La question de la "belle dame sans mercy" est en effet intéressante, car cette figure fait partie des motifs récurrents de la littérature vampirique, et se développe par la suite en "femme fatale"... Si j'ai le temps, je ferai quelques petites recherches dessus...
Quant à son origine, peut-être qu'il faudrait remonter du côté des lamies antiques, de Circé, des dames blanches légendaires ou des fées de la littérature arthurienne ?
Pour l'instant, c'est la Christabel de Coleridge (1797-1801) qui me vient à l'esprit et dont la trame rappelle celle de Carmilla de Le Fanu. La belle dame sans mercy n'est pas nommée explicitement à l'instar du poème de Keats mais les thématiques du personnage sont là ; dame à la beauté mystérieuse et séductrice dont la rencontre est mortifère, etc... Autre motif propre aux belles dames sans merci et qui est présent dans Christabel, celui de la femme-serpent qui se profile aussi dans la Lamia de Keats. Pour développer le stéréotype de la femme fatale et de la vamp(ire), les auteurs de la Décadence (Baudelaire, Maurice Rollinat, Cladel, etc...) joueront d'ailleurs sur cette comparaison serpentine, qui n'est pas sans rappeler le péché originel, la faute d'Eve séduite par le serpent...
Sinon, je suis tentée de citer l'héroïne du poème de Goethe, "La Fiancée de Corinthe" parmi les belles dames sans mercy, et pourquoi pas, "La Morte amoureuse" de Gautier ?