunes filles pour boire leur sang et s'y baigner dans l'espoir d'obtenir la jeunesse éternelle. En Hongrie, le procès, en 1611, de la comtesse Erzsébet Bathory eut un retentissement plus grand encore. Initiée à la magie noire, elle était accusée d'avoir enlevé et vidé de leur sang de nombreuse jeunes filles (selon l'acte juridique, près de 300 !!) : "Toutes les chroniques s'accordent à dire qu'elle prenait un vif plaisir à boire le sang de ses victimes et même à en remplir sa baignoire, dans le but de préserver le plus longtemps possible sa jeunesse et sa beauté (...). Pendant dix ans, des dizaines de jeunes filles, enchaînées dans les cachots du château, seront torturées avec raffinement et saignées à mort". Grâce à ses liens de parenté avec la famille royale, la "Comtesse Sanglante" ne fût pas condamnée à mort mais gardée en captivité dans sa chambre jusqu'à sa fin. La comtesse Bathory, qui, dit-on, "aurait continué, après sa mort, à se livrer à ses débauches sanglantes, devenant ainsi un vampire au sens propre du terme", a servi de modèle à tous les vampires de le littérature. Resté à l'abandon à la mort de la Bathory, son château de Csejthe (Haute-Hongrie), qui ,n'est pas sans rappeler le château de Dracula (en Transylvanie), passe pour maudit.

Quelques Dates :

En 1581, Lavater, dans son "Traité sur les spectres et les esprits nocturnes", dénonce les spectres et les esprits comme étant possédés par le Diable. Les vampires gagnent une variante : le Diable s'emparerait de leur corps pour perpétuer son œuvre malfaisante. Cela ne fait que renforcer l'emploi des objets du culte (eau bénite, croix, etc...)

En 1581, un dénommé Peter Stubbe est soupçonné d'être un loup-garou.

En 1597, Jacques VI d'Ecosse fait référence aux vampires dans sa "démonologie".
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Fedrest
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MessageSujet: Re: Histoire du vampirisme   Histoire du vampirisme EmptyMer 14 Sep 2005, 23:51

Le XVIIIème siècle

Après avoir espacé ses apparitions pendant près d'un siècle, le vampire perturba à nouveau les esprits en cette fin du XVIIème et une nouvelle vague de chasse aux vampires déferla, qui correspondait à peu près à l'époque des plus importantes chasses aux sorcières de l'histoire du Christianisme.
Dans les salons littéraires, on aime se faire peur. C'est la période du Gothique ou Roman noir et le diable fait partie des sujets de prédilection. Les traités de voyageurs qui sont allés à l'est où le vampire s'est "institutionnalisé", se multiplient. Dans les campagnes on tremble, en proie à une obsession morbide qui tourne à une panique réelle... On voyait des vampires partout, les polémiques concernant leur existence réelle battaient leur plein.
Il est intéressant de noter que le vampire était étudié uniquement par les "étrangers" de l'ouest, les habitants des pays de l'est sujets au vampirisme conservaient la légende malléable au gré de la transmission orale.

Enumération chronologique de publications importantes et de faits de l'époque :

En 1645, Léonne Allacci (de Cologne) assure que les vampires sont des morts dont le corps est possédé par le Diable.

En 1679, Philip Roth, de l'Université de Liepzig, écrit un traité "De masticatione mortuorum" sur ces fameux morts qui mâcheraient et les cadavres non-décomposés.

En 1694, la revue française "Le Galant" consacre un numéro spécial au vampire.

1710, épidémie de peste en Prusse.

1720 à 1723, la peste atteint Marseille.

En 1725 un dénommé Pierre Plogojowitz (Kisilona) est accusé de vampirisme.

En 1728, "De masticatione mortuorum in tumulis" par Michel Ranft (lui aussi de l'Université de Liepzig) vient contredire Philip Roth sur ses théories de morts qui mâchent, sans pour autant apporter une réponse claire.

De 1730 à 1741 une grande épidémie vampirique s'abat sur la Hongrie, la Moravie, la Serbie, la Grèce, la Lorraine...

En 1732, la "Relation d'un voyage au levant" par le botaniste Joseph Pitton de Tournefort traite du folklore de Grèce et de Hongrie, et décrit des cérémonies de "réparation" (entendre : empalement et crémation) sur ces "cadavres accusés de magie posthume".

La même année, un autre recueil, "Visum et repertum" par Johannes Fluckinger témoigne de la "réparation" de vampire. Cet ouvrage a contribué énormément à faire voyager la peur du vampire à travers toute l'Europe.

Le 3 mars 1732, dans la revue franco-hollandaise "Le Glaneur", apparaît pour la 1ère fois en français le mot "vampire". Cette publication contient une traduction du livre de Johannes Fluckinger et rapporte plusieurs cas de vampires présumés : celui de Arnold Paole (environ 1726, il aurait été mordu par un vampire avant sa mort), celui de Stana (une jeune femme enceinte morte à 20 ans en couches), celui de Miliza (une vieille femme de 50 ans de Metwett ayant été "contaminée" par de la viande d'animaux victimes de vampires) et enfin Miloch (un vieil homme de 50 ans du village de Radojevo).

Le 11 mars 1732, dans le "London Journal" le mot "vampire" apparaît pour la première fois en anglais.

En septembre 1732, un cas de vampirisme est signalé à Kisilova (près de Gradish), il s'agit d'un vieillard de 62 ans qui avait attaqué son fils.
A Vienne, 17 cadavres furent jugés pour vampirisme, condamnés, décapités et enfin brûlés.

1733, "Dissertatio de Vampiris Serviensibus", par John Jeinrich Zoft, est un traité consacré aux vampires.

En 1746, Buffon emprunte le terme "vampyr" à l'allemand, qui l'a dérivé du Serbe.

En 1751, est publié le livre qui sera longtemps la référence en matière de vampirisme : le tome 2 du "Traité des apparitions, etc..." par Dom Augustin Calmet (le tome 1 fut publié en 1749). Cet ecclésiastique a été prié par l'Eglise de faire une étude sur le surnaturel et il a entrepris de consigner toutes les légendes et les procès qu'il a pu trouver. Il conclut à l'impossibilité de l'existence des vampires et déclare que leurs "méfaits" ne sont dus qu'à la forte imagination des victimes.

1755, procès contre 7 morts en Moldavie.

1755 Dans son "Rapport médical sur les vampires", Gérard Van Swieten s'indigne contre l'ignorance des causes naturelles des prétendus phénomènes vampiriques et l'empressement de croire au surnaturel.

Entre 1749 et 1756, le Pape Benoix XIV dénonce les vampires puis se rétracte. Le rationalisme gagne du terrain, les esprits sont moins enclins à la superstition.

En 1771, le Dictionnaire de Trévoux offre une définition du vampire.
Louis-Antoine de Caraccioli (Paris) explique l'incorruption des corps par leur inhumation dans une terre particulière et conclue à la superstition.

1774, "Dissertatione sopra i vampiri", par Giuseppe Davanzati (Naple). Il décrit le vampirisme comme un phénomène semblable aux fantômes.

En 1787, Voltaire rédige son article dans leDictionnaire Philosophique. Le rationalisme a gagné la science enterre le folklore. Le Vampire, ainsi que bien d'autres créatures malfaisantes, fut relégué au rang de superstitions populaires. A fur et à mesure que la peur décroît, le vampirisme disparaît pour céder la place aux terreurs sanguinaires de la Révolution.


Le XIXème siècle : le Romantisme noir

Le Vampire n'est plus le bouc émissaire des maladies et privé de cet important moteur, il aurait dû disparaître à jamais.
Cependant, il se releva de ses cendres, au cœur de l'Angleterre du XIXème siècle alors en proie à une révolution industrielle doublée d'un froid matérialisme rigide et étouffant.
Au milieu d'une société qui réprimait tant l'âme humaine, la littérature replongea directement ses racines dans ce qui n'était plus que folklore. Le Fantastique, populaire depuis le XVIIIème, et renouant avec les démons familiers de l'âme, devint un moyen de se soustraire à cette réalité oppressante et se fit porte-parole de l'inconscient que Sigmund Freud allait bientôt mettre à l'honneur.
Le vampire se releva donc, pour prendre possession de son nouveau royaume, celui de nos peurs déguisées sous le masque de la fiction fantastique. D'abord sous la plume de Polidori ("The Vampyr", 1819 et sa suite française "Lord Ruthven et les vampires" par Cyprien Berard, de 1820), puis sous celle de LeFanu ("Carmilla", 1872).
Il fait également l'objet de quelques études (les ouvrages de Montague Summers (1880/1948) ou un article dans le Bram Stoker (1892).
Le roman, extrêmement documenté d'après les ouvrages du siècle précédent, et bien que l'auteur n'ait jamais mis les pieds en ce qui fut la Transylvanie, porte en lui la force des anciennes croyances, mais il les réduit néanmoins de façon involontaire à une caricature de ce qui fut le Voleur de Vie.

Le XXème siècle, et aujourd'hui...

Le succès du "Dracula" entraîna de nombreuses adaptations cinématographiques : du "Nosferatu" de Murnau (1922), et du "Dracula" de Ted Browing, premier film parlant sur les vampires (1931) au "Bram Stoker's Dracula" de F.F. Coppola (1992), plus d'une centaine de films sont consacrés au célèbre Comte. Cela acheva de répandre le Nosferatu et d'effectuer le remplacement des autres formes de vampires dans les esprits. Malheureusement, il tient souvent sur les écrans plus du ridicule qu'autre chose...
Le Vampire est désormais diffusé à volonté par la télévision et la littérature sous des déformations plus ou moins infantiles (Comme la série "Draculito") et cela a pour effet un conditionnement de l'esprit, une "connaissance" du mythe ancré dans l'esprit populaire. Tout le monde connaît le Vampire, sous l'un de ses dérivés, que se soit pour enfants ou par une parodie, ou les films d'horreur. Il est devenu un produit de marketing, mais son attrait mercantile traduit la fascination qu'exerce le mythe toujours caché derrière l'image médiatisée.
Le mot "vampire" est souvent employé à tort et à travers, dans des cas de criminalité sanglante ayant aussi bien trait au cannibalisme qu'à la sauvagerie ou encore à des événements politiques qui nuisent plus ou moins à sa réputation : fascisme nazi, crises économiques....
Néanmoins, John Haigh (arrété et executé en 1949) buvait bien le sang de ses victimes avant de dissoudre leur corps dans un bain d'acide.
Il arrive aussi au vampire d'être le sujet de canulars ridicules ou douteux, comme ce fait divers de mars 1970 qui se déroulait dans le cimetière de Highgate, à Londres : le vampire supposé a bien sagement obéi à toutes les lois du vampire de cinéma.
Parallèlement à cela, le vampire se trouve examiné sous toutes les coutures (mais il a l'habitude depuis le XVIIIème siècle) dans de nombreux ouvrages contemporains, touchant à la tradition, à la mythologie, à l'archéologie et même à la médecine (en 1985, David Dolphin publia une thèse sur une maladie génétique liée à la consanguinité et appelée la "maladie du vampire", la prophyrie) mais également par la psychanalyse, qui découvre en lui un archétype porteur de symboles intemporels.
Quand à la littérature, elle promet de beaux jours au Buveur de Sang, car les auteurs qui cherchent à dépasser l'image figée du Comte Dracula et ainsi à renouveler le sujet, puisent à nouveau dans les racines du mythe. Le vampire peu à peu redevient polymorphe, à travers les yeux et l'âme de ceux qui contribuent à sa survivance en le nourrissant de leur propre passion. Toujours reflet de l'âme humaine, ayant subsisté justement grâce à la force de ce reflet, le vampire n'est pas prêt de disparaître.
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