Van Helsing|Dracula

Je pense qu'il est plus simple, d'abord, de soulever cette question en terre littéraire classique.

Lorsque je pense au Van Helsing stokérien, voilà ce qui me vient souvent à l'esprit : V. Helsing et Dracula ne sont-ils pas faits à l'image l'un de l'autre ? A quel point sont-ils semblables et dans quelle mesure divergent-ils ? Et donc, au fond, que représente leur affrontement ?

puisqu'il faut un premier........
Je pense qu'ils sont semblables en bien des points,c'est le combat éternel du bien et du mal,du moins dans le coté "catholique" de la chose,la dualité existante en chaque homme représentée par 2 etres n'ayant aucune utilité l'un sans l'autre.
Si l'un disparait ,l'autre n'a plus lieu "d'exister",l'enfer versus le paradis.
En mon nom propre ,je dirais que Van Helsing et Dracula sont les deux faces d'une meme personne,selon l'éducation reçue,l'endroit ou l'on a vécu ou vit,les sevices endurés,la peur,les coups....une des deux faces prend le dessus ,parfois à tour de rôle.
C'est cette transposition là que j'ai envie d'accréditer.
L'esprit humain"commande bien ces deux aspects:Dracula est cruel ,répugnant,ammoral etc..c'est le mal,Van Helsing le pourchasse en utilisant parfois a peu de choses près les mêmes méthodes,mais lui est absous puisqu'il est le bien.
L'esprit humain s'accommode de beaucoup de choses lorsque cela l'arrange.
il existe un fil entre les deux........et ils ont chacun un pied dessus.
Le chaos.......et bien voilà Dracula et Van ,Helsing sont des visions "catholiques"...........

A propos, je me demande si cela expliquerait pourquoi ce n'est pas le Pr. V. Helsing lui-même qui détruit Dracula.

Guillaume Lebeau (le "Club Van Helsing"), à qui on a eu l'occasion de poser la question, va plutôt dans ton sens, crazyangel :

Citation :

Par exemple, ce qui est épouvantable pour moi dans Dracula c’est qu’on s’attarde sur sa bibliothèque. Le vampire, c’est aussi le savoir. (...).

Senhal : Pour Dracula, c’est un peu fondateur de son propre mythe. Puisqu’il est devenu vampire grâce aux livres, à la culture. C’est pour ça que moi je fais toujours le parallèle avec Van Helsing, qui est lui aussi un érudit.

Oui, c’est un érudit, mais qui s’est intéressé à la connaissance de ce qu’il pense être le mal. Car rien ne prouve, dans Dracula, que le vampire est maléfique. Le mal, pour moi, est plus du côté de Van Helsing. Le fait de vouloir chasser et tuer ce qu’on ne comprend pas, c’est tout le problème de la religion et de la science. Quand tu crois à l’un ou à l’autre, tu as tendance à vouloir éradiquer ce que tu ne comprends pas.
[Je ne copie pas tout, la suite de sa réponse est là].

Sinon, pour commencer à établir quelques parallèles entre les deux protagonistes :
- Ce sont des scientifiques
- Ce sont des érudits
- Ils ne s'expriment pas directement

Van Helsing cherche à tout prix à assurer la pérennité de son espèce, tandis que Dracula lutte pour préserver son engeance d'une extinction certaine. De l'issue du conflit qui les oppose, dépend la destinée future de leurs semblables. Chacun à sa manière est un leader né, un meneur à l'aura charismatique qui ne laisse pas indifférente la gent féminine… Mais ils appartiennent à un genre de meneurs marginaux, qui préfèrent œuvrer dans l'ombre plutôt que sous les feux de la rampes. Comparés au restant de leurs contemporains, ce sont des hommes passionnés, près à tout pour parvenir à leurs fins (détruire l'inconnu comme dit plus haut, ou sombrer dans la damnation en reniant son dieu…)

Le temps représente à mon sens le principal facteur qui diverge entre l'érudit mortel et immortel. Pour Helsing, le poids des années compte, ce qui le pousse dans des entreprises plus directes. Dracula peut jouir à sa guise du flux des siècles, et ne se prive pas pour passer de la vieillesse à une fringante jeunesse selon la nécessité. Ses desseins peuvent s'étendre sur de plus longs termes…

D'ailleurs à propos de l'âge, j'ai toujours trouvé un détail curieux. Le professeur qui est censé être plus jeune, et en conséquence de par sa nature humaine bien moins expérimenté et sage, se voit exempt d'innocence. A l'inverse, Dracula "l'ancien" peut faire montre d'inconscience, d'impulsivité et d'une certaine candeur… J'ai toujours eu en tête l'image d'une relation "ado/adulte" entre Dracula et son ennemi…

D'ici à dire que le vampirisme vu par Stoker fige le tempérament d'une victime au moment de sa mort, ce qui aurait pour résultat de préserver la naïveté de celle-ci pour l'éternité à venir… il n'y a qu'un pas.
Quoi que les lumières d'esprits zététiques pourraient certainement réfuter les mécanismes d'une pareille croyance…