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 Histoire

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Crocblanc21
Grande Louve
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MessageSujet: Histoire   Histoire EmptyMer 09 Nov 2005, 00:31

Le diable

Sorciers et sorcières
Nos ennemies les bêtes

Satan fait feu de tout bois : si l'homme, seule créature terrestre dotée d'une âme, reste sa cible privilégiée, il n'hésite pas à corrompre les animaux. Aucun n'est à l'abri de ses griffes et il entretient des affinités électives avec certains.

Le diable est, depuis la Genèse, assimilé au serpent. Un serpent qui, autrefois, marchait sur ses pattes, mais que Dieu a condamné à « marcher sur le ventre » et à « manger de la terre ». Le diable, du coup, se sent très à l'aise avec les reptiles, avec tout ce qui rampe, ce qui grouille à terre ou fouit le sol, tout ce qui est répugnant et sent mauvais. Cette catégorie, qui n'a rien de vraiment scientifique, le rapproche de bien des animaux. Le démon fait en effet bon ménage avec la vermine : les vers, les crapauds, les puces, les araignées, les mouches (Belzébuth est le dieu des mouches) ; il se présente aussi comme le maître des rats, qui propagent la peste. Il affectionne enfin le bouc, dont il possède les attributs - le pied fourchu et les cornes mais aussi l'odeur infecte.

Le Maître des Ténèbres côtoie bien sûr les créatures de la nuit, celles qu'on ne voit pas, qu'on entend seulement, mais qui vous voient et vous épient. Pendant la nuit, l'homme doit laisser la place à d'autres prédateurs, inquiétants et maléfiques. Les rapaces, comme la chouette ou le hibou, sont depuis la nuit des temps des « oiseaux de mauvais augure ». Au sens premier : leur chant lugubre annonce la mort, et c'est pour conjurer le mauvais sort qu'on les cloue, les ailes en croix, sur les portes des maisons. Et les chauves-souris n'ont pas meilleure presse. Même s'ils s'attaquent assez peu, voire pas du tout à l'homme, les loups, les renards et les chats sauvages appartiennent à la même catégorie des fauves nocturnes, dont le diable peut endosser la peau. Le démon aime enfin les animaux noirs, qui rappellent la couleur de son âme. Loups, sangliers, ours noirs peuplent les légendes médiévales, mais le pelage noir paraît en fait plus inquiétant chez des animaux comme le chien, le chat, le cheval, qui vivent près de l'homme. Les esprits familiers s'incarnent souvent dans des chiens, comme le rappelle la légende de Faust. On rapporte aussi que, dans un couvent, un chien noir soulevait les robes des religieuses : exorcisé, il apparut que c'était un démon !

Les suppôts de Satan se métamorphosent volontiers en bêtes, et notamment en loups. Issus d'un très ancien folklore européen, les lycanthropes sont aussi bien connus des auteurs antiques que des Germains. Les démonologues des XVe et XVIe siècles ont fait de la lycanthropie un attribut des sorciers. Les loups ne sont d'ailleurs pas seuls en cause, comme le montre l'affaire de Vernon, advenue en 1556 : dans les ruines d'un château, cinq hommes furent assaillis une nuit par une multitude de chats ; ils les repoussèrent à coups d'épée, mais le lendemain, on s'aperçut que toutes les femmes du village étaient grièvement blessées. Au XIXe siècle, ère de progrès, on tue les loups-garous avec des balles d'argent.

A côté des lycanthropes, on chasse souvent les vampires, bien que leur histoire soit infiniment plus récente. C'est seulement à la fin du XVIIe siècle qu'en France, on apprend l'existence des vampires (le mot, d'origine slave, signifie sangsue), ces revenants qui terrorisent et dépeuplent des villages entiers en Europe centrale. Lorsqu'on ouvre leurs tombeaux, on retrouve ces morts, le teint frais, le sang vermeil ; il faut alors leur enfoncer un pieu dans le coeur, leur couper la tête et les brûler. C'est au XIXe siècle que le vampire, jusque-là bien rustique, s'aristocratise, et s'en prend, avec un érotisme et un sadisme évidents, aux jeunes et jolies femmes. Le Dracula de Bram Stoker (1897) n'a plus rien à voir avec les paysans de dom Calmet (lire encadré ci-contre). Les vampires ont laissé leur nom à une chauve-souris d'Amérique, qui n'attaque pas l'homme, mais n'en peuple pas moins le bestiaire fantastique.


SOS vampires

Dans la France des Lumières, on découvre les vampires avec stupéfaction. Le marquis d'Argens les évoque, dans ses Lettres juives (1736-1737), et en 1746, dom Calmet, un bénédictin érudit, leur consacre tout un traité intitulé Dissertations... sur les Revenants et Vampires de Hongrie, de Bohème, de Moravie et de Silésie . Dans cet ouvrage, il cite en particulier le témoignage d'un officier autrichien, qui explique comment se débarrasser de ces monstres : « Une personne se trouve attaquée de langueur, perd l'appétit, maigrit à vue d'oeil, et au bout de huit ou dix jours [...], meurt sans fièvre ni aucun autre symptôme que la maigreur et le desséchement. On dit en ce pays-là que c'est un revenant qui s'attache à elle et lui suce le sang. De ceux qui sont attaqués de cette maladie, la plupart croient voir un spectre blanc qui les suit partout, comme l'ombre suit le corps. Lorsque nous étions en quartier chez les Valaques dans le Banat de Temesvar, deux cavaliers de notre compagnie moururent de cette maladie, et plusieurs autres, qui en étaient encore attaqués en seraient morts de même si un caporal de notre compagnie n'avait fait cesser la maladie en exécutant le remède que les gens du pays emploient pour cela. Il est des plus particuliers et quoique infaillible, je ne l'ai jamais lu dans aucun rituel. On choisit un jeune garçon qui est d'âge à n'avoir jamais fait oeuvre de son corps [...]. On le fait monter à poil [ sic ] sur un cheval entier qui n'a jamais sailli, et absolument noir ; on le fait promener dans le cimetière et passer sur toutes les fosses ; celles où l'animal refuse de passer, malgré force coups de cravache, est réputée remplie d'un vampire. On ouvre cette fosse et l'on y trouve un cadavre aussi gras et aussi beau que si c'était un homme heureusement et tranquillement endormi. On coupe le cou à ce cadavre d'un coup de bêche, dont il sort un sang des plus beaux et des plus vermeils, et en quantité... Cela fait, on comble la fosse, et on peut compter que la maladie cesse, et que tous ceux qui en étaient attaqués recouvrent leurs forces petit à petit... C'est ce qui arriva [...] »

Source: Par Laurent Vissière, médiéviste


Dernière édition par le Mer 09 Nov 2005, 11:51, édité 1 fois
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senhal
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MessageSujet: Re: Histoire   Histoire EmptyMer 09 Nov 2005, 07:18

C'est intéressant, Crocblanc21, cependant pourrais-tu faire apparaître les références du premier texte ?

D'autre part, je n'arrive pas bien à saisir le sujet de ce thread, pourrais-tu développer un peu, afin qu'une discussion puisse se construire autour ? S'agit-il du traitement des animaux et créatures diaboliques à travers la littérature ?

Merci,
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Ashram
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MessageSujet: Re: Histoire   Histoire EmptyMer 09 Nov 2005, 08:10

Petite question: quelqu'un pourrait me dire s'il a trouver le texte du maleus malificarum? c'est un texte du 15ème siècle je croie qui a servie à édifier les procès en sorcellerie.
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Malaïka
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MessageSujet: Re: Histoire   Histoire EmptyMer 09 Nov 2005, 09:05

Ashram a écrit:
Petite question: quelqu'un pourrait me dire s'il a trouver le texte du maleus malificarum? c'est un texte du 15ème siècle je croie qui a servie à édifier les procès en sorcellerie.
Pour répondre à ta question, Ashram, il existe une version française du Malleus Maleficarum parue aux éditions Jérôme Millon, sous le titre du Marteau des Sorcières.
[Dans la même édition, vous pouvez retrouver la fameuse Dissertation sur les vampires de Calmet].
Peut-être existe-t-il en version originale sur le Net, il faudrait chercher...

Histoire 2-84137-177-8

Un petit lien pour plus d'infos :
http://www.millon.com/collections/religion/atopia/malleusmaleficarum.html
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MessageSujet: Re: Histoire   Histoire EmptyJeu 10 Nov 2005, 11:20

senhal a écrit:
C'est intéressant, Crocblanc21, cependant pourrais-tu faire apparaître les références du premier texte ?
C'est fait!


senhal a écrit:
D'autre part, je n'arrive pas bien à saisir le sujet de ce thread, pourrais-tu développer un peu, afin qu'une discussion puisse se construire autour ? S'agit-il du traitement des animaux et créatures diaboliques à travers la littérature ?

J'ai mis ses infos car ailleur sur le topic littérature l'absence historique lier a la diabolisation de tout ce qui est noir est a mon avis absente. Alors j'ai cru bon d'ouvrir cette petite section pour y joindre quelques fait historique réel lier a la peur diabolique propagé a travers les âges, quelle soit par l'église ou autres...


Avez vous d'autres fait historique?

ps; j'ai transférer ce topic ici que je crois plus approprier!
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MessageSujet: Re: Histoire   Histoire EmptySam 19 Nov 2005, 19:10

Ashram a écrit:
Petite question: quelqu'un pourrait me dire s'il a trouver le texte du maleus malificarum? c'est un texte du 15ème siècle je croie qui a servie à édifier les procès en sorcellerie.

Le "Marteau des sorcières", bréviaire du justicier

En 1486 paraît le Malleus maleficarum , qui décrit les mille et une manières de conjurer le Mal, de questionner les sorcières, de conduire un procès. Il devient rapidement le livre de référence.


Par Laurent Vissière, maître de conférences à Paris IV-Sorbonne


Dès les années 1320 et le pontificat de Jean XXII, l'Eglise prend très au sérieux la démonologie, et des auteurs en nombre croissant s'intéressent à la sorcellerie, notamment en Alsace et dans toute l'aire rhénane. C'est à Strasbourg qu'est imprimé pour la première fois, en 1467, un tel traité - La Forteresse de la foi d'Alphonse de Spina - bientôt suivi par le Formicarius (la « Fourmilière ») de Jean Nider, édité à Cologne, en 1475. Deux textes qui, avant d'être imprimés, circulaient sous forme manuscrite.

Le Marteau des sorcières de Springer et Institoris est, quant à lui, directement écrit pour l'imprimerie, car ses auteurs se veulent des hommes de progrès et, pour lutter contre Satan, utilisent des techniques de pointe. Un texte manuscrit peut toucher quelques dizaines, quelques centaines de personnes, mais l'imprimerie diffuse le même ouvrage à des milliers d'exemplaires. Or le Malleus maleficarum ou Marteau des sorcières est bien un texte de combat. Il reprend et adapte le titre d'un ouvrage antérieur peu connu, le Flagellum Maleficorum ou Fouet des sorciers de Pierre Mamor, paru en 1462, et imprimé en 1490. Dans les deux cas, il s'agit de produire une arme, fouet ou marteau, contre la sorcellerie... Mais en trente ans, le mal s'est précisé : on ne lutte plus tant contre les sorciers en général que contre les sorcières.

L'ouvrage est signé par deux personnages bien différents. Jakob Sprenger (v. 1436-v. 1495), prieur du couvent dominicain de Cologne, est un homme remarquablement instruit, docteur en théologie et professeur à la faculté de Cologne. Curieusement, bien qu'il ait eu le titre d'inquisiteur dans la vallée du Rhin, il ne semble pas avoir joué un rôle très actif dans la traque des hérétiques et des sorciers. Tout autre s'avère Heinrich Institoris (v. 1430-v. 1505). Ce dominicain de Sélestat fait beaucoup parler de lui : inquisiteur implacable, il se heurte souvent à ses confrères et aux autorités locales qui n'aiment guère qu'on empiète sur leurs prérogatives. C'est ainsi qu'en 1485, l'évêque d'Innsbruck décide de libérer des geôles de sa ville une cinquantaine de soi-disant sorcières, emprisonnées sur l'ordre d'Institoris. L'inquisiteur cependant sait se faire entendre en haut lieu : il semble avoir inspiré au pape Innocent VIII la bulle Summis desiderantes affectibus , datée de 1484, qui relance la chasse aux sorciers. Et l'année suivante, l'affaire peu glorieuse d'Innsbruck pourrait bien motiver la rédaction du Marteau des sorcières . Car Institoris sent le besoin de justifier son action. De fait, Sprenger ne paraît pas avoir vraiment participé à la rédaction, et son nom respectable sert plutôt de caution religieuse et morale à l'ouvrage. On ignore ce que devint Institoris : envoyé par le pape combattre les hérétiques de Bohême-Moravie, il disparaît du côté d'Olomutz, vers 1505.

Véritable somme démonologique, le Marteau des sorcières se divise en trois parties : la première démontre la réalité des maléfices ; la seconde rapporte des exemples concrets, qui sont autant de petits contes fantastiques ; et la troisième se présente comme un code criminel - comment interroger et punir suspects et coupables. L'argumentation logique utilisée pour énoncer des absurdités constitue l'un des grands charmes de l'ouvrage, par ailleurs sinistre.

Les idées d'Institoris sont assez claires : les démons, êtres éthérés, ne peuvent agir ici-bas sans l'aide d'un médium ; et le sorcier ne possède d'autres pouvoirs que ceux que lui prête le diable. En conséquence, si l'Eglise arrive à exterminer les sorciers, le diable perd la plupart de ses moyens d'action. La riche expérience d'Institoris lui a montré que les démons trouvent un terreau plus fertile chez la femme que chez l'homme. Aussi n'hésite-t-il pas à évoquer, dès le début de son ouvrage, « l'hérésie des sorcières, ainsi caractérisée par le sexe où on la voit surtout sévir ». Il donne de nombreux exemples horrifiques, comme ces sages-femmes italiennes qui boivent le sang des bébés, mais également des historiettes édifiantes, comme celle du maire de Wiesenthal. Celui-ci, par prudence, chaque dimanche, consommait de l'eau et du sel bénis, mais un jour, en célébrant des noces, il oublia ce rite et se retrouva envoûté et près de mourir. La lutte contre le mal n'est pas le seul fait des inquisiteurs ; magistrats et simples particuliers doivent y contribuer, chacun selon ses moyens.

Le succès de l'ouvrage est prodigieux : entre 1486 et 1520, on compte une quinzaine d'éditions, parues dans des villes rhénanes, mais aussi à Paris et à Lyon. A raison de 1 000 ou 1 500 exemplaires par tirage, 20 000 exemplaires ont pu circuler avant la Réforme. Le traité connaît une seconde vie à la fin du XVIe siècle. De 1574 à 1621, une quinzaine de nouvelles éditions sortent des presses de Venise, de Lyon et des villes rhénanes. Les dernières éditions datent des années 1660. Abondamment diffusé, le Marteau des sorcières devient, pour deux siècles, un livre de référence, souvent imité. En France, on peut citer De la démonomanie des sorciers (1580) du célèbre humaniste Jean Bodin, et le Discours exécrable des sorciers (1602) d'un obscur juge savoyard, Henri Boguet. Ces ouvrages reprennent sans nuance toutes les élucubrations sur le sabbat et les métamorphoses des sorciers.

Si l'imprimerie a permis de diffuser en Europe l'hystérie démonologique, elle a servi également aux détracteurs de la chasse aux sorcières. Dès 1564, l'humaniste Jean Wier publie à Bâle un traité Des illusions des démons, des incantations et des poisons , qui ne récuse pas l'existence de Satan et de certains sorciers, mais qui voit dans la plupart d'entre eux de simples malades, qu'il faudrait soigner. Les mentalités évoluent, et quand, en 1631, le jésuite allemand Friedrich Spee s'élève contre les bûchers de sorcières (De la prudence en matière criminelle...) , ce terrible fantasme tend déjà à s'effacer.


En complément
Le Marteau des Sorcières , de Sprenger et Institoris, édition et traduction Amand Danet (Jérôme Millon, Grenoble, 1997).
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